Il a reçu de nombreuses distinctions et récompenses pour sa contribution à l'art géorgien ; il a notamment été nommé Ouvrier d'art honoré (1979), Artiste du peuple de Géorgie (1988), Chevalier de l'ordre d'honneur (1998) et Citoyen d'honneur de Tbilissi (1999)[2].
Biographie
Débuts
Vaja Azarachvili naît le à Tbilissi dans une famille amatrice de musique folklorique. Son père, qui avait étudié au Conservatoire, avait une belle voix de baryton-basse, tandis que son oncle maternel chantait dans une chorale des chansons folkloriques géorgiennes. Son grand-père jouait quant à lui du chonguri[3].
En 1945, son voisin, directeur d'une école de musique, lui propose d'apprendre le violon, mais il refuse.
Parallèlement au piano, il étudie la composition d'abord dans l'école de musique IV avec Alexander Shaverzashvili[4], puis au Conservatoire d'État de Tbilissi avec Iona Tuskiya(en). Diplômé du troisième cycle du Conservatoire en 1961, il raconte avoir suivi un cours post-universitaire jusqu'en 1964 notamment sur la recommandation de Dmitri Chostakovitch qui assistait à son audition de fin de master[3].
Rapidement, il s'engage dans des activités pédagogiques en complément de son travail de compositeur. Il devient ainsi pédagogue en 1971 puis professeur à partir de 1988 au Conservatoire d’État.
En 1994, il devient directeur artistique de l'Orchestre philharmonique d’État de Géorgie. De 1997 à 2008, il a également présidé l'Union des compositeurs de Géorgie, fonction qui l'a occupé au point d'être souvent incapable d'écrire et de travailler[3].
En 1969, après la mort de son père, il compose son Concerto pour violoncelle et orchestre à cordes, qu'il compare à un cri. Dès sa création, l'œuvre a été considérée comme l'une des meilleures œuvres de musique géorgienne de ce genre, et a rencontré beaucoup de succès dans diverses salles de concert en Géorgie et en Europe.
A partir des années 1970, Azarachvili explore plusieurs genres musicaux et diversifie sa production musicale, avec notamment six opérettes (comme La Neuvième Vague, composée en 1969 et mise en scène au Théâtre du drame musical de Tbilissi, puis emmenée en tournée par le directeur en chef du théâtre d'opérette de Moscou[3]), deux cycles vocaux et les Masques de théâtre pour ténor et piano. Au début des années 1980, Vaja Azarachvili se tourne pour la première fois vers le genre du ballet[3].
En 1982 a lieu la première représentation du ballet Khevisbury. Basé sur le folklore musical géorgien, l’œuvre fait également appel à des moyens expressifs modernes. Malgré la situation sociale et psychologique difficile du pays dans les années 1990, Azarachvili continue à être assez prolifique. Pendant cette période, la suite Images du vieux Tbilissi[5], le cycle vocal-symphonique La Confession d'un poète, la Fantaisie sur des airs du vieux Tbilissi (qui a remporté le Premier Prix au Concours International de Saint-Pétersbourg en 2003), plusieurs cycles pour piano, un cycle vocal basé sur des poèmes d'Ana Kalandadze, une Symphonie de chambre et 5 Préludes ont notamment été créés[2].
En 1995, Vaja Azarachvili se tourne à nouveau vers le genre de la comédie musicale en composant Mechecheme Gabo, considérée comme sa meilleure comédie musicale.
« Quand c'est dur pour moi, je travaille toujours. »
Il raconte qu'il travaillait beaucoup, presque tout le temps, y compris dans les moments les plus difficiles. En parallèle de son travail, il raconte par ailleurs qu'il a toujours aimé s'amuser et passer du temps avec ses amis[3].
Entre musique savante et musique populaire
Tout au long de sa carrière musicale, Vaja Azarachvili a également beaucoup travaillé dans le milieu de la musique populaire[6],[7],[8]. Il travaille alors aussi bien avec des œuvres de poètes classiques géorgiens, comme Nikoloz Baratashvili, qu'avec des œuvres de poètes modernes comme Moris Potshishvili et Petre Gruzinski.
Il avoue avoir parfois composé des chansons sous l'impulsion de besoins financiers, notamment une chanson sur l'inspection automobile géorgienne lors d'un concours de chansons organisé par le ministère de l'Intérieur, chanson qui a finalement remporté un certain succès[3].
