La technique thérapeutique principale de la CFT est l'entrainement de l'esprit à la compassion qui enseigne les compétences et les attributs de la compassion[2]. L'entrainement de l'esprit à la compassion contribue à la transformation des comportements problématiques, des cognitions et des émotions liés à l'anxiété, la colère, la honte, l'autocritique, la dépersonnalisation ou encore l'hypomanie[3].
L'évolution biologique forme le squelette théorique de la TFC. Les humains ont évolué avec au moins trois types primaires de systèmes de régulation des émotions : le système de menace (protection), le système d'accomplissement (la recherche de ressources naturelles), et le système d'apaisement[4]. La TFC met l'accent sur les liens entre les modèles cognitifs et ces trois systèmes de régulation des émotions[5]. Par l'utilisation de techniques telles que l'entrainement de l'esprit à la compassion ou issues de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les patients peuvent apprendre à gérer chaque système de manière plus efficace et à répondre de façon plus adéquatement aux situations rencontrées[6]. Il y a un nombre croissant d'articles scientifiques présentant des travaux de recherches empiriques qui démontrent l'importance de la compassion pour orienter les comportements, faire face à la menace et résoudre les conflits[7]
La thérapie focalisée sur la compassion est particulièrement appropriée pour les personnes qui ont des niveaux élevés de honte et d'auto-critique, qui ont des difficultés à ressentir de la chaleur relationnelle, à être gentils avec eux-mêmes ou avec les autres. Les problèmes tels que la honte ou l'auto-critique sont souvent enracinés dans une histoire de violence, d'intimidation, de négligence et/ou d'un manque d'affection dans la famille[8]. La TFC peut aider ces gens à apprendre à ressentir plus de solidité et de chaleur dans leurs interactions avec les autres et avec eux-mêmes.
De nombreuses méthodes sont utilisées dans la TFC pour développer la compassion. Par exemple, les personnes suivant un cursus de TFC apprennent à comprendre la compassion pour les autres, avant de transférer ce processus de pensée à eux-mêmes[9].
Paul Gilbert, « An introduction to compassion focused therapy in cognitive behavior therapy », International Journal of Cognitive Therapy, vol. 3, no 2, 2010c, p. 97–112 (DOI10.1521/ijct.2010.3.2.97)
Allan N Schore, Shame : interpersonal behavior, psychopathology, and culture, New York, Oxford University Press, , 57–77 p. (ISBN0-19-511479-5, OCLC37878725), « Early shame experiences and infant brain development »
Nicholas T Van Dam, Sean C Sheppard, John P Forsyth et Mitch Earleywine, « Self-compassion is a better predictor than mindfulness of symptom severity and quality of life in mixed anxiety and depression », Journal of Anxiety Disorders, vol. 25, no 1, , p. 123–130 (DOI10.1016/j.janxdis.2010.08.011, lire en ligne)