Il est le fils d'un libraire lillois. Il est entré chez les frères prêcheurs puis, à l’âge de 19 ans, comme novice dominicain à la faculté libre des sciences de Lille. Le , il est incorporé comme simple soldat au 151e régiment d’infanterie. Il devient rapidement caporal puis, en 1922, il est nommé sous-lieutenant de réserve au 17e bataillon de chasseurs à pied basé à Trèves (Allemagne) puis à Duisbourg dans la Ruhr. Il sera titulaire de la médaille de Haute Silésie et chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.
Dans le cadre des réparations de la Première Guerre mondiale, la France occupe la Ruhr à partir du . Pierre Colpin est tué à coup de revolver par des Allemands, à proximité de l’église de St. Urbanus à Gelsenkirchen-Buer en Allemagne, le . André Maginot, ministre de la Guerre, qualifie cet acte d’assassinat. La dépouille de Pierre Colpin est ramenée à Lille le . Lors de la traversée des villes allemandes, les soldats français frappent les passants allemands ne se découvrant pas au passage du convoi funéraire[1].
Les obsèques nationales du lieutenant Colpin sont célébrées en présence du maréchal de France Louis Franchet d'Espèrey, représentant le gouvernement et l’armée, en l'église Saint-Maurice de Lille le . Il est ensuite inhumé au cimetière du Bourg à Flers-lez-Lille. Curieusement se trouvent actuellement deux sépultures à son nom, l’une militaire, l’autre civile.
Pierre Colpin est membre de l'Action française[2].
Stanislas Jeannesson, Poincaré, la France et la Ruhr, 1922-1924 : histoire d’une occupation, Presses universitaires de Strasbourg, , 432 p. (ISBN2868206891 et 9782868206893), comme le montre cette recherche (1er résultat) ;
Paul Christophe, Les carnets du cardinal Baudrillart : 1er janvier 1922-12 avril 1925, vol. 6, éditions du Cerf, , 1077 p. (ISBN2204066540 et 9782204066549), selon la même recherche (5e résultat) ;
[PDF] Dernière Heure, , « Hier, en la chapelle Saint-Louis des Invalides, les élèves de Saint-Cyr ont fait célébrer un service à la mémoire du sous-lieutenant Colpin, mort pour la France. Le Président de la République, les ministres de la guerre et de la marine s'étaient fait représenter à cette cérémonie à laquelle assistaient, la maréchal Franchet d'Espérev. les généraux Berdoulat, Malletçrre, Fanant,' Dufleux, Buat, Débeney, de France, M. François Marsal, ancien ministre, etc. » ;
Nicolas Beaupré, « Occuper l’Allemagne après 1918 », Revue historique des armées, no 254, (lire en ligne)
L’auteur est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, et a publié d’autres ouvrages où il a pu évoquer cette affaire, comme : Écrire en guerre, écrire la guerre (France, Allemagne 1914-1920), Paris, CNRS éditions, 2006 (prix Joseph Saillet 2007 et prix Maurice Baumont 2007) ; Le Rhin. Une géohistoire, Paris, La documentation française, 2005 ; peut-être, en 2009 en allemand, une « Histoire franco-allemande 1918-1933 à la Wissenschaftliche Buchgesellschaft »
Le Petit Parisien, no 16814, , lui consacre ce qui doit être une demi-colonne ;