Spécialiste du négationnisme et de l'extrême droite en France, auteure d'une première Histoire du négationnisme en France (2000), elle s'est, par la suite, intéressée plus particulièrement au cas de Robert Faurisson.
Selon Gisèle Sapiro, Valérie Igounet y met en évidence le rôle essentiel de l'antisionisme, de l'antisémitisme et de l'anticommunisme dans le discours négationniste en France (notamment à travers le rôle de François Duprat à l'extrême droite après le tournant de la guerre des Six Jours), mais aussi une spécificité : l'existence d'un négationnisme révolutionnaire d'ultra-gauche à partir des années 1970, où Pierre Guillaume joue un rôle clé. Enfin, elle « y démontre minutieusement et avec force sa thèse principale selon laquelle le négationnisme est une métamorphose moderne de l’antisémitisme » malgré le « caractère plus descriptif qu’explicatif » de l'ouvrage[7]. Pour Olivier Lalieu, historien au Mémorial de la Shoah à Paris, « les chapitres consacrés à Faurisson sont les plus novateurs, qu’il s’agisse de la description de ses relations avec Pierre Guillaume et du rôle de l’ultra-gauche — une spécificité française —, ou de celle de ses méthodes de travail sur lesquelles l’auteur revient à l’aide d’exemples significatifs[8]. »Robert Redeker estime que le livre « est promis à devenir l’ouvrage de référence » sur le sujet[9].
Robert Faurisson
En 2012, Valérie Igounet prolonge ses travaux sur le négationnisme avec Robert Faurisson : portrait d'un négationniste. Pour pallier le peu d'archives ouvertes, elle recourt davantage aux témoignages oraux, dont elle souligne le « rôle essentiel »[10].
Selon l'historien Grégoire Kauffmann, « elle a choisi de s'attacher à l'une des clefs du personnage : le mensonge, y compris sur lui-même[11] ». Pour Stéphanie Courouble-Share, cette biographie « [rend] au personnage toute sa singularité, écartant ainsi l’ambiguïté qui régnait à son sujet[12] » et « [renvoie] l’image fidèle d’un homme qui s’est évertué tout au long de son parcours à leurrer le monde[13]. »
Robert Faurisson réprouve l'ouvrage mais n'intente aucun procès à Valérie Igounet[14].
↑Christophe Levent, « Crayon noir, la BD qui décrypte les circonstances de l’assassinat de Samuel Paty », Le Parisien, no 24606, , p. 28 (lire en ligne).