Roman Kreuziger naît le à Moravská Třebová. Son père, également prénommé Roman, a été coureur cycliste et vainqueur notamment du Circuit des Ardennes et du Tour d'Autriche dans les années 1980[1]. Dès son plus jeune âge, il s'est essayé à différents sports, le football tout d'abord puis le hockey sur glace et enfin, à l'âge de onze ans, il se dirige vers le cyclisme. Son père devient son entraineur puis Pecenka Rabon et Skoda Plzen[2].
Roman Kreuziger est diplômé de la Sporting & Business school de Plzeň. Il vit actuellement à Plzeň. Il parle l'italien et l'allemand et a deux sœurs, Hélène et Teresa[2].
En 2005, il évolue dans les rangs espoirs de l'équipe GS Plzeň, formation satellite de l'italienne Podenzano, et se classe deuxième du Tour des régions italiennes[6]. En octobre, il signe un premier contrat de trois ans avec l'équipe ProTouritalienneLiquigas[7].
Il s'est révélé avec des deuxièmes places sur le prologue de Paris-Nice en 2007, et quelques mois plus tard sur celui du Tour de Romandie. Il confirme ces bons résultats sur le sol suisse en terminant deuxième de cette épreuve en 2008 et troisième du Tour de Suisse2009. Il remporte également le Tour de Suisse 2008. Il bâtit son succès dans le Tour de Suisse sur sa victoire dans un contre-la-montre en côte lors de l'avant-dernière étape, devançant ainsi au général quelques pointures du peloton, telles qu'Andreas Klöden, deuxième.
Il se présente ainsi au Tour de France 2008 dans la peau d'un outsider possible, même s'il déclare s'y présenter pour apprendre[9]. Pour sa première participation, il termine 13e au classement général et deuxième meilleur jeune derrière le LuxembourgeoisAndy Schleck.
En 2009, il reste chez Liquigas et continue son ascension. Il gagne le Tour de Romandie ainsi qu'une étape. Au mois de juin, il termine troisième du Tour de Suisse qu'il avait remporté l'année précédente. Il arriva sur le Tour de France avec l'objectif d'entrer dans le top 10. Il se classa neuvième et deuxième meilleur jeune derrière Andy Schleck, 2e du classement général. Il remporte la Classique de Saint-Sébastien au mois d'août, après le déclassement de Carlos Barredo[n 1].
En 2011, Kreuziger part chez Astana, où l'on cherche un remplaçant à Alberto Contador. Kreuziger est désigné leader de son équipe sur le Tour d'Italie qu'il dispute pour la première fois. Il commence sa saison en terminant 4e du Tour du Trentin et 4e de Liège-Bastogne-Liège. Au Giro, il est accompagné, pour l'épauler en montagne, de Kišerlovski, Tiralongo, Jufré et Masciarelli notamment. Il termine cinquième du classement général[13],[14] et remporte le classement du meilleur jeune. C'est son meilleur résultat sur un grand tour. Il dispute ensuite le Tour de France, qu'il termine à la 112e place. Après ce Tour, deux microfractures à la hanche, dues à sa chute lors de la septième étape, lui sont diagnostiquées, entraînant une période de six semaines sans compétition[15]. Sélectionné pour la course en ligne des championnats du monde, il n'en prend pas le départ. Il juge le parcours « très technique et donc dangereux », et préfère ne pas disputer la course pour éviter une nouvelle blessure[16].
En 2012, toujours chez Astana, il privilégie une nouvelle fois le Giro au Tour de France. Il entame donc sa saison dans cette optique et obtient ses premiers résultats significatifs lors de Tirreno-Adriatico où il prend la deuxième place des quatrième et cinquième étapes et est finalement troisième au classement général. Il participe ensuite au Tour du Trentin puis au Tour de Romandie où il prend à chaque fois la sixième place finale. Il se présente au départ du Giro où il déclare viser un podium. En milieu de troisième semaine, il se situe à la cinquième place à 1 min 27 s du maillot roseJoaquim Rodríguez. Lors de la 17e étape menant à Cortina d'Ampezzo en empruntant notamment le Passo Giau, il concède plus de 11 minutes sur les favoris au classement général et abandonne tous ses espoirs de podium en chutant au-delà de la 15e place. Il se console toutefois avec le gain de la 19e étape menant à l'Alpe di Pampeago : en attaquant lors du premier passage sur cette montée, il parvient à s'échapper et à conserver un maigre avance sur les favoris au passage de la ligne. Il termine ce Giro à la 15e place, loin de ses ambitions.
2013-2016 : les années chez Saxo/Tinkoff et la victoire sur l'Amstel Gold Race
En 2013, Kreuziger signe chez Saxo Tinkoff. Il commence sa saison dans le sud de la France lors du Tour méditerranéen puis le Tour du Haut-Var. Il participe en mars à Tirreno-Adriatico. Il est classé deux fois dans les dix premiers. Ensuite, il court Grand Prix Miguel Indurain, où il est sixième. Début avril, il se classe 18e du Tour du Pays basque. Le , il dispute l'Amstel Gold Race. À 18 km de l'arrivée, il attaque en compagnie d'un petit groupe dont il s'extrait à 7 km de l'arrivée et s'en va alors remporter la course en solitaire. Il devient à cette occasion le premier vainqueur tchèque de cette course néerlandaise. En juin, il est l'auteur d'un bon Tour de Suisse et fait partie des meilleurs dans la montagne. Il termine sur le podium, devancé au général par Rui Costa et Bauke Mollema. Il prend le départ du Tour de France où il a pour rôle d'aider Alberto Contador à gagner. Il s'avère que ce dernier n'a pas les résultats attendus, et qu'il a même du mal à suivre Kreuziger dans les étapes pyrénéennes. Troisième du classement général avant d'entamer les étapes décisives dans les Alpes, il achève la centième édition du Tour à la cinquième place, soit son meilleur résultat sur la course. Il contribue à la victoire de l'équipe Saxo-Tinkoff au classement par équipes. Peu après le Tour, il se classe 3e de la Classique de Saint-Sébastien. Il annonce ensuite qu'il participera au Tour d'Espagne, avec pour objectif de se préparer pour les championnats du monde, aider ses leaders Rafał Majka et Nicolas Roche, et gagner une étape[17]. Il abandonne cette Vuelta après deux semaines de courses afin de préparer les championnats du monde. Il renonce cependant à les disputer, ne s'estimant pas dans une forme satisfaisante[18].
