Le premier congrès international d'architecture moderne se tient en 1928 dans le château de La Sarraz en Suisse, propriété de la comtesse de Hélène de Mandrot, une riche mécène. Elle y rencontre alors pour la première fois Le Corbusier. Elle lui demande à l'été 1929 de lui dessiner une petite maison de vacances : « (…) je ne veux pas y mettre beaucoup d'argent, quelque chose dans le genre de celle de votre mère avec deux chambres à donner, quatre lits en plus et un jardin ».
Le Corbusier construit une maison en L avec un sol en béton armé porté par une maçonnerie en pierre apparente formant chevalet réalisé par un entrepreneur local M Aimonetti Dominique en opus incertum donnant à la villa un aspect méditerranéen qui la distingue des autres œuvres de l'architecte. Des parois vitrées ferment l'ensemble. La villa est composée de 6 modules de quatre mètres sur quatre. Un bâtiment isolé constitue un pavillon d'amis. L'ensemble est protégé par une paroi coupe-vent. La villa s'ouvre au sud sur un jardin-terrasse, fermée sur 3 côtés et surplombant la pente du terrain. Au nord, la façade sur deux niveaux est lisse laissant voir une partie du sous-sol [2].
Le jardin était agrémenté de deux sculptures de Jacques Lipchitz : Le Chant des voyelles (1931) et le Nu couché avec guitare (1928).
La comtesse de Mandrot y emménage en . Des nouveaux travaux sont engagés immédiatement pour rendre la maison habitable - étanchéité, enduits sur les murs, pose de volets roulants, etc. - qui altèrent quelque peu le dessin d'origine[3].
Aujourd'hui la villa est une propriété privée. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].