Le 1er avril, tout se gâte lorsque les autorités militaires donnent l'ordre aux 1 200 soldats anglophones amenés expressément de l'Ontario et de l'Ouest canadien de disperser à la baïonnette les gens rassemblés au centre-ville. Les cavaliers chargent la foule. Celle-ci, rassemblée à l'angle des rues Saint-Vallier, Saint-Joseph et Bagot réagit en lançant des pierres aux soldats. Après avoir lu, en anglais, l'ordre de dispersion, les soldats mitraillent la foule tuant quatre personnes et en blessant soixante-dix autres.
Victimes du 1er avril 1918
Honoré Bergeron, 49 ans, menuisier
Alexandre Bussières, 25 ans, mécanicien
Georges Demeule, 15 ans, cordonnier et machiniste
Joseph-Édouard Tremblay, 20 ans, étudiant à l'École technique
Œuvre commémorative
Quatre-vingts ans plus tard, une fleur à pétales humains s'élève en ce lieu au sommet d'une sculpture monumentale. Elle symbolise la vie dont on retrouve la puissance dans le mouvement spontané d'un peuple qui se dresse pour défendre ses convictions et qu'on découvre si fragile aussi quand la mort arrive de façon violente, comme ce le fut, ce printemps-là, pour quatre Québécois. Cette fleur, ainsi déposée, témoigne du respect qu'inspire aux vivants le souvenir de ceux qui laissèrent ici leur vie.
Le monument a été réalisé par un groupe de citoyens réunis autour de Louis Bélanger, l'initiateur du projet, résident du quartier St-Roch de Québec à l'époque. Outre Louis Bélanger, le groupe était principalement constitué de Marc Bouchard, architecte, de Léo Gagné, alors vice-président de la société St-Jean-Baptiste de Québec, de Serge Routhier, étudiant, et de Jean Provencher, historien[3],[4].