Saint-Boniface (St. Boniface en anglais) est une circonscription électorale provinciale du Manitoba (Canada) existant depuis la création de la province en 1870. Elle est historiquement la circonscription des francophones de la province, ils représentent cependant moins de 30 % de sa population.
La circonscription reprend d'abord les contours de la ville de Saint-Boniface. En 1971, la commune est fusionnée avec celle de Winnipeg, la circonscription conserve son ancien ancrage, représentant à peu près le centre-est de la ville nouvelle. Elle est délimitée par la rue Mission au nord, la rivière Rouge à l’ouest, le boulevard Lagimodière à l’est, et les rues Harrowby et Lachance au sud.
L'âge médian de la circonscription est de 41 ans, ce qui est légèrement plus élevé que la médiane provinciale (38 ans).
Il s'agit du berceau historique des francophones du Manitoba, accueillant notamment le Centre culturel franco-manitobain, l'Université de Saint-Boniface, la tombe de Louis Riel, le Cercle Molière ou le Festival du voyageur (consacré aux cultures francophones). Cependant la part de francophone est en baisse : le recensement de 1999 distinguait 34 % de francophones de naissance contre 27 % des 21190 habitants en 2011. L'anglais reste la langue maternelle très majoritaire de habitants (63,2), les langues maternelles suivantes étant l'allemand (1,1 %) et le tagalog (0,9 %)[1].
Histoire politique
Lors de la première élection générale de la province en 1870, il existe deux circonscriptions : Saint-Boniface-Est (représentée par Marc-Amable Girard) et Saint-Boniface-Ouest (Louis Schmidt(en)), qui fusionnent en une circonscription unique en 1874. Elle est alors représentée par Marc-Amable Girard, qui a été brièvement ministre de à et le redevient durant un an en 1874.
L'élection dans la circonscription a toujours eu lieu par vote uninominal à un tour, sauf à deux reprises : en 1949 et 1953 le député a été élu au scrutin préférentiel.
La circonscription alterne alors entre libéraux et conservateurs puis, à partir des années 1960, entre libéraux et néo-démocrates.
En 1969, alors qu'Edward Schreyer forme le premier gouvernement néodémocrate de l'histoire de la province, avec seulement 27 députés sur 52, le député libéral de Saint-Boniface Laurent Desjardins change d'appartenance et l'appuie. Ce changement d'étiquette permet à Edward Schreyer d'obtenir une majorité d'un siège. Laurent Desjardins deviendra adjoint parlementaire puis ministre du Tourisme, des Loisirs et des Affaires culturelles, puis encore ministre de la Santé et du Développement social. Il siège ensuite dans l'opposition et reviendra encore une fois au gouvernement lorsque le Nouveau Parti démocratique du Manitoba reprendra le pouvoir[2].
Greg Selinger (Nouveau Parti démocratique du Manitoba) est élu en 1999 et devient alors ministre des Finances de Gary Doer. En 2009, ce dernier quitte son mandat pour devenir ambassadeur du Canada aux États-Unis, Greg Selinger lui succède alors comme premier ministre du Manitoba jusqu'en [3].
En , une partielle a lieu à la suite de la démission de Greg Selinger. Bien que n'habitant pas la circonscription Dougald Lamont, nouveau chef du Parti libéral du Manitoba, se présente afin de gagner un siège. Ce pari risqué s'avère payant puisqu'il entre à l'Assemblée législative du Manitoba, permettant à son parti de passer le cap des quatre députés et de re-obtenir le statut de parti officiel[4].