William Kennedy Laurie Dickson

William Kennedy Laurie Dickson
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Laurie Dickson dans Dickson Greeting en 1891.
Naissance
Le Minihic-sur-Rance (France)
Nationalité

Drapeau de la France Francaise

Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Décès (à 75 ans)
Twickenham (Royaume-Uni)
Profession Réalisateur, inventeur
Films notables Dickson Greeting (1891)
Dickson Experimental Sound Film (1894)
Butterfly Dance (1894)
Sandow (1894)

William Kennedy Laurie Dickson né le au Minihic-sur-Rance (Ille-et-Vilaine) et mort le à Twickenham (Royaume-Uni) est un inventeur, producteur, directeur de la photographie, réalisateur, scénariste et acteur franco-britannique[1].

Sa carrière marquante s'est déroulée aux États-Unis. Il est l'un des inventeurs du cinéma, le premier réalisateur de films de l'histoire et le premier acteur dans un film.

Biographie

Acte de naissance de William Kennedy Laurie Dickson.

Dickson naît le en France dans le petit port du Minihic-sur-Rance (Ille-et-Vilaine), d'une mère d'origine écossaise et d'un père anglais. Son père, James Waite Dickson, est artiste, astronome et linguiste, et se dit être le descendant en ligne directe du peintre Hogarth ainsi que du juge John Waite, l'homme qui prononça la sentence de mort du roi Charles Ier. Musicienne douée, sa mère, Elizabeth Kennedy-Laurie Dickson, est apparentée aux Laurie de Maxwellton — immortalisés dans la ballade Annie Laurie — et, de façon plus lointaine, au duc d'Atholl et à la branche royale des Stuart.

Jusqu'en 1879, William Dickson habite en France. Après la mort de son père, il s'installe en Grande-Bretagne avec sa mère et ses sœurs. Là, Dickson, fasciné par les sciences et la mécanique, envoie des lettres à Thomas Alva Edison aux États-Unis, demandant à l'inventeur et industriel de l'employer, mais ses demandes demeurent sans réponse. La famille de Dickson émigre aux États-Unis, et quelques années plus tard Dickson voit son rêve s'accomplir : il obtient un emploi de photographe chez Edison. Très vite, il se révèle indispensable et doué, à tel point qu'il est chargé de travailler aux côtés d'Edison pour développer le phonographe.

Inventeur et pionnier du cinéma

En 1887, Edison caresse un projet qui lui tient à cœur : créer un appareil qui devrait faire « pour l'œil ce que le phonographe fait pour l'oreille[2] ». Edison trace à grands traits les plans de plusieurs projets et charge Dickson de la réalisation des appareils. Dickson se penche d'abord sur la conception de l'appareil de prise de vues, la caméra. Plusieurs procédés voient le jour, qui seront abandonnés. Dickson développe notamment un système de prise de vue et d'enregistrement synchrone du son. C'est une adaptation du phonographe à cylindre, où sont disposés côte à côte sur le même axe en rotation, d'une part un graveur sur cylindre de cire, et d'autre part un enregistreur photographique enregistrant des photogrammes les uns à la suite des autres, à la manière du sillon du phonographe, en spirale, sur un cylindre enduit de produit photosensible. Le son et les images étant disposés sur le même entraînement rotatif, l'enregistrement, puis la lecture des photogrammes sur un cylindre transparent éclairé de l'intérieur, se font à la même vitesse et sont donc couplés au son. Mais Dickson se heurte à deux obstacles insurmontables. D'abord, la sensibilité de l'émulsion colloïdale est insuffisante, compte tenu de la nécessité d'enregistrer en une seconde au moins douze instantanés. D'autre part, alors que le cylindre de cire permet d'enregistrer quelques minutes de son, le cylindre-images, à douze photogrammes par seconde, ne permet que quelques secondes de prise de vues.

C'est l'invention d'un autre chercheur qui permet à Dickson — et à tous les autres chercheurs — de sortir de l'impasse. En 1887, John Carbutt met au point un support souple de nitrocellulose, le celluloïd, que l'industriel américain George Eastman commercialise dès 1888 sous la forme d'un ruban de 70 mm de large, et de longueur en principe illimitée. Cette découverte met fin à la brièveté du cycle typique du jouet optique — phénakistiscope, zootrope, zoopraxiscope, praxinoscope —, qui offre un maximum d'une à deux secondes de spectacle, des dessins ou des photographies installés à la circonférence d'un disque tournant.

