Simplice (Simplicius), que l'on trouve également sous les formes Simplide ou Simplides, est connu à travers le Catalogue des évêques de Vienne produit par l'évêque Adon de Vienne (799-875), dans sa Chronique[1],[2],[3].
Adon situe ce dixième évêque de Vienne vers la fin du IIIe siècle[1],[2],[3] :
« Quo tempore Viennensis episcopus Simplides mirae sanctitatis floruit. Permansit autem usque ad imperatoris Cari tempora.
À cette époque Simplides, évêque de Vienne, brilla par sa sainteté admirable. Et il resta dans sa charge jusqu'au règne de l'empereur Carus. »
Selon cette mention, Adon place l'évêque Simplides sous les règnes des empereurs d'Aurélien (-), Marcus Claudius Tacite (-), Florien (-), jusqu'à Carus ( - )[3]. Il aurait été « martyrisé par les Allemands, en 282 », rapporte Ulysse Chevalier qui cite les Bollandistes[1]. L'archevêque Léger, dans son Livre épiscopal, place également l'évêque entre 275 et 283[3]. Après Adon, des auteurs ont placé un saint Simplice, au début du Ve siècle, que l'on retrouve notamment chez Chevalier[1]. L'archevêque Léger indiquait, « embarrassé » (Lucas), qu'à Nicétas (14e évêque) succédait « le bienheureux évêque Simplicius, à qui le pape Zosime adresse une lettre, et qui, nous ignorons pourquoi, ne figure pas au catalogue [épiscopal] », puisqu'il le fait contemporain du pape [4],[3] Lucas souligne que l'archevêque « [met] ainsi le doigt sur la méprise du faussaire des privilèges de l’Église de Vienne que nous avons signalée à propos de Simplides. »[3] Ce second évêque serait ainsi contemporain du pape Zosime (417‑418)[3]. Il aurait ainsi reçu vers 417, une lettre du pape Zosime[1]. Deux lettres sont mentionnées notamment dans le Regeste dauphinois (1912)[5],[6].
Selon l'abbé et historien Louis Duchesne (1894), Simplice est attesté en signant au concile de Turin, à la fin du IVe siècle[2],[3]. L'abbé Duchesne (1894) avançait pour année de ce synode vers l'an 400[2], tandis que Gérard Lucas (2018) donne l'année 398[3]. Au cours de ce concile, il fait valoir ses droits d'évêque métropolitain[2].
Sur les confusions entre Simplide et Simplice, l'abbé Duchesne indique en note que les documents qu'il utilise « attestent la forme Simplicius, dont le Simplides d'Adon n'est évidemment qu'une corruption »[2]. La lettre appartiendrait aux documents dits faux privilèges[7], dans lesquels « l’auteur […] a confondu Simplides avec un nommé Simplicius de l'Église d'Arles […] »[3]
Adon indique que le prélat « brilla par sa sainteté admirable »[3]. Grégoire de Tours (538/539-594) cite un auteur contemporain, Paulin, qui aurait fait un éloge de Simplice[1], le considérant comme « l'un des plus dignes évêques de son temps » (Duchesne)[2].
Il figure dans le Martyrologe d'Adon au [4],[3], repris d'ailleurs par les Bollandistes[1].
Références
↑ abcdef et gUlysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les archevêques de Vienne : d'après des documents paléographiques inédits, Vienne, , 18 p. (lire en ligne), pp. 6-7.
↑ abcdef et gLouis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol. 3, Paris, Thorin et fils, , 356 p. (lire en ligne), pp. 145-146.
↑ abcdefghijkl et mGérard Lucas, Vienne dans les textes grecs et latins: Chroniques littéraires sur l'histoire de la cité, des Allobroges à la fin du Ve siècle de notre ère, MOM Éditions, coll. « Travaux de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée », , 345 p. (ISBN978-2-35668-185-0, lire en ligne), pages 247-270 : « Adon de Vienne, Chronique », notamment le « Tableau récapitulatif de la liste des évêques de Vienne jusqu'à Avit ».
↑ ab et cLouis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol. 3, Paris, Thorin et fils, , 356 p. (lire en ligne), pp. 183-185.
↑Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome I, Fascicules I-III), Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 13, Acte no 60, 29 septembre (417)
↑Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome I, Fascicules I-III), Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 13, Acte no 61, octobre (417)
↑Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol. 3, Paris, Thorin et fils, , 356 p. (lire en ligne), pp. 162-165.