Une seule espèce est rattachée au genre : Jamoytius kerwoodi, décrite en 2006 par Jin Meng, Yao-ming Hu, Yuan-qing Wang, Xiao-lin Wang et Chuan-kui Li[1].
Cette découverte en a fait le plus ancien mammifère « volant » (vol plané), environ 110 Ma (millions d'années) plus vieux que tous ceux connus en 2006 ; le plus ancien identifié alors était une chauve-souris ayant vécu à l'Éocène inférieur, il y a environ 51 Ma[1]. Il a été rejoint ensuite par des haramiyidiens « volants » contemporains comme Maiopatagium, Vilevolodon et Xianshou, avant d'être dépassé par le genre argentin Argentoconodon, datant de la fin du Jurassique inférieur (Toarcien supérieur) à la partie inférieure du Jurassique moyen (Bathonien basal)[4],[5].
Description
Volaticotherium est remarquable par sa membrane appelée patagium, qui rejoint ses pattes avant et arrière et la base de sa queue un peu à la manière des écureuils volants actuels. La préservation de cette membrane tégumentaire est rare dans le registre fossile.
Le squelette est écrasé, mais présente de nombreux restes : vertèbres, os longs (fibulas, fémurs, humérus, tibias, radius gauche), scapula et phalanges, mandibule gauche et partie du crâne. La longueur du crâne est estimée à 3,5 centimètres et la longueur totale du corps est évaluée entre 12 et 14 cm pour une masse de l'ordre de 70 grammes[1], comparable à celle de l'écureuil « volant » moderne appelé petit polatouche[6].
Le corps de Volaticotherium est largement recouvert de pelage[7]. La queue est aplatie, ce qui favorise sa résistance à l'air, et ses membres sont proportionnellement longs comme chez les mammifères à vol plané actuels. Ses orteils montrent qu'il était arboricole (les fossiles des os de la main sont trop mal conservés pour être interprétés)[7].
Les dents de Volaticotherium sont tout à fait inhabituelles, avec de longues cuspides courbées pointant vers l'arrière, facilitant peut-être le cisaillement des proies. Il possède de plus de longues canines. Sa denture témoigne d'un régime alimentairecarnivore qui, au regard de la très petite taille de l'animal, devait se composer d'insectes. Ce régime insectivore se retrouve chez des mammifères primitifs apparentés, tandis que le genre Argentoconodon est classé dans les taxons carnivores[8].
Volaticotherium, puis les genres apparentés, ont démontré la rapide diversification des premiers mammifères du Jurassique pour occuper des niches écologiques variées.
Notes et références
↑ abcd et e(en) Meng, Hu, Wang, Wang & Li 2006 : « A Mesozoic gliding mammal from northeastern China », Nature, 444, pp. 889-893
↑ a et b(en) G.W. Rougier, A. Garrido, L. Gaetano, P.F. Puerta, C. Corbitt et M.J. Novacek, « First Jurassic Triconodont from South America », American Museum Novitates, vol. 17, no 3580, , p. 1–17 (lire en ligne)
↑ a et b(en) L.C. Gaetano et G.W. Rougier, « New materials of Argentoconodon fariasorum (Mammaliaformes, Triconodontidae) from the Jurassic of Argentina and its bearing on triconodont phylogeny », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 31, no 4, , p. 829–843 (DOI10.1080/02724634.2011.589877)
↑(en) Thorington, R. W. & Heaney, L. R. Body proportions and gliding adaptations of flying squirrels. J. Mamm. 62, 101–114 (1981)
↑ a et b(en) Meng, J.; Hu, Y.-M.; Wang, Y.-Q.; Wang, X.-L.; Li, C.-K. (2007). "Corrigendum: A Mesozoic gliding mammal from northeastern China". Nature 446 (7131): 102. Bibcode : 2007Natur.446Q.102M. DOI10.1038/nature05639
↑(en) David M. Grossnickle, P. David Polly, Mammal disparity decreases during the Cretaceous angiosperm radiation, Published 2 October 2013. DOI10.1098/rspb.2013.2110