Co-invention du film 35 mm standard

Modèle de film cinéma 35 mm Edison-Dickson.

Avec l'aide de ses assistants, William Heise et Charles Kayser, Dickson part dans une autre direction que lui trace à grands traits leur employeur, Edison. Dickson découpe d'abord le support souple lisse d'Eastman en trois bobineaux de 19 mm de large qu'il dote d'une rangée de perforations ovales (six perforations par photogramme). La pellicule se déroule horizontalement et les photogrammes sont circulaires, d'un demi-pouce de diamètre, dernier lien formel avec les jouets optiques. Mais c'est avec ce format et ce procédé que l'équipe d'Edison enregistre ses premiers essais aboutis. Entre autres, Dickson se fait filmer par Heise, saluant avec son canotier un public imaginaire. Ce film, Dickson Greeting, est présenté en public le , devant une assemblée de 150 militantes de la Federation of Women’s Clubs, qui sont enchantées de ce spectacle de 10 secondes, qu'elles admirent en se penchant sans se lasser sur l'œilleton du kinétoscope[3]. Il n'en reste que deux secondes sur dix car à l'époque, les copies étaient tirées à partir du négatif original qui subissait ainsi de nombreuses manipulations et des passages dans des machines aux mécanismes intermittents qui finissaient par détériorer le négatif (d'où les remakes fréquents). Le quotidien américain The New York Sun relate la première présentation publique de ce film, devant un parterre de militantes féministes et nous renseigne précieusement sur le contenu manquant : « Sur la face supérieure de la boîte, se trouvait un trou, de 1 pouce de diamètre environ. Et, alors qu'elles se penchaient pour regarder, elles virent l'image d’un homme. C'était une très belle image. Il s'inclina, tout en souriant et en agitant la main puis enleva son chapeau avec grâce et le plus grand naturel. Chaque mouvement était parfait ». On peut dire qu'il s'agit du premier film du cinéma[4], même si Georges Sadoul, dans la chronologie de sa monumentale Histoire du cinéma mondial, le qualifie d'« essai »[5].

Modèle de pellicule Lumière.

Si Dickson Greeting est un film abouti, l'équipe d'Edison reproche au format 19 mm son manque de définition, qui est ressenti plus particulièrement quand les personnages sont filmés en pied (dans Dickson Greeting, le personnage est cadré en plan américain, coupé au milieu des cuisses). Aussi Dickson conçoit-il un film plus adapté à des cadrages larges : le film Eastman de 70 mm de large est débité en deux rouleaux de 35 mm de large, chacun doté sur ses bords de perforations rectangulaires, à raison de huit perforations par photogramme (quatre d'un côté, quatre de l'autre). Le déroulement de la pellicule est, cette fois, vertical, de haut en bas, et les images sont rectangulaires. Edison s'empresse de déposer des demandes de brevet dans plusieurs pays sur la disposition, le nombre et la forme précise de ces perforations. Le film standard du cinéma est né : le 35 mm aux perforations Edison, que les cinéastes et industriels du monde entier choisiront en 1906 comme standard international des films de cinéma, aux dépens d'autres formats, moins performants, comme le 35 mm à double jeu d'une seule perforation ronde par photogramme (une d'un côté, une de l'autre) utilisé par les frères Lumière, et le 58 mm sans perforations (entraînement par came battante) de l'industriel Léon Gaumont, et d'autres encore.

Co-invention du kinétographe

L'intérieur du Black Maria, avec le kinétographe et un phonographe pour un jeu en play-back.

La pellicule étant prête, la caméra d'Edison est alors finalisée. Baptisée kinétographe, c'est une machine plutôt lourde et encombrante, et de surcroît nécessitant une alimentation électrique. Laurent Mannoni, conservateur à la Cinémathèque française des appareils du précinéma et du cinéma, précise : « Les premiers films ont été enregistrés par le Kinétographe (en grec, écriture du mouvement) : caméra de l’Américain Thomas Edison, brevetée le . »[6] et : « Cent quarante-huit films sont tournés entre 1890 et septembre 1895 par Dickson et Wiliam Heise à l'intérieur d'un studio construit à West Orange, la Black Maria, une structure montée sur rail, orientable selon le soleil. »[7].

C'est ainsi que le couple Thomas Edison et William Dickson est à l'origine de la première caméra de cinéma, et du film standard de 35 mm. Selon Dickson, c'est Edison qui le premier désigne par le mot anglais film les bobineaux impressionnés et leur contenu artistique.

