Le temple d'Hibis est le temple égyptien antique le plus grand et le mieux conservé de l'oasis de Kharga, ainsi que la seule structure en Égypte datant de la période saïte-perse (664-404 avant notre ère) qui est conservé en relativement bon état. Situé à environ deux kilomètres au nord de Kharga[3], il était consacré à un syncrétisme de deux formes locales de la divinitéAmon : « Amon d'Hibis » et « Amon-Rê de Karnak qui demeure à Hibis »[4].
On pense alternativement qu'il est dédié à Amon et Osiris, son sanctuaire contient des représentations de centaines de divinités égyptiennes[5].
Le temple présente une grande ressemblance - à la fois architecturalement et en ce qui concerne les textes inscrits - avec les temples thébains du Nouvel Empire et aussi de la période ptolémaïque[4], mais il diffère des deux en raison de certaines particularités, telles que le style plutôt audacieux des décorations[6],[3].
Un long couloir, bordé de sphinx, traverse une série de pylônes et arrive au temple proprement dit. Celui-ci était à l'origine entouré d'un lac, aujourd'hui disparu depuis longtemps[3]. La salle hypostyle a ses murs en forme d'énormes rouleaux de papyrus, portant diverses décorations et plusieurs hymnes dédiés à la divinité Amon, dont beaucoup sont connus depuis les temps anciens[6]. Parmi les décorations, il convient de noter une représentation de Seth battant Apophis, un thème considéré par certains historiens de l'art comme une préfiguration de Saint George et le Dragon[3].
Les murs et le toit sont dédiés respectivement à la théologie thébaine et à Osiris, tandis que le naos est subdivisé en neuf registres, entièrement décorés d'un panthéon de divinités égyptiennes et de figures royales, pour un total de près de sept-cents personnages. Au début de chaque registre, le roi est représenté en train d'accomplir un rituel ; les nomarques égyptiens sont également présents, chacun représenté sous une forme osirienne. Contrairement à la richesse de ces représentations, les inscriptions qui les accompagnent sont brèves, voire absentes[6].
La conservation relativement bonne du temple d'Hibis peut être attribuée à son isolement. Cependant, depuis plusieurs décennies, le bâtiment est menacé par une montée des eaux souterraines qui endommage ses fondations, et le Service des antiquités égyptiennes envisageait un démantèlement complet et un déplacement de l'ensemble du temple[7].
E. A. Wallis Budge, An Egyptian hieroglyphic dictionary: with an index of English words, king list and geological list with indexes, list of hieroglyphic characters, coptic and semitic alphabets, etc., vol. 2, John Murray, (lire en ligne), 1012b.
Henri Gauthier, Dictionnaire des noms géographiques contenus dans les textes hiéroglyphiques, vol. 4, (lire en ligne), 4.
Eugene Cruz-Uribe, Encyclopedia of Archaeology of Ancient Egypt, London and New York, Routledge, (ISBN0-203-98283-5), « Kharga Oasis, Late period and Graeco-Roman sites ».
Herbert E. Winlock, The Temple of Hibis in el Khargeh Oasis (= Publications of the Metropolitan Museum of Art, Egyptian Expedition, 13), New York, Metropolitan Museum of Art,