Le Triangle d'or est une région montagneuse d'Asie du Sud-Est aux confins du Laos, de la Birmanie (Myanmar) et de la Thaïlande (certaines interprétations y incluent également une partie du Vietnam, voire le Yunnanchinois). La frontière triangulaire sur les trois pays se situe au confluent du Mékong et de son affluent en rive droite le Ruak dans l’agglomération de Sop Ruak[1].
Il y a six groupes ethniques principaux dans cette région : Karen, Hmong, Mien (ou Yao), Lahu, Akha et Lisu. La vie de ces peuples ne doit pas se résumer en un caricatural "producteurs d'opium"[2] : ce sont essentiellement des paysans, producteurs de riz pratiquant la culture sur brûlis pour leur consommation personnelle.
Histoire
C’est sur les montagnes du Laos que les Hmong, qui migrèrent de Chine sous la dynastie Qing, furent encouragés à cultiver le pavot et à produire de l’opium. Par les Français, notamment pour l'export vers la Chine, ce qui a donné lieu aux guerres de l'opium, puis pendant la guerre d'Indochine au Laos, et enfin, pendant la guerre du Vietnam, au Laos, cette fois par la CIA et les États-Unis, en échange de fourniture d'armement[3].
La Birmanie est le second producteur d'opium mondial après l'Afghanistan[5] et a été un acteur important du trafic international de stupéfiants depuis la Seconde Guerre mondiale[6],[7]. L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) estimait à 430 km2 les surfaces consacrées à la culture du pavot somnifère (Papaver somniferum var. album) en Birmanie en 2005[8]. La reddition de la Mong Taï Army de Khun Sa en a été saluée par le gouvernement de Rangoon comme un succès majeur de la lutte contre la drogue, mais le manque de volonté politique à l'encontre des principaux groupes de narcotrafiquants, ainsi que la mollesse de la lutte contre le blanchiment d'argent continuent de saper cet effort. La plupart des minorités qui cultivent l'opium vivent en dessous du seuil de pauvreté[9],[10]. Dans les années 1980, la production d'opium du Triangle d'or représente plus de 70 % de la production mondiale ; en 2007, elle ne représente plus que 5 % environ de la production mondiale : le Triangle d'or est éclipsé par le Croissant d'or[11]. Au début des années 2000, héroïne et opium ont progressivement été remplacés par d'importantes quantités de méthamphétamine, le yaa baa, le "médicament qui rend fou"[12],[13],[14] ; et en 2022, plus de 90% des saisies de méthamphétamines ont toujours lieu en Asie du Sud-Est, en particulier dans la région du Triangle d'Or[15]. Depuis le début des années 2020, la région du Triangle d'or investit aussi massivement dans la cybercriminalité[16].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Annexes
Notes et références
↑Romain Meynier, « Le triangle dort », sur liberation.fr, 10 janvier 2014 (mis à jour le 13 janvier 2014)
↑Marten Helen, « Victoria Vorreiter, entre rituels et musique », Gavroche Thaïlande, no 185, , p. 36 (19) (lire en ligne [PDF])
↑(Bruneau 1981, p. 126) « La production de l'opium de l'Indochine française s'accrut considérablement, passant de 7,5 t en 1940 à 60,6 t en 1944, les deux régions les plus productrices étant la province de Xieng Khouang au Laos et le Nord-Est-Tonkin, pays Taï où se trouvaient un grand nombre de Meo. », la page pour le reste.
↑Luc Hilly, « Thaïlande : la fin du triangle d'or ? », Gavroche Thaïlande, no 159, , p. 36 à 38 (lire en ligne [PDF])
↑Marie Normand et Pierre Arnaud Chouvy, « Regard "Le triangle d'Or exporte toujours son opium vers les États-Unis et l'Europe" » (Entretien), Gavroche Thaïlande, no 159, , p. 39 (lire en ligne [PDF])
Pierre Journoud, « La CAT/Air America dans les guerres d'Indochine, ou le rôle d'une compagnie aérienne privée secrètement détenue par la CIA (1950-1975) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 238, , p. 129-150 (DOI10.3917/gmcc.238.0129, lire en ligne)
Michel Bruneau, « La drogue en Asie du Sud-Est : Une analyse géographique du Triangle d'Or », Hérodote, Paris, F. Maspero, La Découverte, nos 21/35 F — Asie du Sud-Est, , p. 116-145 (p=126) (lire en ligne)
Maït Foulkes, Le livre du riz, illustrations d'Aurore de la Morinerie, Éditions Philippe Picquier, 1998, 208 p., Rizières flambées p.23-24 (ISBN2-87730-366-7)