Ce sénatus-consulte synthétisait les différentes évolutions des institutions qui avaient eu lieu depuis l'instauration du Second Empire le , et abrogeait plusieurs dispositions de la constitution du 14 janvier 1852, qui avait déjà été amendée à de nombreuses reprises.
Ce nouveau texte constitutionnel créait un régime original, synthétisant la tradition orléaniste et bonapartiste, offrant, par là, un équilibre nouveau dans l'histoire constitutionnelle française, entre le parlementarisme et le césarisme, jusque-là antinomiques[1].
En effet, tandis que le texte maintenait un chef de l'État — l'empereur — disposant de vastes prérogatives, pouvant faire directement appel au peuple, il instaurait également un gouvernement uni, responsable devant les chambres, et prévoyait un bicaméralisme égalitaire — avec le Sénat et le Corps législatif[2].
Cependant, un doute demeure sur le caractère effectif des modifications apportées au régime. Pierre-Olivier Chaumet souligne que la cohabitation avec une orientation libérale-parlementaire et le césarisme aurait pu se révéler difficile. C'est aussi pour cela, pense-t-il, que le plébiscite du 8 mai 1870 demande simultanément et explicitement la validation par le peuple du sénatus-consulte "libéral" et le caractère impérial de l'État[3].
↑Pierre-Olivier Chaumet, « Chapitre IV. L’avènement d’un système constitutionnel moderne (1848-1870) : II – L’Empire libéral : le retour au parlementarisme (1860-1870) », dans Histoire du droit et des institutions, Ellipses, coll. « 100 % Droit », , 173–194 p. (ISBN978-2-340-01015-4, lire en ligne)
Sources
Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle de la France (1789-1958), Paris, Montchrestien, coll. « Domat / Droit public », , 8e éd., 431 p. (ISBN2-7076-1389-4, BNF39192374).