Le film traite de la banalité de la violence et des meurtres au cours des massacres de 1965 en Indonésie, en s'intéressant en particulier aux assassins[2].
Joshua Oppenheimer réalise une suite en 2014 sur le même sujet, The Look of Silence, documentaire où il interroge des familles des victimes[3].
Synopsis
Le film évoque le mouvement du 30 septembre 1965 en Indonésie ainsi que les massacres qui ont suivi, et qui ont causé la mort de 500 000 à un million de personnes. La parole est donnée aux auteurs de ces massacres, en particulier Anwar Congo et Adi Zulkadry, des voyous (preman) à qui l'armée confie les exécutions. À lui seul, Anwar Congo a assassiné environ 1 000 personnes, généralement en les étranglant avec un câble. Il est aujourd'hui un des fondateurs du groupe paramilitaire d'extrême droite indonésien Pemuda Pancasila, et n'a jamais été inquiété pour ses crimes.
Lorsqu'ils y sont invités par le réalisateur, Anwar et ses amis reconstituent volontiers les tueries pour les caméras, où ils évoquent leurs souvenirs et leurs sentiments. Les scènes sont reproduites dans le style de leurs films favoris : film de gangster, western et film musical. Certains des amis d'Anwar admettent devant la caméra qu'ils ont mal agi. D'autres s'inquiètent plutôt des conséquences du film sur leur image publique.
Indonésie : (date annoncée : le film étant interdit en Indonésie, les projections ont été clandestines, en particulier dans les milieux militants des descendants de victimes)
Le film a reçu un accueil international très positif. L'agrégateur de critiques Rotten Tomatoes lui donne une note de 95 % de critiques positives avec une moyenne de 8,7/10 sur 132 critiques. Le site résume le film ainsi : « Brut, terrifiant, pénible à regarder, The Act of Killing offre un exemple bouleversant du pouvoir édifiant et dérangeant du cinéma documentaire[5]. » Le site Metacritic lui donne la note de 89/100 basée sur 30 critiques[6].
Le magazine The Village Voice l'a qualifié de « chef-d'œuvre »[7].
Le film a été, comme on pouvait s'y attendre, interdit en Indonésie. Joshua Oppenheimer n'a plus de droit de visa pour ce pays. C'est par peur de représailles que l'ensemble de l'équipe de tournage indonésienne, dont le co-réalisateur, sont restés anonymes, et sont crédités comme tels dans le film.
Autour du film
Le massacre des communistes indonésiens en 1965-66 est peu connu, voire ignoré, bien qu'il ait entraîné, selon certaines estimations, la mort d'un demi millions d'individus. Ces crimes ont été largement passés sous silence par les médias occidentaux.
↑« Raw, terrifying, and painfully difficult to watch, The Act of Killing offers a haunting testament to the edifying, confrontational power of documentary cinema. ». (en) « The Act of Killing », Rotten Tomatoes (consulté le ).