« La vie est une chose incroyable. Parfois, vous pensez que vous avez écrit quelque chose de très important et... rien... et parfois, quand vous ne réfléchissez pas du tout, une chanson devient soudainement populaire. Cela dépend dans quelles mains elle tombera et de quel type d'arrangement il s'agit... »
Le compositeur a dédié de nombreuses chansons à son Tbilissi natal, dont Tbilissi Lyrical, Song of Tbilisi, Song of Metekhi, ainsi que les chansons devenues très célèbres Music, Days Go By, It's Raining Again, Little girl, ou encore Dynamo, dynamo, devenue un hymne des supporters de football géorgiens[9], Azarachvili lui-même étant passionné de ce sport. Depuis les années 1970, ses chansons ont été interprétées par des chanteurs populaires comme Nani Bregvadze, qui était son élève et pour qui il a beaucoup composé, mais aussi Giuli Chokheli, Vakhtang Kikabidze, Eter Kakulia, Tamar Hvidtsiteli et Merab Sefashvili. Entre musique savante et musique populaire, Azarachvili a ainsi développé un langage musical hybride, influencé aussi bien par la musique classique et la musique traditionnelle géorgienne, que par le jazz et la chanson. Bien que ses œuvres les plus célèbres et les plus jouées soient essentiellement ancrées dans la musique populaire (comme le Nocturne et la Nostalgie, la suite Retro, le Tango sentimental, ou encore de nombreuses chansons et musiques de film), une partie très importante de son œuvre cherche à explorer un langage beaucoup plus moderne et une esthétique plus recherchée, dans une perspective parfois expérimentale.
Souvent jouées en Géorgie comme à l'étranger, nombre de ses œuvres ont également été enregistrées, et publiées dans plusieurs villes à travers le monde, notamment Tbilissi et Moscou.
Famille
Vaja Azarachvili a une fille, Natia Azarachvili, qui est pianiste, et deux petits-enfants[3],[10].
Œuvres principales
Œuvres pour piano
pour piano solo
Sonate pour piano (1979)
Nocturne - version pour piano (1986)
Nostalgie (en mémoire des victimes du massacre de Khojaly) - version pour piano (1992)
pour piano 4 mains ou deux pianos
Suite espagnole pour deux pianos
Retro, suite - version pour deux pianos (1996)
Tango sentimental - version pour piano 4 mains (2001)
Sonate pour piano 4 mains (2007)
Œuvres pour autre instrument solo
Sonate pour violon solo (1995)
Œuvres de musique de chambre
Préludepour violoncelle et piano
Chanson sans paroles pour violoncelle et piano
5 Préludespour violoncelle et piano
Sonate pour violoncelle et piano n°1
Sonate pour violoncelle et piano n°2
Sonate pour flûte et piano (2007)
Poème pour violon et piano
Scherzo pour violon et piano
Dédicace à Rachmaninov pour violon et piano
Sonate pour deux violons et piano (2006)
Trio avec piano
The Imereti Schetches pour trio avec piano (1997)
Nocturne - version pour trio avec piano (1986)
Romance "Blessed Art Thy Creator" pour ténor et trio avec piano, sur un texte de Nicoloz Baratashvili (1957)
Quatuor à cordes
Images du vieux Tbilissi, suite pour quatuor à cordes
Quatuor avec piano
Quintette avec piano (2007)
Quintette pour instruments à vents (1978)
Fantaisie sur des airs du vieux Tbilissi pour ensemble de violoncelles (2002)
Œuvres vocales
Masques de théâtre pour ténor et piano
Cycle vocal pour voix de basse et piano, sur des textes de Shota Nishnianidze (1976)
Cycle vocal If You Was not Mine pour voix de basse et piano, sur des textes de Manana Dangadze (2007)
... (nombreux autres cycles vocaux)
Œuvres orchestrales
7 opérettes
3 symphonies
Élégie pour orchestre de chambre
Humoresque pour orchestre de chambre (1964)
Nocturne - version pour orchestre de chambre (1986)
Nostalgie - version pour orchestre de chambre (1992)
Parting pour orchestre symphonique (1997)
Valse des Souvenirs pour orchestre de chambre (2004)
Œuvres concertantes
Concerto pour flûteet orchestre de chambre (1968)
Concerto pour violoncelleet orchestre à cordes (1969)
Concerto pour altoet orchestre symphonique (1973)
Nocturne - version pour piano et orchestre de chambre (1986)
Nostalgie - version pour piano et orchestre de chambre (1992)
La Confession d'un poète, cycle vocal pour baryton et orchestre symphonique (1993)
Retro, suite pour piano et orchestre symphonique (1996)
Tango sentimental pour violon et orchestre de chambre (2001)
Œuvres scéniques
Khevisheri, ballet (1982)
Mechecheme Gabo, comédie musicale (1995)
... (nombreuses musiques de scène)
Musiques de film
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
↑Важа Азарашвили / Рамаз Карухнишвили - Грузинская Камерная Музыка (lire en ligne)
↑Важа Азарашвили - Песни Важа Азарашвили (lire en ligne)
↑(ka) В. Азарашвили, В. Николадзе et М. Поцхишвили, « მე და ჩემი სიმღერა », მე და ჩემი სიმღერა (საქართველოს პარლამენტის ეროვნული ბიბლიოთეკა, სანოტო და აუდიო ვიზუალური გამოცემებით მომსახურების განყოფილება, Z 15181/3), (lire en ligne, consulté le )
↑(ka) Важа Азарашвили, В. Николадзе, П. Грузинский et М. Поцхишвили, « ვაჟა აზარაშვილი – სიმღერები », ვაჟა აზარაშვილი – სიმღერები (საქართველოს პარლამენტის ეროვნული ბიბლიოთეკა, სანოტო და აუდიო ვიზუალური გამოცემებით მომსახურების განყოფილება, Z 13290/3), (lire en ligne, consulté le )