Réflexe photo-sternutatoire

Réflexe photo-sternutatoire

Classification et ressources externes
CIM-10 GroupMajor.minor
CIM-9 ?
OMIM 100820
DiseasesDB 30910
MeSH C535300

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Le réflexe photo-sternutatoire (ou ACHOO, sigle de Autosomal dominant Compelling Helio-Ophthalmic Outburst, rétroacronyme de l'onomatopée « achoo »), appelé aussi éternuement héliotropique[1] ou héliotrophique[2],[3],[4], est un phénomène physiologique consistant pour le sujet à éternuer lorsqu'il est exposé à une forte lumière (ou au rayonnement solaire dans certains cas). Ce réflexe concerne entre 18 % et 35 % des êtres humains[5]. C'est un trait génétique de transmission autosomique dominante. La première référence à ce phénomène date probablement d'Aristote :

« Pourquoi éternue-t-on davantage quand on regarde vers le soleil ? N'est-ce pas parce que le soleil meut notre organe en réchauffant ? C'est le même effet que quand on se touche le nez avec des plumes. De part et d'autre, c'est la même action ; car en échauffant l'organe par le mouvement, on fait que l'humide se change plus vite en air ; et c'est la sortie de l'air qui est l'éternuement. »

— Problèmes, XXXIII-4, traduction Jules Barthélemy-Saint-Hilaire

Sa cause probable serait une anomalie congénitale touchant les signaux nerveux dans le noyau du cinquième nerf crânien appelé nerf trijumeau. Des recherches suggèrent que, chez certains individus, ce nerf est relié au système qui transmet les impulsions visuelles au cerveau. Une surstimulation du nerf optique exciterait le nerf trijumeau et déclencherait le réflexe sternutatoire. Ainsi, lorsqu'une personne passe de l'ombre à la lumière, il se peut qu'elle éternue.

Une ancienne hypothèse suggérait que les larmes qui coulent vers le nez par les conduits lacrymaux sont la cause du réflexe. Toutefois, la rapidité de ce réflexe ne plaide pas en faveur de cette explication : il est bien trop rapide par rapport au laps de temps nécessaire à ce que les larmes soient produites et atteignent le nez. De plus, le réflexe peut aussi se produire lorsque l'on inspire de l'air frais, ce qui pourrait signifier que la stimulation de n'importe quel nerf proche du nerf trijumeau peut entraîner le réflexe d'éternuement.

Risques

Le réflexe photo-sternutatoire peut être dangereux pour les pilotes d'avions de chasse[5] et pour les conducteurs d'automobiles[6].

Une technique proposée pour limiter ce réflexe consiste à appliquer une pression digitale transversale dans la région du philtrum[7].

Notes et références

  1. Mathieu Vidard, Dernières nouvelles de la science, Paris, Grasset, , 381 p. (ISBN 978-2-246-81787-1), « Atchoum ! » [lire en ligne].
  2. Laurent Vercueil, Chatouilles (et autres petits tracas neurologiques) : Ce que notre corps nous apprend sur notre cerveau, Paris, Belin, coll. « Science à plumes », , 253 p. (ISBN 978-2-410-00227-0), chap. 10 (« Aristote, Pascal, et Atchoum ! : L'éternuement ») [lire en ligne].
  3. Mathieu Vidard, « Libérez l'éternuement ! », L'Édito carré, sur radiofrance.fr, France Inter, .
  4. Loumé 2018.
  5. a et b Breitenbach et al. 1993.
  6. Hydén et Arlinger 2009 citant (en) E. W. Benbow, « Practical hazards of photic sneezing », British Journal of Ophthalmology, vol. 75, no 7,‎ , p. 447 (PMID 1854707, PMCID PMC1042420, DOI 10.1136/bjo.75.7.447-a).
  7. Bobba et al. 2019.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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