Elles provoquèrent également un contrecoup, dont la première peur rouge aux États-Unis et l'effondrement du libéralisme économique dans la plupart des pays d'Europe centrale, d’Europe de l'Est et d’Europe du Sud au cours de la décennie suivante.
Les bolcheviks cherchèrent à coordonner cette nouvelle vague de révolution via l'Internationale communiste, sous influence soviétique, tandis que les nouveaux partis communistes séparés de leurs anciennes organisations socialistes et les plus anciens de la Deuxième Internationale, plus modérée. Malgré ses ambitions de révolution mondiale, le mouvement Komintern avait connu plus de revers que de succès, jusqu'à ce que la victoire soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale apporta une multiplication rapide des pays communistes.
En Irlande, alors dirigée par le Royaume-Uni, l'insurrection sécessionnistede Pâques 1916, qui allait anticiper la future guerre d'indépendance irlandaise (1919-1921), se situait dans la même période historique que cette première vague de la révolution communiste. Le mouvement républicain irlandais de l'époque était essentiellement nationaliste et populiste, et même s’il avait eu des positions de gauche et incluait des socialistes et des communistes, il n'était pas communiste. Les républiques soviétiques et irlandaise néanmoins trouvèrent un terrain d'entente dans leur opposition aux intérêts britanniques, et établirent des relations commerciales.
Par ailleurs, la période révolutionnaire irlandaise voit se développer de 1919 à 1923 un mouvement ouvrier offensif, celui des « Soviets irlandais ». Influencé par l'onde de choc révolutionnaire venue de Russie, il se caractérise par l'occupation des lieux de travail par les ouvriers et la mise en place en certain cas d'un modèle organisationnel alternatif à la propriété capitaliste des moyens de production basé sur l'autogestion par les ouvriers. Ce mouvement prolétarien, malgré son extension importante, ne parvient pas à passer le stade révolutionnaire, étouffé par la lutte politique entre républicains et britanniques[1].
Mexique
La même chose était vraie de la révolution mexicaine (1910-1920), qui avait éclaté en 1910, mais avait dégénéré en affrontements entre factions parmi les rebelles dès 1915, alors que les forces les plus radicales d’Emiliano Zapata et de Pancho Villa perdaient du terrain face à la plus conservatrice « oligarchie de Sonoran » et à son armée constitutionnelle(es).
Les Félicistes(en), le dernier grand groupe de contre-révolutionnaires, abandonnèrent leur campagne armée en 1920, et les luttes de pouvoir intestines se calmèrent pour un temps après que le général révolutionnaire Álvaro Obregón avait soudoyé ou tué ses anciens alliés mais aussi rivaux. Mais la décennie suivante vit l'assassinat d’Obregón et de plusieurs autres, des tentatives avortées de coup d'État militaire et un soulèvement massif de la droite, la guerre des Cristeros, en raison de la persécution religieuse des catholiques romains.