Le documentaire montre que le cyberharcèlement est un phénomène systémique qui dépasse le fait divers[1]. Les témoignages rappellent l'impact psychologique du harcèlement en ligne et le documentaire insiste sur le fait que les harceleurs sont « pour la plupart des hommes de classe moyenne ou classe moyenne supérieure »[1],[4]. Par ailleurs, il souligne que la justice, en Allemagne, en Belgique ou encore en France, sanctionne mal ces comportements, faute d'une législation adaptée[5].
Le film cite également des études qui montrent par exemple qu'une femme est 27 fois plus harcelée qu'un homme sur les réseaux sociaux[6],[4], qu'un tweet sur quinze mentionnant une femme blanche et un tweet sur dix mentionnant une femme noire est abusif[1],[3] ou encore que 73 % de femmes dans le monde ont déjà souffert de cyberviolences[7],[4].
Florence Hainaut et Myriam Leroy indiquent avoir voulu donner la parole à des femmes de divers profils et diverses origines, après avoir été elles-mêmes victimes de harcèlement en ligne pendant 15 ans[8]. Selon elles le thème du film, au-delà du cyberharcèlement, est la misogynie et les conséquences du peu d'attention qu'on lui prête dans nos sociétés[8]. Le documentaire inclut certaines des insultes reçues par les femmes qui témoignent et les réalisatrices indiquent avoir dû couper certains passages relatant des messages « insoutenables »[9].
Accueil critique
Lors de sa diffusion en Belgique, le documentaire rassemble plus de 240 000 téléspectateurs, soit 18,2 % des parts de marchés[10]. RTBF parle d'un film « salutaire, fondamental et urgent à faire voir pour faire bouger les lignes. »[8]Madmoizelle le décrit comme un film « d’utilité publique, car il ne minore aucun aspect du cyberharcèlement. »[1]Terrafemina évoque « un programme polyphonique et nécessaire. »[3] Selon Le Monde, « les documentaristes posent habilement la question du modèle économique de ces plates-formes où cyberharceler rend « populaire » »[4].