En début de saison 2014, Roman Kreuziger est huitième du Tour d'Oman, cinquième des Strade Bianche. En mars, il finit troisième de Tirreno-Adriatico, remporté par son leader Alberto Contador. En avril, il est successivement 17e du Tour du Pays basque, où s'impose également Contador, 18e de l'Amstel Gold Race, huitième de la Flèche wallonne, septième de Liège-Bastogne-Liège. En juin, l'Union cycliste internationale (UCI) annonce l'ouverture d'une procédure disciplinaire à l'encontre de Roman Kreuziger, en raison d'anomalies dans son passeport biologique en 2011 et 2012. L'UCI a demandé à Kreuziger en de justifier ces données. Les analyses d'experts sollicitées par le coureur, selon lesquelles les variations des données sanguines ne sont pas dues à l'usage de produits dopants, n'ont pas convaincu le panel d'expert de la Fondation antidopage dans le cyclisme (CADF). Bien qu'il ne soit pas suspendu à ce stade de la procédure, l'équipe Tinkoff décide de ne pas aligner Kreuziger au Tour de France, qui débute la semaine suivante[19],[20]. Alors qu'il comptait disputer le Tour de Pologne et le Tour d'Espagne, l'UCI décide de le suspendre provisoirement au début du mois d'août[21]. Kreuziger fait appel de la décision de le suspendre provisoirement, mais celle-ci est confirmée par le Tribunal arbitral du sport (TAS)[22]. En , il est acquitté par la Commission d'arbitrage du Comité Olympique tchèque (COC) qui considère que les valeurs du passeport biologique (de Kreuziger) n'ont pas dépassé les valeurs basales[23]. L'UCI envisage de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS)[24]. Fin 2014, La Gazzetta dello Sport révèle qu'il fait partie des clients du controversé médecin italien Michele Ferrari[25]. Le , il est annoncé que l'UCI et l'AMA laissent tomber les procédures judiciaires[26],[27].
Dans les premiers mois de 2015, il est dixième de Tirreno-Adriatico, où il est équipier de Contador. Il revient en tant que protagoniste du triptyque ardennais, où il se démarque avant tout sur Liège-Bastogne-Liège, arrivant avec le groupe des meilleurs, où il se classe cinquième du sprint remporté par Alejandro Valverde. Il est équipier de Contador sur le Tour d'Italie, où l'Espagnol remporte la course. Il participe ensuite au Tour de France, à nouveau pour aider Contador, qui termine cinquième au général, tandis que Kreuziger est dix-septième. Il remporte la 6e étape du Tour du Colorado, son seul succès de la saison. Il participe aux mondiaux de Richmond, mais abandonne l'épreuve.
En 2016, il est une nouvelle fois dixième de Tirreno-Adriatico. En avril, il est notamment septième de Liège-Bastogne-Liège. Le 26 juin, il remporte son premier titre de champion de République tchèque sur la course en ligne. Pendant le Tour de France, il est toujours équipier de Contador, mais l'Espagnol, à la suite de plusieurs chutes dans les premières étapes, abandonne la course. Kreuziger termine le Tour de France à la dixième place.
2017-2018 : derniers résultats chez Orica/Mitchelton
En 2017, il rejoint l'équipe cycliste Orica-Scott[28], avec un rôle d'équipier pour les frères Yates et Esteban Chaves pour les courses par étapes. En août, il remporte en solitaire l'unique édition du Pro Ötztaler 5500, une course en ligne autrichienne, caractérisée par environ 5 500 mètres de dénivelé.
Lors de l'année 2018, il cumule les places d'honneur. Après un début de saison intéressant sur les courses par étapes, il réalise des bonnes performances sur les classiques ardennaises. Il est deuxième de l'Amstel Gold Race, battu dans un sprint à deux par Michael Valgren. Il est ensuite quatrième de la Flèche wallonne, terminant dans le même temps que le troisième Jelle Vanendert. Il conclut sa semaine en se classant huitième de Liège-Bastogne-Liège. Si le reste de la saison est moins réussie, il termine fin septembre sixième des mondiaux, disputés sur un parcours très montagneux.
2019-2020 : deux saisons difficiles chez Dimension Data/NTT
Sa saison 2020 est encore moins réussie, puisqu'il ne termine aucune course dans les 10 premiers. Son meilleur résultat est 17e de la Classic de l'Ardèche.
2021 : dernière saison chez Gazprom-Rusvelo
Non conservé par l'équipe NTT, il rejoint en 2021Gazprom-RusVelo qui évolue en deuxième division[30]. Il met un terme à sa carrière de coureur professionnel à la fin de cette saison.
↑ ab et cInitialement neuvième, il obtient la huitième place à la suite du déclassement d'Alberto Contador en février 2012[11]. Sa place n'est pas modifiée après le déclassement de Denis Menchov en 2014.