De 1982 à 1984, Rémy Belvaux fréquente l'atelier de bande dessinée de l'Académie des beaux-arts de la ville de Châtelet, près de Charleroi (connu aussi sous le nom de l'atelier Léonardo). Parallèlement, il poursuit ses études secondaires en dessin à l'institut Félicien Rops de Namur.
Carrière
Rémy Belvaux est décidé à suivre les traces de son frère Lucas mais il ne se sent pas l'âme d'un acteur. Par contre, tant côté dessin que scénario, Rémy montre un talent incontesté. Au cours de l'année 1984, il planche sur un synopsis déjanté où il était question d'amant de sa mère qu'il compte dessiner dans le style d'Yves Swolfs. La bande dessinée Durango fait partie de ses préférées et Rémy en apprécie le découpage de plan et la trame narrative.
Par l'intermédiaire de l'un de ses frères, Bruno(en), il rencontre Benoît Poelvoorde. L'amitié est « fusionnelle »[2] avec lui.
Au début des années 1990, ils rééditent l'expérience, en tournant en noir et blanc, 16 mm gonflé en 35 mm pour sa présentation cannoise et pour un budget relativement dérisoire (Il s'agit d'un travail de fin d'études rallongé) C'est arrivé près de chez vous, faux documentaire plein d'humour noir et parodie cynique de la célèbre émission Strip-Tease. Le film raconte l'histoire d'une équipe de télévision, dont le journaliste est incarné par Rémy Belvaux, qui suit pas à pas Ben, un tueur en série interprété par Benoît Poelvoorde, dont les pérégrinations sanglantes sont ponctuées d'aphorismes déroutants. Le film fait un tabac en 1992 à la Semaine de la critique de Cannes et, malgré des controverses sur sa violence[5], deviendra très vite un film culte. Bonzel, caméraman, et Poelvoorde, acteur, sont aussi crédités à la réalisation pour revendiquer un travail commun mais Belvaux est le vrai metteur en scène du film[3]. Il vit mal le fait d'être relégué au second plan[2] tandis que Poelvoorde est très sollicité et lance du même coup sa carrière.
Venu habiter dans la région parisienne, Rémy Belvaux se tourne vers la réalisation de films de publicité pour la société Quad Productions[4],[5]. Il y devient l'un des réalisateurs les plus actifs et créatifs en signant un nombre important de spots en dix ans ; deux d'entre eux, pour les marques SFR et Charal lui valent des prix lors de festivals spécialisés[8]. Il est désigné meilleur réalisateur de publicité de France pendant six ans : « Alliant la créativité du dessinateur à celle du cinéaste naturaliste, ses scripts et ses lay-out étaient des toiles en mouvement[9]. »
Mort
Rémy Belvaux se suicide le à l'âge de 39 ans[3],[2],[1] en se jetant sous un train[10].
Filmographie
Plusieurs films d'étudiants dont 475°Fahrenheit (1 minute 39 secondes) en 1986 et L'Amant de maman, avec Benoît Poelvoorde dans le rôle de l'amant, en 1987