En 1888, Boldini réalise au pastel les portraits de plusieurs femmes issues d'une grande famille chilienne, parmi lesquels ceux d'Amalia Errázuriz de Subercaseaux et de ses nièces, Emilia Concha de Ossa et de sa sœur. Le portrait de la jeune et élégante Emiliana est le dernier de ces six pastels. Très content de celui-ci dans lequel il voit sa plus grande réussite[1], le peintre ne voulut jamais s'en séparer et ne donna à son modèle qu'une copie[2].
Le point de vie légèrement abaissé met en valeur la silhouette élancée de la jeune femme. Boldini n'hésite pas à allonger les bras et surtout les mains du modèle, jusqu'à l'exagération. Ce procédé, qui évoque les allongements maniéristes d'Ingres, sera sa marque dans les décennies suivantes[2].
Le Pastel Blanc rappelle les Symphonies en blanc I, II et III que réalise Whistler dans les années 1860, à la différence qu'Emiliana n'a rien d'une apparition fantasmatique. Avec sa robe en satin blanc, ses gants légèrement dorées et ses épaules nues sous les tulles légers de son corsage, c'est une beauté vivante et charnelle qui s'offre au spectateur[2].
Références
↑ ab et cS. Dargnies-de Vitry, Boldini. Les plaisirs et les jours, Portraits intimes et officiels, p. 92
↑ ab et cBoldini. Les Plaisirs et les Jours, p. 100.
Bibliographie
sous la direction de Barbara Guidi et Servane Dargnies-de Vitry, Boldini. Les Plaisirs et les Jours, Paris, Paris Musées, , 256 p. (ISBN978-2-7596-0508-8).