Le réflexe photo-sternutatoire (ou ACHOO, sigle de Autosomal dominant Compelling Helio-Ophthalmic Outburst, rétroacronyme de l'onomatopée « achoo »), appelé aussi éternuement héliotropique[1] ou héliotrophique[2],[3],[4], est un phénomène physiologique consistant pour le sujet à éternuer lorsqu'il est exposé à une forte lumière (ou au rayonnement solaire dans certains cas). Ce réflexe concerne entre 18 % et 35 % des êtres humains[5]. C'est un trait génétique de transmission autosomique dominante.
La première référence à ce phénomène date probablement d'Aristote :
« Pourquoi éternue-t-on davantage quand on regarde vers le soleil ? N'est-ce pas parce que le soleil meut notre organe en réchauffant ? C'est le même effet que quand on se touche le nez avec des plumes. De part et d'autre, c'est la même action ; car en échauffant l'organe par le mouvement, on fait que l'humide se change plus vite en air ; et c'est la sortie de l'air qui est l'éternuement. »
Sa cause probable serait une anomalie congénitale touchant les signaux nerveux dans le noyau du cinquième nerf crânien appelé nerf trijumeau. Des recherches suggèrent que, chez certains individus, ce nerf est relié au système qui transmet les impulsions visuelles au cerveau. Une surstimulation du nerf optique exciterait le nerf trijumeau et déclencherait le réflexe sternutatoire. Ainsi, lorsqu'une personne passe de l'ombre à la lumière, il se peut qu'elle éternue.
Une ancienne hypothèse suggérait que les larmes qui coulent vers le nez par les conduits lacrymaux sont la cause du réflexe. Toutefois, la rapidité de ce réflexe ne plaide pas en faveur de cette explication : il est bien trop rapide par rapport au laps de temps nécessaire à ce que les larmes soient produites et atteignent le nez. De plus, le réflexe peut aussi se produire lorsque l'on inspire de l'air frais, ce qui pourrait signifier que la stimulation de n'importe quel nerf proche du nerf trijumeau peut entraîner le réflexe d'éternuement.
↑Laurent Vercueil, Chatouilles (et autres petits tracas neurologiques) : Ce que notre corps nous apprend sur notre cerveau, Paris, Belin, coll. « Science à plumes », , 253 p. (ISBN978-2-410-00227-0), chap. 10 (« Aristote, Pascal, et Atchoum ! : L'éternuement ») [lire en ligne].
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(en) L. Beckman et I. Nordenson, « Individual differences with respect to the sneezing reflex : An inherited physiological trait in man? », Human Heredity, vol. 33, no 6, , p. 390–391 (PMID6674114, DOI10.1159/000153407)
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Lise Loumé, « Question de la semaine : pourquoi certains éternuent-ils au soleil (et pas d'autres) ? », Sciences et Avenir, (lire en ligne)
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