La coquille de Rapana venosa est trapue et épaisse, à enroulement dextre avec un épaulement des spires et une suture très marqués. La taille est importante (18 cm maximum) et l’ouverture, de forme ovale, large. L’ombilic, écailleux, est large et le canal siphonal court, non fermé. La couleur de la coquille varie du brun-rouge au gris, en passant par le beige orangé. On peut parfois observer des lignes ou des taches brunâtres ou noirâtres parallèles aux spires d’enroulement, d’où son appellation de Rapana « veiné ». La taille de sa coquille peut attendre jusqu’à 18 cm, il est important de ne pas confondre Rapana venosa avec une espèce morphologiquement proche mais avec de taille largement inférieure (9 cm maximum), il s'agit de Stramonita haemastoma qui peut être trouvée principalement en Méditerranée mais également en Atlantique.
Systématique
L'espèce Rapana venosa a été décrite par le zoologiste français Achille Valenciennes en 1846, sous le nom initial de Purpura venosa[1].
Rapana venosa forma pechiliensis Grabau & King, 1928[8]
Distribution
L'espèce Rapana venosa est originaire de la mer Jaune, des mers de Chine et de la mer du Japon. Sa présence en Europe est signalée, vers l’année 1948 dans la mer Noire, où il fut introduit accidentellement, probablement à l'état larvaire, dans les eaux de ballast des navires provenant des mers de Chine.
L'impact environnemental en mer Noire de ce gastéropode prédateur des moules et des huîtres, a d'abord été très négatif en raison de sa multiplication rapide et son régime alimentaire qui se compose de bivalves extrêmement importants pour le filtrage de l'eau. Le Rapana veiné est très tolérant à de fortes variations de salinité et de concentration d'oxygène, ce qui peut expliquer son succès comme envahisseur des écosystèmes marins côtiers et saumâtres. Dans son aire de répartition naturelle Rapana venosa montre la tolérance à haute température, étant capable de résister à des températures variant de 4 à 27 °C.
Toutefois, à plus long terme, les prédateurs et parasites des gastéropodes marins ont commencé à s'attaquer aux populations de Rapana[9] et parmi les prédateurs, l’Homo sapiens n'est pas le dernier car ce Murex est un fruit de mer apprécié : pêcheurs et restaurateurs ont su répandre l'idée qu'il aurait des vertus aphrodisiaques, d'où une réduction des effectifs de Rapana en mer Noire depuis les années 2000 (800 tonnes de Rapana sont exportées annuellement vers les marchés du Japon)[10].
Qualités nutritionnelles
Le Rapana est bien connu pour ses qualités nutritionnelles : 100 grammes de ce gastéropode fournissent 440,3 kJ, diverses vitamines et minéraux de type B[7]. Un exemplaire contient :
75,2 % d'eau
9.6 % de protéines
8.3 % de glucides
3,9 % de lipides
2.9 % de vitamines et minéraux de type B
L'escargot de mer est également une riche source d’oméga 3, de zinc, calcium, fer et d'iode[11].
Notes et références
↑Achille Valenciennes, Mollusques in: Du Petit-Thouars, Voyage autour du monde sur la frégate La Venus pendant 1836-1839, Atlas de Zoologie 1846.
↑Achille Valenciennes, Mollusques in: Du Petit-Thouars, Voyage autour du monde sur la frégate La Venus pendant 1836-1839, Atlas de Zoologie 1846, page(s): pl.7, fig.3.
↑E.V. Coan, K.A.Lutaenko, Junlong Zhang & Qimeng Sun, The molluscan taxa of A. W. Grabau & S. G. King (1928) and their types in: Malacologia no 58(1-2) 2015: p. 179-224.
↑F. Nordsieck, Die europäischen Meeres-Gehäuseschnecken (Prosobranchia): vom Eismeer bis Kapverden und Mittelmeer, ed. Gustav Fischer, Stuttgart 1968, 273 pp.
↑S. Moncheva, Black Sea biodiversity-selected species [CD-ROM] of the Centre for Sustainable Development and Management of the Black Sea Region (CESUM).
↑Daniela Bănaru et al., (en) Ecological indicators to capture the effects of fishing on biodiversity and conservation status of marine ecosystems in: « Ecological Indicators », vol. 60 p. 947-962 (2016).