Sōwilō est la seizième rune du Futhark et la huitième de la famille de Hagalaz. Elle est précédée d’Algiz et suivie de Tiwaz. Elle est nommée Sigel (Siȝel) en anglo-saxon et Sól en vieux norrois. Dans toutes ces langues, elle désigne la personnification du Soleil, Sól.
Elle est identique graphiquement et phonétiquement à la lettre phénicienne, Šin [ʃ] (Soleil) issue du protosinaïtique, qui sera reprise par le sigma Σ grec ionien (noté ᛋ jusque vers 400 avant J.C)[1] puis le S étrusque et le 𐌔 italique (semblable par ailleurs au nun phénicien). Elle est aussi proche des San ϻ grec archaïque (alternative à sigma)[1] et tsan и acadien, voire du tsade [sʼ] phénicien[2].
Le Soleil est la lumière du monde ;
je m’incline face au jugement divin.
Vieil islandais ᛋ Sól er skýja skjöldr
ok skínandi röðull
ok ísa aldrtregi.
rota siklingr.
Le Soleil est le bouclier des nuages
et rayon lumineux
et destructeur de glace.
Anglo-saxon ᛋ Sigel semannum symble biþ on hihte,
ðonne hi hine feriaþ ofer fisces beþ,
oþ hi brimhengest bringeþ to lande.
Le Soleil est pour toujours l’espoir des marins,
quand ils voyagent sur le bain des poissons,
jusqu’à ce que le coursier des eaux les mène à la terre.
Usages au XXe siècle
Empruntée à la mystique völkisch, la rune est l'un des symboles les plus utilisés par le régime national-socialiste, sous le nom de Sieg-Rune (rune de la victoire). La rune doublée est l'insigne de la Schutzstaffel (SS). Moins connue car non visible sur les uniformes et dans les pays occupés, la Sieg-Rune est aussi un des principaux emblèmes de la Jeunesse hitlérienne[4], et fait également partie de celui de la SA. Sól est de plus visible dans le symbole du Soleil noir.
↑Il est plus hasardeux de remonter au hiéroglyphe /ʃ/ (Aa32)-Soleil, qui présente néanmoins une sinuosité que l'on retrouve dans les lettres protosinaïtiques Mem-eau et Nun-poisson/serpent. Si le serpent/Apophis égyptien est paradoxalement l'opposé du Soleil, le poisson Samech (consonne sifflante comme tsade) à la valeur phonétique [s].