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Ce genre prend ses racines dans la tradition libertine européenne, d’abord dans l’Antiquité gréco-romaine avec Sapho, Aristophane, puis Ovide, Catulle, et chez les Italiens avec l'Arétin et Baffo, et ensuite en France. Elle s’est continuée jusqu’à nos jours.
Cette littérature, proscrite, persécutée par les tribunaux, respire la plus authentique liberté. La plus libre qui soit, elle fuse dans toutes les directions de la psyché humaine[Interprétation personnelle ?]. Les auteurs ne cherchent pas à faire belle figure honorable, mais à dire vrai le désir humain et ses incroyables fantasmes.
Pour comprendre l'émergence et le succès de la littérature libertine au XVIIIe siècle, il faut la rapporter aux plus larges mouvements de contestations philosophiques, littéraires, scientifiques et artistiques qui caractérisent cette époque (rationalité des Lumières contre la mystification chrétienne, idées nouvelles concernant l'individualité, la liberté, la conscience, et donc les fins de l'existence terrestre, qui doit désormais être vécue pour elle-même, et non plus dans le rachat envers Dieu).
L’historien Robert Darnton a étudié la diffusion de ce genre dans Édition et sédition et dans Un tour de France littéraire. Le monde des livres à la veille de la Révolution (The Forbidden Best-Sellers of Pre-Revolutionary France, 1995). Outre des romans, il convoque dans ses recherches des essais comme Erotika Biblion et des pièces de théâtres. Il rappelle que le roman libertin comme prétexte à parler de sexualité de façon libre, conduit à produire une réflexion philosophique et donc que c'est par là un acte éminemment politique[2].
Gaétan Brulotte, dans son ouvrage, Œuvres de chair, en fait une analyse. Alexandrian est essentiel avec les Libérateurs de l’amour et son Histoire de la littérature libertine. Les professeurs Michel Delon, Marc André Bernier et Laurent Versini comptent parmi les spécialistes les plus réputés de la littérature libertine.
Notes et références
↑Antony McKenna, Alain Mothu, La philosophie clandestine à l'Âge classique, Universitas, , p. 407
↑Robert Darnton, The Forbidden Best-Sellers of Pre-Revolutionary France, New York, Norton, 1995, p. 21.
English Showalter, Transformations du genre romanesque au XVIIIe siècle, Hamilton, McMaster University, 2001
Jean-François Perrin, Philip Stewart, Du genre libertin au XVIIIe siècle, « Colloque international La Littérature libertine au XVIIIe siècle », 2002, Université Stendhal-Grenoble 3, Paris, Desjonquères, 2004 (ISBN9782843210716)
Stéphanie Genand, Le Libertinage et l’histoire : politique de la séduction à la fin de l’Ancien Régime, Oxford, Voltaire Foundation, 2005
Jean Goldzink, A la recherche du libertinage, Paris, L’Harmattan, 2005
Didier Foucault, Histoire du libertinage : Des goliards au marquis de Sade, Paris, Perrin, 2007
Patrick Wald Lasowski, Le Grand Dérèglement. Le roman libertin du XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 2008 (ISBN9782070119387)
Colas Duflo, Philosophie des pornographes. Les ambitions philosophiques du roman libertin Histoire de la littérature érotique, Paris, Seuil, coll. « L'Ordre philosophique », 2019