Cette rue tient son nom de l'écrivain Eugène Sue, dont le père, le chirurgien Jean-Joseph Sue (1760-1830) et avant lui son propre père, l'anatomiste Jean-Joseph Sue, dit Sue de la Charité, possédaient une propriété à proximité. Trois générations de la famille s'y sont succédé[1],[4] et le célèbre homme de lettres y résida chez ses grands-parents durant sa jeunesse[5].
Historique
La place s'appela autrefois « carrefour de la rue des Meunier » et « carrefour de la Croix-du-Coin »[6], lieu-dit mentionné dès 1669. Les plans de cette époque indiquent en effet la présence d'une croix à cette intersection[4].
La propriété dans laquelle habitait le père de l'écrivain lui est transmise le 13 août 1793 par ses propres parents, Jean-Joseph Sue, dit Sue de la Charité, et Jeanne-Angélique Martin. En 1784, le chirurgien Sue compte déjà parmi les figures les plus imposées fiscalement de Suresnes[7]. En 1791, sous la Révolution, a lieu un recensement des aristocrates et bourgeois de la commune : le foyer Sue compte alors trois personnes et deux domestiques[8]. En 1793, sous la Terreur, un Comité de surveillance est créé, qui pose des scellés chez le chirurgien Sue ; cette suspicion ne dure pas, eu égard à son investissement dans la Société populaire locale[9]. En 1798, à l'instar d'autres Suresnois déplorant la saleté des rues, Sue se plaint de ne pas pouvoir circuler autour de sa maison, les routes étant « encombré[e]s de gadoues et de fumier »[10]. À la fin du Directoire, l'homme de sciences défend l'idée que les « bains de vendanges » pouvaient soigner les rhumatismes, réalisés à partir de la production directement sortie des pressoirs de cette commune viticole qu'était alors Suresnes ; l'expérience n'est pas concluante[11]. En 1801, le préfet de police demande un recensement des maisons appartenant aux bourgeois de Suresnes ; le maire François Bougault lui donne neuf noms, dont celui du chirurgien Sue[12].
La propriété passe ensuite dans les mains de Jullien de Courcelles et Étiennette de Picot-Delamotte, le 26 décembre 1807, puis Jacques-Antoine-Louis de Jerphanion, curé de l'église de la Madeleine (Paris)[13], en juillet 1813. Il y meurt le 15 juin 1823, et la propriété est transmise à son légataire universel, son neveu André-Marie-Jules de Jerphanion[14]. Elle a de nos jours disparu.
Entrée principale du parc du Château, jardin désormais public qui faisait autrefois partie d'une propriété aristocratique puis d'une maison de santé[2],[18].
Pour approfondir
Bibliographie
Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000), 1926.
René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965.
Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968.
Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, 1989.
Philippe Barthelet, Les écrivains et les Hauts-de-Seine, Cyrnéa éditions, 1994.
Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, .
Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .