Alexandre le Grand a fondé une vingtaine de villes avec pour objectif de contrôler son immense empire, la plus célèbre étant Alexandrie d'Égypte. La tradition antique issue de Plutarque et Arrien affirme qu'il aurait fondé soixante-dix villes ; mais ces derniers comptent aussi les garnisons militaires (phrouria) et les cités fondées par ses successeurs, les Diadoques[1]. Par ces fondations urbaines Alexandre fait figure aux yeux des auteurs antiques de véritable « conquérant-civilisateur ».
Objectifs de l'urbanisation
Pour Alexandre, l'urbanisation reste le meilleur moyen d'assurer sa domination sur les régions conquises, sachant que toutes les Alexandries, excepté Alexandrie d’Égypte, se situent à l'est du Tigre dans des régions où la conquête a parfois été difficile. Il ordonne donc la construction de colonies militaires (katoikiai) et de cités (poleis). La fonction de ces fondations urbaines est d'abord militaire, avec pour objectif le contrôle des voies de communication et des populations[2]. Ainsi la fondation, au cours de sa dure campagne de en Arie et en Drangiane, de quatre villes (Alexandrie d'Arachosie, Alexandrie Prophthasia, Alexandrie Areion et Alexandrie du Caucase) ont pour objectifs d'encadrer les massifs de l'Hindou Kouch et de maintenir le contrôle des grandes voies de communications. La sédentarisation des peuplades asiatiques ne semble pas avoir été un objectif en soi[3].
Il est probable, du fait de leur position stratégique, que dans l'esprit d'Alexandre certaines de ces cités soient appelées à devenir des centres économiques majeurs de l'empire. Le cas d'Alexandrie d'Égypte est à ce titre symptomatique[4].
L'aspect idéologique des récits de l'expédition d'Alexandre et la volonté de montrer un roi « civilisateur » explique également l'importance aux yeux d'Alexandre de construire des villes[5].
Liste de cités fondées par Alexandre
Parmi les cités fondées par Alexandre le Grand, une vingtaine peuvent aujourd'hui être identifiées :
Alexandrie d'Égypte : la plus célèbre de ses fondations ;
↑R. Cavenaile, L'Antiquité classique, XLI, 1972, p. 94-112.
↑Pierre Briant, « Conquête et dissidence en Asie achéménide et hellénistique », Dialogue d'histoire ancienne, II, 1976, p. 194-209.
Annexes
Bibliographie
Pierre Briant, Alexandre le Grand, PUF, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 1974) ;
Paul Goukowsky, Le monde grec et l'Orient : Alexandre et la conquête de l'Orient, t. 2, PUF, coll. « Peuples et Civilisations », (1re éd. 1975), 307 p. ;
(en) Jona Lendering, « Alexander's City Foundations » [« Fondations des villes d'Alexandre »], sur livius.org, 2001 (dernière modification le 3 avril 2018) (consulté le ).