La voie a successivement porté les noms suivants : quai Joseph (1805), quai Saint-Joseph (1820, 1833, 1840), quai Kléber (1823), quai de la Comédie (1833), quai Lezay-Marnésia (1858, 1928), Lezay-Marnesiastaden (1872), Attalastaden (1940), et, à nouveau, quai Lezay-Marnésia à partir de 1945[1].
Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, ont été mises en place par la municipalité à partir de 1995[3]. C'est le cas du Lezay-Marnesia Stade.
Historique
Dès 1775, Jean André Silbermann relate la découverte, au XVIIIe siècle, d'un trésor comprenant environ 200 monnaies datant de Probus, Dioclétien et Maximien (vers 305[4]). Des fouilles archéologiques sont menées au quai Lezay-Marnésia à partir de 1969, notamment par Jean-Jacques Hatt. Celles effectuées en 1971 lors de la construction de nouveaux immeubles en bordure du quai, face au lycée international des Pontonniers, mettent au jour un grand tronçon de l’enceinte romaine, reprise ensuite en sous-œuvre à l’époque médiévale. On découvre notamment de grands blocs en grès à bossages, portant des marques de tailleurs de pierre. Ces éléments témoignent que l'enceinte romaine a constitué un élément de la défense de la ville jusqu'au Moyen Âge[5].
Au début du XIXe siècle, notamment sous le mandat du maire Jean-Frédéric Hermann, de nombreux travaux d'urbanisme sont entrepris. On construit de nouveaux ponts, le faux-rempart est entièrement démoli, remplacé par des quais[6]. Après plusieurs changements de noms, de tout ou partie des voies, le quai Lezay-Marnésia existe en tant que tel à partir de 1858[1].
Lors du siège de Strasbourg, en 1870, les abords du quai sont lourdement touchés : la préfecture, le théâtre, la statue du préfet[7], comme en témoignent, outre les récits, une abondante iconographie. En particulier, le photographe allemand Georg Maria Eckert réalise une importante série de clichés. L'imprimeur-lithographe français Auguste Munch met aussi en scène les destructions[8].
Bombardement du quai en 1870, vu par des artistes.
Fondation européenne de la science (ancien couvent des Récollets).
Notes et références
↑ a et bMaurice Moszberger (dir.), « Lezay-Marnésia (quai) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 59 (ISBN9782845741393)
↑Lucie Maechel, Léon Daul, Strasbourg insolite et secret, éd. Jean-Paul Gisserot, 1999, p. 58 (ISBN9782877474283)
↑(de) Jean André Silbermann, Lokalgeschichte der Stadt Strassburg, Strasbourg, Lorenz, 1775, p. 9
↑« À la découverte du camp romain d'Argentorate », Un parcours dans la ville. Musée archéologique de Strasbourg, 2015, p. 19 [1]
↑Jean-Frédéric Hermann, « Démolition entière du faux-rempart et son remplacement par des quais », Notices historiques, statistiques et littéraires sur la ville de Strasbourg, volume 1, Levrault, 1817, p. 337-346
↑Strasbourg, journal août-novembre 1870: siège et bombardement, avec correspondances, pièces officielles, documents français et étrangers, Sandoz et Fischbacher, 1874, p. 214
Maurice Moszberger (dir.), « Lezay-Marnésia (quai) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 59 (ISBN9782845741393)
(de) Adolphe Seyboth, « Lezay-Marnesiastaden. Quai Lezai-Marnésia », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 250-251