D'une grande ressemblance physique, ce portrait est un hommage posthume de Goltzius à son maître, réalisé l'année suivant sa mort en 1590, au retour de son séjour en Italie[1].
Histoire
Le Portrait de Dirck Volckertsz. Coornhert a peut-être été gravé d'après un dessin aujourd'hui perdu, et seuls deux tirages d'essai sont connus[2]. Les états suivants, qui ne différent que par l'adjonction de la lettre, n'ont pas été modifiés par Goltzius, sans doute satisfait du rendu[3].
Description
Troisième état avec bordure ornementale.
Le format est en grandeur presque nature, format qui contribue à présenter sans concession les moindres aspects du visage du modèle, jusqu'aux rides et aux poches sous les yeux[3].
Le nom du modèle et du graveur figurent dans la planche autour de l'ovale : « THEODORVS CORNHERTIVS, AD VIVVM DEPICTVS ET ÆRI INCISVS AB H. GOLTZIO »[1].
Le troisième et dernier état du portrait existe aussi, avec une bordure ornementale, tirée d'une planche séparée, attribuée à Jan Saenredam, un collaborateur occasionnel de Goltzius. L'épigramme en latin et la devise « Weet, of rust » (« Savoir ou se taire ») sur la bordure ornementale témoignent du statut de lettré et de culture humaniste de Coornhert en représentant des objets caractéristiques de ses différentes activités : armes pour sa participation aux guerres d'indépendance, instruments de musique, palette, pinceaux et burin, plume, caducée et livres[3].
Analyse
Lors de son voyage en Italie, Goltzius a élargi sa culture visuelle à la statuaire antique et aux chefs-d'œuvre de la Renaissance italienne, modifiant son style dans une orientation plus classique. Dès lors, il réfrène les exagérations maniéristes qui le caractérisaient dans les années 1580[1].
Baptiste Roelly, Par-delà Rembrandt : estampes du siècle d'or néerlandais, Éditions Faton, coll. « Les Carnets de Chantilly », , 128 p. (ISBN978-2-87844-342-4).