C'est le premier personnage du judaïsme à qui est appliquée la terminologie « le Juste » (v. -200 ou un peu avant)[1]. Il est non seulement le héros de scénarios talmudiques et chrétiens, mais aussi du livre biblique appelé l'Ecclésiastique[4] ou le Siracide. Le Siracide est connu dans deux langues, une version grecque complète[5] et une version en hébreu retrouvée en fragments dans la Gueniza du Caire (Hébreu I) ainsi que dans une version différente chez la branche d'Esséniens qui a produit les Manuscrits de la mer Morte (Hébreu II), retrouvés à Qumrân et dans les ruines de Massada[5]. Elle a vraisemblablement été traduite à Alexandrie en grec par le petit-fils de Jésus ben Sira entre 132 et 116 av. J.-C.[6].
L'auteur du Siracide est extrêmement élogieux envers le grand prêtre (50, 1-21), qui figure en bonne place dans sa Vie des Hommes Illustres (chapitres 44-50)[7],[8].
Il est aussi question de lui dans le troisième livre des Maccabées (2, 1) et dans certains passages de la littérature rabbinique (Para, III, 5; Tosepha Nazir, IV, 7 ; Sota, XIII, 6-7[9]) qui l'inclut parmi les sages« en l'introduisant parmi les membres de la « Grande Assemblée » (M Pirqé AbotI et II ; Abot de Rabbi Nathan A, I-XVIII), en le qualifiant de « Juste »[10]. »
Vision de Simon le Juste dans les sources rabbiniques
Durant la période du Second Temple de Jérusalem, il y avait souvent deux Kohanim servant de Kohen Gadol. L'un était le leader, l'autre s'occupait du service (Avodah) dans le Temple. Il semble que Shimon HaTzadik servait en même temps que son grand-père Yaddua.
D'après le Talmud (Yoma 39a), durant les quarante ans que Shimon HaTzadik fut Kohen Gadol, à Yom Kippour, le tirage au sort retombait toujours sur la main droite, la ficelle rouge blanchissait (indiquant l'expiation), la lumière de l'ouest (Ner Maaravi) brûlait toujours, et le feu sur l'autel était puissant.
Pirke Avot 1, 2 énonce : "Simon le Juste était l'un des derniers membres de la Grande Assemblée. il avait l'habitude de dire : "Le monde est construit sur trois fondements, sur la Torah, sur le service divin (Avodah Hashem), et sur la bienfaisance (Gmilout Hassadim)"."[11]
Selon la Tradition (MidrashLekach Tov), seulement 9 vaches rousses (Parot Adumot) ont été consacrées, dont 2 par Shimon HaTzadik. Les 7 autres ont été consacrées :
↑(fr + en) Flavius Josèphe, Antiquités judaïques (lire en ligne), Livre XII : "A cette époque régnait en Asie Séleucus, surnommé Sôter (le Sauveur), fils d'Antiochus le Grand. C'est alors que le père d'Hyrcan, Joseph, mourut ; c'était un homme honnête, de grand caractère, qui avait retiré le peuple juif de la pauvreté et d'une situation précaire et l'avait élevé à une plus brillante fortune, en percevant pendant vingt-deux ans les impôts de la Syrie, de la Phénicie et de Samarie. Son oncle Onias mourut aussi, laissant la grande-prêtrise à son fils Simon."
↑(en) Jenny Read-Heimerdinger, Who is 'Simeon' in James' Speech to the Jerusalem Meeting (Acts 15, 14)?, Bangor University, Wales, University of Wales, Bangor (lire en ligne), p. 5, 6
↑(grk + fr) Jésus ben Sira, Le Siracide, Alexandrie (lire en ligne), p. 50, 1-21 : "Simon, fils d'Onias, est le grand prêtre qui, pendant sa vie, répara la maison du Seigneur, et, durant ses jours, affermit le temple.Par lui furent posées les fondations pour porter au double le mur élevé qui soutient l'enceinte du temple.De son temps fut fabriqué le réservoir des eaux ; l'airain dont il était formé avait le périmètre de la mer.Il prit soin de son peuple pour le préserver de la ruine, et fortifia la ville contre un siège. Qu'il était majestueux au milieu du peuple rassemblé tout autour, lorsqu'il sortait de la maison du voile !Il était comme l'étoile du matin qui étincelle à travers le nuage, comme la lune aux jours de son plein, comme le soleil qui resplendit sur le temple du Très-Haut, et comme l'arc-en-ciel qui brille au milieu des nuées lumineuses ; comme la fleur des roses aux jours du printemps, comme le lys sur le bord des eaux, comme le rameau de l'arbre odoriférant aux jours de l'été, comme le parfum sur le feu de l'encensoir, comme un vase d'or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses, comme l'olivier qui pousse ses fruits, et comme le cyprès qui s'élève dans les nuages. Quand il avait pris la robe d'honneur, et revêtu tous ses ornements, et qu'il montait à l'autel saint, il faisait resplendir les abords du sanctuaire. Mais quand il recevait les parties des victimes des mains des prêtres, et se tenait debout près du foyer de l'autel, ses frères formant une couronne autour de lui, alors il paraissait comme un cèdre majestueux sur le Liban, et les prêtres l'entouraient comme des troncs de palmiers. Tous les fils d'Aaron étaient revêtus de leurs magnifiques ornements, et ils tenaient dans leurs mains l'offrande pour le Seigneur, devant toute l'assemblée d'Israël. Et lorsqu'il avait achevé le service sur les autels, afin d'embellir l'offrande du Très-Haut tout-puissant, il étendait la main sur la coupe aux libations, et répandait le sang de la grappe. Il le versait sur la base de l'autel, parfum d'agréable odeur au Très-Haut, au grand Roi. Alors les fils d'Aaron poussaient des cris, ils sonnaient de leurs trompettes de métal battu, et faisaient entendre d'éclatantes clameurs, en souvenir devant le Très-Haut. Et tout le peuple à la fois s'empressait, et tombait la face contre terre, pour adorer leur Seigneur, le Dieu tout-puissant, le Très-Haut. Et les chantes, en déployant leur voix, le louaient ; le vaste temple retentissait de doux accords. Et le peuple suppliait le Seigneur très haut, se tenant en prière devant le Miséricordieux, jusqu'à ce que la cérémonie du Seigneur fût achevée, et que les prêtres eussent accompli les fonctions sacrées. Alors le grand prêtre descendait et élevait sa main sur toute l'assemblée des enfants d'Israël, pour donner de ses lèvres la bénédiction du Seigneur, et se glorifier en son nom.Et le peuple se prosternait de nouveau pour recevoir la bénédiction de la part du Très-Haut."
Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », , 960 p. (ISBN978-2-13-056396-9).
(en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, Vol. I, GDP, , 411 p. (ISBN978-0-9855991-3-3).
(en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Damascus Code, the Tent of David, the New Convenant, and the Blood of Christ, Vol. II, GDP, , 443 p. (ISBN978-0-9855991-6-4).