Il reçoit mission d'intervenir en Hispanie[1],[3], avec son frère Cnaeus Cornelius Scipio Calvus (consul en 222 av. J.-C.), à la tête de deux légions[4],[5], 15 000 alliés italiens et 60 navires[1],[6], il prend la mer avec son armée de Pise jusqu'à Marseille (allié de Rome)[7]. À son arrivée à Marseille, il constate qu'Hannibal a déjà franchi les Pyrénées, et qu'il se déplace vers le Rhône[7]. Grâce à sa rapidité de mouvement, Hannibal réussit à franchir le Rhône[8]. Publius Cornelius Scipion a donc échoué dans l'essai d'arrêter Hannibal avant sa traversée du Rhône, car à ce moment-là les soldats romains ne sont toujours qu'à l'embouchure du fleuve[9], et Publius Cornelius Scipion ne se rend compte de son erreur que lorsqu'il remonte la rive gauche du fleuve[10],[9]. Le général romain se replie alors sur l'Étrurie[11] et attend Hannibal à son arrivée en Gaule cisalpine[1],[12].
En Gaule cisalpine, l'armée romaine compte 25 000 hommes sous le commandement de deux magistrats. Publius Cornelius Scipion envoie alors son armée sous le commandement de son frère Cnaeus Cornelius Scipio Calvus en Hispanie. Cette décision est considérée comme importante, car elle oblige les Carthaginois d'Hispanie à laisser des soldats dans cette région, et donc les empêche d'apporter tout le soutien nécessaire au général carthaginois Hannibal dans sa guerre en Italie (notamment après la bataille de Cannes en 216 av. J.-C.)[1].
Une fois que Publius Cornelius Scipion a débarqué à Pise, il prend le commandement de l'armée du préteur et se précipite à la rencontre d'Hannibal[13]. Après, il traverse le Pô à Plaisance, puis il remonte le long de la rive gauche du Pô à la recherche d'Hannibal[13]. Peu de temps après, il construit un pont sur le Tessin et traverse la rivière avec sa cavalerie et son infanterie légère[13].
Après la traversée, Publius Cornelius Scipion rencontre la cavalerie carthaginoise, c'est la bataille du Tessin. Dans cette bataille, Publius Cornelius Scipion en explorant le terrain avec sa cavalerie et son infanterie légère se heurte à l'avant-garde punique. Les Romains subissent une défaite, Publius Cornelius Scipion est gravement blessé et est secouru par son fils Publius Cornelius Scipio Africanus (futur Scipion l'Africain)[14]. Publius Cornelius Scipion bat en retraite ; une fois le Tessin franchi, il fait brûler le pont et il se réfugie à Plaisance[15].
Hannibal franchit lui aussi le Pô et offre la bataille, mais Publius Cornelius Scipion refuse à cause de sa blessure qui l'empêche de prendre le commandement de l'armée. Il décide d'attendre l'arrivée de son collègue Tiberius Sempronius Longus qui entre-temps a été rappelé par le Sénat avec son armée pour l'emmener en Gaule cisalpine[16].
Les renforts venant de Sicile arrivent en décembre 218 av. J.-C.[17], Publius Cornelius Scipion participe à la bataille de La Trébie, où les forces romaines menées par l'autre consul Tibérius Sempronius Longus (car Publius Cornelius Scipion est encore blessé et ne peut donc pas assurer son commandement) sont défaites par le général carthaginois Hannibal[18]. Les Romains se replient sur Plaisance[19].
Malgré les deux défaites subies par Publius Cornelius Scipion, le Sénat et le peuple romain lui renouvellent sa confiance, en lui donnant mandat d'aller combattre en Hispanie au côté de son frère Cnaeus Cornelius Scipio Calvus.
En 217 av. J.-C., Publius Cornelius Scipion, avec un titre proconsulaire, se dirige avec une flotte en direction de l'Hispanie[21] avec 20 navires et 8 000 soldats. Lui et son frère Cnaeus Cornelius Scipio Calvus se battent en Hispanie jusqu'à leur mort en 211 av. J.-C.. Cependant, l'histoire de leurs campagnes, bien que décisives pour la deuxième guerre punique, reste confuse et contradictoire. Il est encore impossible d'affirmer avec exactitude la plupart des événements auxquels ils ont participé[22].
À son arrivée en Hispanie, Publius Cornelius Scipion retrouve son frère qui a débarqué quelques mois plus tôt. L'année précédente (en 218 av. J.-C.), dès le débarquement de Cnaeus Cornelius Scipio Calvus à Emporium, la plupart des peuples ibériques de la côte méditerranéenne se sont joints à son armée, attirés par sa gentillesse et sa bonté, ce qui contraste avec la sévérité et la dureté des commandants carthaginois[4].
Au cours de la même année, Publius Cornelius Scipion remporte une victoire près de la ville de Cissé (Bataille de Cissé), où il capture le général carthaginois Hannon, ce qui fait de lui le maître de presque tout le nord de l'Hispanie des Pyrénées à l'Ebre. Hasdrubal avance à marches forcées jusqu'au nord de l'Hispanie pour relever la cause carthaginoise, mais il arrive trop tard pour accomplir cette tâche et repasse l'Ebre. Publius Cornelius Scipion passe l'hiver à Tarraco (aujourd'hui Tarragone).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Auteurs anciens
(fr) Appien (trad. du grec ancien), Histoire romaine : livre VI, L'Ibérique, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », , 138 p. (ISBN2-251-00460-2)
(fr) Polybe (trad. du grec ancien), Histoires : livre III, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », , 204 p. (ISBN2-251-00275-8)
(fr) Tite-Live, Histoire romaine : livre XXI, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », , 135 p. (ISBN2-251-01345-8)
(fr) Tite-Live (trad. du latin), Histoire romaine : livre XXIV, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », , 112 p. (ISBN2-251-01438-1)
(fr) Tite-Live (trad. du latin), Histoire romaine : livre XXV, Paris, les Belles lettres, coll. « Collection des universités de France », , 148 p. (ISBN2-251-01436-5)
Auteurs modernes
(fr) Pierre Grimal, Le Siècle des Scipions : Rome et l'hellénisme au temps des guerres puniques, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », , 414 p. (ISBN2-7007-0001-5)