Co-invention du kinétoscope

Intérieur du kinétoscope. Le film est en boucle continue.

Le procédé, optique — pour Edison, le kinétographe ne sera au point que couplé à un phonographe —, est un système de vision individuel. Le kinétoscope, développé pratiquement par le seul Dickson, se présente sous la forme d'un coffre en bois, dans les flancs duquel un film d'environ une minute, monté en boucle, se déroule en continu devant une forte lampe éclairant par intermittence, grâce à un obturateur rotatif synchronisé aux perforations. (Edison est par ailleurs l'un des inventeurs de l'ampoule électrique.) Les spectateurs, les uns après les autres, se penchent sur un œilleton qui permet de regarder le film à travers une loupe. L'image apparente a les dimensions d'une carte postale en mouvement.

Edison, pourtant plutôt prudent de nature, ne dépose pas de demandes de brevet à l'étranger pour cette machine qui n'est pour lui qu'un stade intermédiaire vers une invention plus parfaite : les films sonores. Cependant le retentissement international de cette invention, notamment lorsqu'il la présente en 1893 à l'Exposition universelle de Chicago, est considérable. Des Anglais s'empressent de reproduire le kinétoscope, non protégé hors des États-Unis, et de le produire en série. Aux États-Unis, l'invention, en règle générale, est cédée contractuellement de l'employé à l'employeur, ce qui est le cas pour les inventions de Dickson faites en tant que salarié. C'est ainsi que les machines signées Edison sont connues par les photographes et les industriels de la photographie du monde entier, et que des machines, reproduites, sont commercialisées. « À ce moment-là, il était, bien entendu, déjà trop tard pour protéger mes intérêts[8] », soupire plus tard Thomas Edison. Cela ne l'empêche pas d'organiser, notamment à Paris, des démonstrations du kinétoscope.

L'Institut Lumière remarque qu'« il est bien difficile de déterminer précisément le moment à partir duquel les frères Lumière ont commencé à travailler sur la projection d’images animées, leurs souvenirs sur ce point étant contradictoires. Le Kinétoscope Edison est en revanche toujours cité comme point de départ de leurs réflexions visant à rendre visible par un public, et non plus individuellement, des images animées : ce n’est donc qu’à partir de qu’ils ont pu, ou leur père Antoine, voir cette nouvelle attraction à Paris. » Cette nouvelle attraction n'est autre que les premiers films du cinéma, vus grâce aux kinétoscopes.

Co-invention de la « boucle de Latham »

Projecteur 35 mm pour amateurs (1910). Le mécanisme d'avance intermittente à croix de Malte entraîne la totalité du film (moins d'une minute).

Sa non-reconnaissance en tant qu'inventeur par Edison blesse Dickson. À la fin de 1894, après avoir essayé de convaincre son employeur de l'urgence de mettre sur le marché un système de projection, Dickson entre en contact avec les fils de Woodville Latham, Otway et Grey, qui lui demandent de fournir secrètement ses conseils à leur société, la Lambda Company, pour finaliser un appareil de projection de films[9], et le mettre en vente au public fortuné. Début , Dickson quitte Edison, comme l'a fait Eugene Lauste, un français qui l'assiste alors dans la mise au point de l’eidoloscope, l'appareil que les Latham cherchent à rendre capable de projeter des films de plus d'une minute.

Mécanisme de cinéma à griffes, au format 16 mm, montrant les deux boucles de Latham en action.

En effet, le kinétographe, ainsi que le cinématographe qui arrive sur le marché fin 1895, ne peuvent projeter que des bobineaux de moins de 20 mètres de pellicule 35 mm, soit une minute. Dans la caméra, la pellicule est entraînée uniquement par le système intermittent (roue à rochet pour la caméra Edison, griffes sur excentrique pour le cinématographe), la pellicule vierge est ainsi tirée de son logement par à-coups. Une fois impressionnée, la pellicule, qui avance toujours par à-coups, est rembobinée sur un axe récepteur. Le mouvement de la pellicule, déroulée puis rembobinée, est engendré par la traction intermittente exercée dans le couloir de prise de vues. Cela limite la capacité de chargement à moins de 20 mètres : au-delà, le poids, donc l'inertie de la pellicule, provoque une cassure à l'entrée ou en sortie du couloir de prises de vues[10]. Le but de la recherche entreprise par Dickson et Lauste est de rendre indépendants les deux modes de déplacement de la pellicule dans le boîtier de la caméra. Les inventeurs ont alors l'idée d'ajouter deux débiteurs dentés, l'un en amont du couloir de prise de vues, l'autre en aval. Ces deux accessoires débitent la pellicule de façon continue (comme dans le kinétoscope), et l'on peut charger la caméra avec plus de pellicule (60, 120, 300 mètres, voire plus). Mais si l'on se contentait de ce dispositif, la pellicule casserait immédiatement en raison du conflit entre son mouvement continu et son mouvement intermittent. La solution proposée est de former une boucle de pellicule entre chaque débiteur et le couloir de prise de vues, boucle qui alternativement se résorbe et se reforme grâce à la souplesse du support de John Carbutt. Le même dispositif est appliqué au déroulement du film dans le projecteur. Woodville Latham nomme cette boucle « boucle de Latham ». Le , les Latham organisent une projection publique qui trouve un écho très favorable dans la presse américaine.

