La république autonome de Crimée couvre l'ensemble de la péninsule du même nom à l'exception de la partie nord de la flèche d'Arabat qui se trouve dans l'oblast de Kherson, et de la municipalité de Sébastopol qui se retrouve dans la même situation politique sous le statut russe de ville fédérale. La capitale et plus grande ville de la république autonome est la ville de Simferopol. La république autonome de Crimée et Sébastopol sont regroupés en droit ukrainien dans la zone économique libre de Crimée.
Néanmoins, de nombreux pays ne reconnaissent pas cette annexion par la Russie et considèrent que seule la république autonome de Crimée — représentée en Ukraine par un gouvernement en exil — est légitime[11],[12]. Depuis l'expulsion des autorités ukrainiennes hors de la Crimée, la république autonome a formé un gouvernement en exil.
Subdivisions administratives
La république autonome de Crimée compte 25 régions réparties en 14 raïons et 11 municipalités qui ont le statut de ville.
Depuis le , date de son rattachement à la Russie, Sébastopol a le statut de ville fédérale russe ; Sébastopol ne fait donc pas partie de la république autonome de Crimée. Ce statut est cependant contesté par l'Ukraine à qui la ville était rattachée de 1954 à 2014, ainsi que par un grand nombre de pays.
La dislocation de l'URSS le crée des tensions au sein de la population de la péninsule, dans la mesure où celle-ci majoritairement russophone souhaite rester dans le giron de Moscou. Les autorités régionales tentent ainsi de prendre leurs distances avec le gouvernement central de Kiev en proclamant la dissolution de la république socialiste soviétique autonome de Crimée et la création de la république de Crimée le ; ses propres lois constitutionnelles sont adoptées le 5 mai. Pendant trois ans, une série de mesures autonomistes et pro-russes, amendements de la constitution, création du poste de président de Crimée, référendum, aboutit à une reprise en main politique de la République par Kiev. Le , le président est suspendu ; la constitution est abrogée peu après avec la dissolution de la république de Crimée et la proclamation de la république autonome de Crimée. Ce statut mis en place par Kiev et les autorités régionales ne sera reconnu par la Russie qu'en 1997.
Néanmoins, le , la constitution en vigueur en Crimée depuis 1995 est remplacée par un nouveau texte restreignant l'autonomie de la péninsule. Il en résulte de nouvelles tensions entre pro-russes et pro-occidentaux, aussi bien en Crimée que sur l'ensemble de l'Ukraine, et qui sont dues notamment au statut de la ville de Sébastopol et aux questions relatives à un éventuel retrait de la flotte russe dans cette base hautement stratégique pour Moscou. De nombreuses inquiétudes apparaissent alors quant aux relations entre la Russie et l'Ukraine[13]. En vertu de cette nouvelle constitution entrée en vigueur en 1999, la république de Crimée est une entité administrative et territoriale autonome à l'intérieur de l'État unitaire d'Ukraine[14]. Elle est autonome sur le plan budgétaire vis-à-vis de l'Ukraine[15]. Sa constitution ne peut être modifiée que par la Rada de Crimée[14].
Le résultat est reconnu par la Russie, la Biélorussie[1], le Venezuela, l'Afghanistan et la Syrie[2], la majorité de la communauté internationale considérant que ce référendum est illégal et revient à une annexion par Moscou[17], si bien que la république autonome de Crimée continue d'exister de jure bien que de facto, elle ne contrôle plus le territoire qu'elle revendique. Pour cette raison, un gouvernement en exil de la république autonome de Crimée a été formé.
↑ a et bLe statut constitutionnel des régions dans la fédération de Russie et dans d'autres pays européens : Le rôle des autorités législatives régionales..., Kazan, Conseil de l'Europe, coll. « Études et travaux », , 188 p. (ISBN9287153809), p. 141 et 142
↑ a et b« En Crimée, 95 % des votants en faveur d'un rattachement à la Russie », Libération, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
Bibliographie
Alexandrova, « Le facteur russe dans la politique de sécurité ukrainienne », Politique étrangère, 1994, 59e année, no 1, pp. 49-59[1]
Romain Yakemtchouk, « Les conflits de territoires et de frontières dans les États de l'ex-URSS », Annuaire français de droit international, vol. 39, 1993, pp. 393-434[2]