Né au Havre de parents zurichois, le jeune compositeur Honegger conserve la nationalité suisse et quand éclate la Première Guerre mondiale le , il doit s'acquitter de ses obligations militaires, malgré la neutralité de son pays de cœur. Il part dans le Tessin à l'École des recrues de juillet à [T 1]. Rapidement licencié et soulagé face au dégoût que représente la chose militaire, il regagne Paris où il écrit deux mélodies, dont Prière sur un poème de Francis Jammes et surtout Automne qui deviendra la troisième des six mélodie de Six Poèmes, tirée d'Alcools de Guillaume Apollinaire.
Chaque mélodie possède une durée d'exécution de une à deux minutes. Le recueil se compose de À la Santé, Clotilde, Automne, Saltimbanques, L’Adieu et Les Coches.
Écrite en 1916, la mélodie Clotilde présente une certaine analogie avec l'univers musical de Claude Debussy. Quelque peu impersonnelle, elle repose sur des arpèges continus[M 1].
Automne
Chronologiquement, Automne est la première des six mélodies du recueil, composée dès 1915. Consacrée comme la « perle » du cycle[T 1], elle développe une mélodie mélancolique dont le « désespoir étreint le cœur »[T 1] selon les mots de Pierre Meylan. Les quintes obstinées à la basse, chères au compositeur, supportent des accords de quartes et de sixtes à la main droite. Selon Meylan, le compositeur confesse que la réussite de cette mélodie tient essentiellement de la qualité intrinsèque du poème d'Apollinaire[T 1] et le musicologue Marcel Delannoy indique qu'il considère ces mélodies « comme les plus émouvantes qu'il [Honegger] ait écrites »[T 1].
Datée de 1917, la mélodie Adieu présente une atmosphère inquiétante, due à ses « dissonances criardes »[T 1] et tire vers une sorte d'« atonalimpressionnisme »[T 2].
Partitions
« Honegger » (partitions libres de droits), sur le site de l'IMSLP