Simon Werner a disparu… est le premier film du réalisateur Fabrice Gobert sorti le . Il a été sélectionné dans la section Un certain regard lors du Festival de Cannes 2010. Il a également été nommé pour le César du meilleur premier film en 2011.
Synopsis
En , dans une classe de terminale C du lycée Léon-Blum dans les Yvelines, Simon Werner manque à l'appel. Cette absence marque le début d'une série de disparitions mystérieuses qui inquiète les élèves de sa classe. Ils commencent à imaginer collectivement les scénarios possibles qui prennent au fur et à mesure un tour angoissant à la suite de la découverte de nouveaux éléments troublants, et sujet à interprétation, sur la vie du lycée et de certains de ses élèves.
Bien que l'histoire du film se déroule dans les Yvelines, les lieux du tournage, qui s'est déroulé de septembre à , ont tous été choisis dans l'Essonne : le lycée François-Truffaut de Bondoufle et la forêt de Sénart à Tigery[2].
Réception critique
Le journal Libération qualifie le premier film de Gobert d'« excitant » notant « des plaisirs de pur cinéma » et soulignant que « l'image et les cadres d'Agnès Godard […] sont une fois de plus imparables[3] ». Pour Le Monde, le film « révèle une maîtrise et une tenue peu communes » faisant un parallèle avec Elephant de Gus Van Sant[4]. L'Express aussi défend le film qu'il juge « épatant » et salue son originalité que lui confère « son ambiance énigmatique, sa forme conceptuelle et son casting AB Productions ». Le journal est par ailleurs dithyrambique sur la performance d'Ana Girardot[5] et loue également la bande originale de Sonic Youth qui, par « son rock anthracite et éthéré, colle parfaitement à cet univers étrange où le quotidien se fait menaçant »[6]. Le site fluctuat.net salue « un univers à la fois sophistiqué et sincère », une atmosphère « acidulée, presque légère, dopée par la vigueur des dialogues et la prestation d'un solide casting[7]. »
Positif explique que le réalisateur « réussit à distiller une angoisse sourde (…) pour y faire surgir l'étrangeté », et salue la prestation des comédiens, d'un « naturel enthousiasmant ». Mais la revue de cinéma regrette que « l'épilogue soit aussi décevant et nous laisse un goût d'inachevé »[8].
Aurélien Ferenczi de Télérama, en revanche, évoque au moment du Festival de Cannes un film « inabouti », plutôt artificiel et étouffé par ses références (les travellings éthérés d'Elephant de Gus Van Sant ou le « réalisme plat des dialogues », semblables à ceux que l'on trouve dans les sitcoms d'AB productions). Pour l'hebdomadaire culturel, le film « se laisse voir sans trop d'ennui » bien qu'il paraisse « fabriqué » et « sans qu'un peu de filmage en liberté lui insuffle de la vie »[9]. Au moment de sa sortie en salles cependant, Louis Guichard de Télérama en propose une critique beaucoup plus positive[10].
Bien plus sévère, Les Cahiers du cinéma évoque un film « scolaire et creux dans sa copie des teen-movies américains »[11]. Le site Chronic'art évoque un film qui n'est pas sans charme mais qui « par endroits (nombreux) (…) frôle dangereusement le navet ». Incapable d'égaler les références qu'il s'est choisies, le film dégage pourtant une étrangeté qui rompt avec le naturalisme à la française[12]. La rédaction de filmdeculte.com parle d'une « belle coquille vide », écrit par « un faux petit malin ». Le site relève également la parenté avec Elephant mais regrette que le film se contente de singer Gus Van Sant sans y apporter sa propre singularité. La faute à « l'ineptie assez consternante du scénario », soutenu par des personnages « ridicules et caricaturaux » et des dialogues creux, manquant singulièrement « de naturel ». Le dénouement est jugé décevant car il ne débouche « que sur du vent, comme dans une pauvre blagounette où on aurait joué à se faire "bouh !" entre potes »[13].