Cofondateur de l'American Mutoscope Company

Mutoscope : La Tentation de saint Antoine (1900).

Dès 1893, tout en travaillant pour Edison, Dickson s'associe à trois financiers et chercheurs dans ce qu'ils appellent le « groupe KMCD », aux initiales des quatre jeunes gens : Elias Bernard Koopman, Harry Norton Marvin, Herman Casler, et Dickson. Ils mettent au point un mini appareil photo, de la grosseur d'une montre-gousset, utilisant un film souple d'un format proche du futur 8 mm, qu'ils destinent aux détectives privés. C'est Koopman qui le commercialise avec sa société Koopman's Magic Introduction Company. Les gains sont modestes, les détectives ne se précipitent pas sur la nouveauté. Mais l'association KMCD débouche en 1897 sur la fondation de la société American Mutoscope Company, qui commercialise un appareil très primitif, une sorte de folioscope : l'appareil, proposé par Dickson, est muni d'un monnayeur ; il effeuille derrière une vitre une série de quelques centaines de photogrammes d'un film réalisé avec un appareil de prise de vues cinématographique à pellicule de 68 mm de large — le mutagraphe — tirés sur papier cartonné, éclairés par une lampe, et actionnés par une manivelle fonctionnant aussi bien à l'endroit qu'à l'envers. Pour un appareil aussi simple, les rentrées financières sont énormes, comparées aux dépenses. Les sujets traités pour ce mutoscope n'échappent pas à la vulgarité, voire à une pornographie soft. La société American Mutoscope Company s'aligne bientôt au premier rang des sociétés de production, au point d'absorber la Biograph Company et de former l'une des plus puissantes maisons de production des États-Unis, l'American Mutoscope and Biograph Company, la première major, qui est aussi la première compagnie à s'implanter à Hollywood et à lancer ce lieu mythique. La Biograph Co. produira des films jusqu'en 1916.

En 1897, chargé de diriger la filiale britannique de l'American Mutoscope and Biograph Company, William Dickson revient s'installer définitivement en Angleterre, où il meurt en 1935.

Filmographie

Comme réalisateur

Comme directeur de la photographie

Comme producteur

Comme acteur

Comme scénariste

Notes et références

  1. « DNB, Katalog der Deutschen Nationalbibliothek », sur portal.dnb.de (consulté le )
  2. (en) William Kennedy Laurie Dickson et Antonia Dickson (préf. Thomas Edison), History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph (facsimile), New York, The Museum of Modern Art, , 55 p. (ISBN 0-87070-038-3, lire en ligne), p. 3.
  3. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 19-20
  4. Briselance et Morin 2010, p. 16-17
  5. Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Paris, Flammarion, , 719 p., p. 583
  6. Laurent Mannoni (célébration du , année française de l’invention du cinéma), Lexique (numéro spécial), Paris, SARL Libération, coll. « supplément » (no 4306), , p. 3.
  7. Laurent Mannoni, La Machine cinéma, Paris, Lienart & La Cinémathèque française, , 307 p. (ISBN 9782359061765)
  8. Thomas Alva Edison, « Mémoires et observations », traduction Max Roth, Paris, éditions Flammarion, 1949, p. 43.
  9. (en) Charles Musser, History of the American Cinema, Volume 1, The Emergence of Cinema, The American Screen to 1907, New York et Toronto, Charles Scribner’s Sons et Collier Macmillan, , 613 p. (ISBN 0-684-18413-3), p. 145
  10. Musser 1990, p. 97 (illustration)

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