Le tribunal militaire, appelé autrefois Militärgericht, est un édifice militaire construit à Metz à la fin du XIXe siècle. Le bâtiment, sis rue du Cambout, est aujourd’hui le siège du conseil des prud’hommes de Metz.
L’édifice présente deux ailes reliés par un avant-corps. La façade est percée de larges baies cintrées. La construction en pierre de Jaumont et moellons est de style néo-médiéval. Huit tourelles d’angles et des créneaux, purement décoratifs, couronnent les pavillons latéraux.
L'aile sud-est du bâtiment, autrefois plus longue au sud d'une cinquantaine de mètres, se voit aujourd'hui réduite par la construction de bâtiment de la seconde moitié du XXe siècle le long de la rue Haute-Seille.
Affectations successives
Lors de la seconde annexion de la Moselle par l’Allemagne, le tribunal a servi de prison à des déserteurs de la Wehrmacht, notamment des lorrains incorporés de force, mais aussi à des membres du groupe Mario, en septembre et [1].
Après la bataille de Metz, des collaborateurs et des sympathisants nazis y ont été emprisonnés. D’autres, comme Anton Dunckern ou Fritz Kirchdorfer, le commandant du Camp de Woippy, y ont été jugés[2]. Dans les années 1950, le tribunal est toujours en activité. En , deux médecins SS du camp de concentration de Natzwiller-Struthof y ont été jugés. Deux ans plus tard, en juin et , les dirigeants du même camp ont à leur tour été condamnés.
Le tribunal militaire conserve sa destination première jusqu’en 1982, date de dissolution des tribunaux militaires d’exception. Aujourd’hui, l’édifice accueille le siège du conseil des prud’hommes de Metz. Son état de conservation est satisfaisant, malgré quelques signes mineurs de décrépitude[3].
Bibliographie
Niels Wilcken, Metz et Guillaume II, l’architecture publique à Metz au temps de l’empire allemand (1871-1918), Éditions Serpenoise, Metz, 2007.