La révision initialement proposée par Félix Gaillard vise à « restaurer la stabilité gouvernementale », ainsi que l'exposé des motifs l'explique. À cette fin, diverses modifications à la constitution de 1946 sont proposées, dont un mécanisme de dissolution plus facile à mettre en œuvre pour juguler l'instabilité ministérielle. Par ailleurs, le nouvel article 50 proposé par Gaillard introduit le mécanisme d'engagement de la responsabilité, dont l'esprit est plus tard repris par l'article 49, alinéa 3, de la constitution de 1958 : le gouvernement aurait pu forcer l'Assemblée nationale à adopter ou rejeter un texte en engageant son existence dessus. Dans ce cas, l'Assemblée n'aurait pu empêcher l'adoption ou le rejet qu'en adoptant une motion de censure.
L'Assemblée nationale adopte, avec de substantielles modifications, le projet de révision (308 voix pour, 206 voix contre[2]) le 21 mars 1958, mais le Conseil de la République n'a ensuite pas le temps d'examiner le texte[3], la suite de la procédure étant interrompue par la chute du gouvernement Gaillard.
Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle de la France (1789-1958), éd. Montchrestien, « Domat / Droit public », Paris, 2004, 8e, 431 p. (ISBN270761389-4)
Voir aussi
« Le projet de révision de Félix Gaillard » [exposé des motifs et projet de loi], in Pouvoirs, n° 76, 1996, p. 129, [PDF] [lire en ligne (page consultée le 16 juin 2011)].