René-Daniel Dubois a écrit aussi bien pour le théâtre que pour le cinéma, la télévision et la radio. Ses textes les plus connus demeurent tout de même ses pièces de théâtre, traduites en plusieurs langues et jouées autant au Québec qu’au Canada anglais, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Europe et en Australie.
En 1984, Dubois présente sa pièce Ne blâmez jamais les bédouins, un 'one-man show' théâtral qu'il joue lui-même et au cours duquel il interprète plus d'une vingtaine de personnages. Très bien reçue, la pièce se mérite le Prix du Gouverneur général en 1984.
C'est au cours de l'automne 1984 que Dubois écrit ce qui deviendra son œuvre la plus célèbre, Being at Home with Claude. Créée en 1985 au Théâtre de Quat’sous dans une mise en scène de Daniel Roussel, Being at home with Claude connait un succès impressionnant. En 1988, René-Daniel Dubois lui-même signe la mise-en-scène d'une nouvelle production de sa pièce au Théâtre du Rideau Vert. La pièce sera adaptée au cinéma en 1992 par Jean Beaudin.
Il est controversé en raison de ses déclarations. Ses réflexions sur l'histoire du Québec vont notamment à contre-courant de l'interprétation nationaliste québécoise dominante (voir son dernier livre "Post-Scriptum à Un sur mille", lancé le à Montréal.)[1].
Ce livre faisait suite à un film documentaire, Un sur mille, qui lui a été consacré en 2005 par le documentariste Jean-Claude Coulbois. De plus, en 2006, René-Daniel Dubois publie Entretiens, un recueil de réflexions (éditions Leméac).
En 2009, il donne suite à ces Entretiens en publiant, chez Leméac[2], Morceaux. Entretiens sur l’écho du monde, l’imaginaire et l’écriture (-).
Being at Home with Claude (1984), suspense policier écrit en quelques jours et pièce majeure du théâtre québécois des années 1980, présente l'interrogatoire d'Yves, un jeune prostitué homosexuel qui vient de tuer violemment son amant au centre-ville de Montréal en 1967. Les deux seuls personnages de l'intrigue, le policier qui mène l'interrogatoire et le prostitué, constituent deux pôles s'opposant, la raison et l'émotion. La deuxième partie est un monologue de l'assassin, où il fait part de ses motivations : « Personne ne m'a jamais touché ni parlé comme ça. En le tuant, je me tuais moi aussi! ». René-Daniel Dubois affirme que la pièce n'aborde pas la thématique gaie mais plutôt la passion[4]. Cette pièce, précédée par celles de Michel Tremblay dans les années 1970, et suivie de près par Les Feluettes ou La répétition d'un drame romantique (1987) de Michel Marc Bouchard, est néanmoins emblématique de la force, de la popularité et de la pérennité de la thématique LGBT au Québec dans la littérature créée à cette époque.
Œuvres
Théâtre
Panique à Longueuil (1980)
Le récital-gala de madame Célanyre Campeau de la Scala de Milan (Italie) (1980)
2 contes parmi tant d’autres pour une tribu perdue (1986)
Le Printemps, monsieur Deslauriers (1987)
Le Troisième Fils du professeur Yourolov (1990)
Anne est morte (poème de temps de guerre) (1990 - 1991)
La Prière du renard (1990)
... Et Laura ne répondait rien (1991)
Bob (1991)
Tu faisais comme un appel (1991)
Julie (1996)
« Grrr » - La colère (1997)
L'Ange et le Lutin (1997)
Les Huit Péchés capitaux (éloges) (1997)
Autres publications
Pour une politique culturelle (1990)
Frénétiques: Treize intellectuels québécois répondent à la question: Quelle est votre perception de la culture québécoise à l'aube du XXIe siècle (1999), ouvrage collectif publié en collaboration avec Yvon Montoya, Pierre Thibeault, Louise Dupré…
Morceaux : Entretiens sur l'écho du monde, l'imaginaire et l'écriture (2009), en collaboration avec Daniel Dubois.
« Un monstre de papier, de vanité, d’exhibitionnisme et de méticulosité presque maniaque, mais aussi une espèce de grosse bibitte de candeur, de franchise et de générosité. »
« Son obsession à crier la vérité que personne ne semble voir est sans repos. C'est le bout de miroir auquel il s'accroche, comme un glaneur jaloux d'une verroterie qui n'intéresserait en réalité personne. »
« Ce nouveau volume d'entretiens conjugue ainsi la solitude du coureur de fond, l'exubérance entêtée du croisé et le masochisme spectaculaire d'un martyr du nationalisme québécois. »
↑a. Luc Boulanger, « Being at Home with Claude: duo pour voix obstinées », La Presse, nos 01-479931, (lire en ligne, consulté le ) b. Siag Jean, « Being at home with Claude: McGinnis bouleversant », La Presse, nos 01-4802333, (lire en ligne, consulté le ).
↑Christian Desmeules, «Littérature québécoise - Moulin à paroles», Le Devoir, 5 et 6 décembre 2009, p. F 3.
Maximilien Laroche, « De Dubé à Dubois : l’illusion spéculaire », L'Annuaire théâtral, nos 5–6, automne, 1988, printemps, 1989, p. 203–212 (lire en ligne)