Le pont Gisèle-Halimi est un ouvrage d'art situé sur la commune de Mont-de-Marsan, dans le département français des Landes. Il est le dernier pont franchissant le cours du Midou[1].
Un pont primitif est édifié sur le Midou entre le XIIe et XIIIe siècles pour relier le bourg castral[n 4] à ses faubourgs situés sur la rive gauche[n 5]. Placé sous la défense du château vicomtal, ce pont gothique, d'environ 35 m de long, est formé de deux arches en arc brisé. La vocation défensive de l'ouvrage explique l'étroitesse de son tablier, 3,80 m de large, ne permettant pas « le croisement des charrois dans les deux sens »[2]. Edifié en pierre coquillière, il est très résistant. Au XIVe siècle est fondé l'hôpital du bout-de-pont-de-pierre, occupant l'extrémité sud ouest du pont, près de la cale de la Midouze[n 6]. Il accueille alors voyageurs et pèlerins de Compostelle jusqu'à sa disparition en 1702, avec la création de l'hôpital de la ville[6]. Malgré sa solidité, plusieurs réfections du pont ont dû être nécessaires, comme une signalée en 1624[3].
Illustration de 1835 montrant l'ancien pont du Bourg (détruit en 1816) et l'ancien clocher de église de la Madeleine en arrière-plan (effondré en 1821).
Pont actuel
En 1810[7], un nouveau pont, celui que nous connaissons actuellement, est construit sur la route n°19 de Paris en Espagne, légèrement en amont sur le cours du Midou[n 7], sur décision de Napoléon Ier[8] et pour un budget d'environ 130 000 francs[9]. L'empereur fait en effet étape à Mont-de-Marsan entre les 13 et 14 avril 1808 lors d'un déplacement à Bayonne. Il séjourne à cette occasion à l'hôtel Papin, propriété du sénateur Jean-Baptiste Papin, père d'une de ses anciennes maîtresses. Trois mois plus tard, l'empereur signe le décret de Bayonne du 12 juillet 1808 par lequel il commande que le pont soit reconstruit dans l'emplacement porté au plan approuvé par son directeur des ponts-et-chaussées. Sa décision est motivée par le fait que le pont d'origine est trop étroit pour le passage des convois partant à la guerre d'indépendance espagnole[10]. Les deux ponts coexistent quelques années avant la démolition en 1816 du pont primitif, dont il subsiste de nos jours quelques éléments de l'arche nord, enchâssés dans le sous-sol de l'office de tourisme du Marsan et visibles depuis le pont actuel[2].
Par rapport au premier pont, l'axe du nouveau pont est décalé de 8 m à l'est pour la partie nord et 3 m pour la partie sud afin de relier en droite ligne la place de l'Hôtel-de-Ville (actuelle place Charles-de-Gaulle) et la rue Gambetta[8]. Doté d'une seule arche de 22 mètres, il fait initialement 9,36 mètres de large[3].
Il est élargi une première fois en 1898, par adjonction côté aval d'une poutre treillis métallique[2]. À l'occasion de la venue du Président de la République Raymond Poincaré à Mont-de-Marsan pour les fêtes présidentielles du 6 octobre 1913, le peintre Jean Henri Tayan réalise un arc de triomphe avec l'ébéniste M. Carrère sur le pont, portant l'inscription « Vive Poincaré ! ». Le cortège fait halte à cet endroit pour que deux fillettes, vêtues de l'habit traditionnel landais, remettent au président un bouquet de fleurs[11].
En 1979, le pont est à nouveau élargi par le remplacement de la poutre métallique aval par une poutre en béton préfabriqué de 40 tonnes et l'adjonction de deux poutres béton jumelles à l'amont[2].
Galerie
Vues contemporaines
Photo prise à l'aube en aval du pont. La minoterie et le théâtre de Mont-de-Marsan sont visibles sur la gauche et la cale de l'Abreuvoir sur la droite, donnant accès au port de Mont-de-Marsan, actif jusqu'en 1903.
La jeunesse, statue de Robert Wlérick
Photos anciennes
Photo ancienne prise en amont du pont (le pont du commerce est visible plus en aval sur la Midouze en arrière plan). Les bains publics Noinski sont visibles à gauche.
↑Cet ancien établissement de bains publics est racheté par le marquis de Cornulier à un âge avancé est reste exploié jusqu'en 1936 par la famille Noinski, comme en témoignent d'anciennes cartes postales.
↑ a et bMarie-Jeanne Fritz et Anne Berdoy, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Ponts, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN9782356132222), p262
↑Jacqueline Baylac, Mont-de-Marsan, châteaux, moulins et Grande Rue : Des maisons et des hommes, Bulletin n°21 des Amis des archives des Landes (AAA) et de l'Association landaise de recherches et de sauvegarde (ALDRES), 2010-2011, 185 p., p. 113-114