Le permanent peut être vu comme une forme n-linéairesymétrique prenant n vecteurs comme arguments (les colonnes d'une matrice). Il existe pour le permanent des formules analogues à celles du déterminant :
Le permanent de la transposée d'une matrice est égal au permanent de la matrice.
Il existe une formule similaire de développement d'un permanent le long d'une colonne : si , et est la matrice obtenue à partir de A en supprimant la i-ième ligne et la j-ième colonne, alors .
Mais contrairement au déterminant, le permanent n'est pas multiplicatif.
Lien avec la théorie des graphes
Une matrice booléenne carrée , peut être comprise comme la matrice d'adjacence d'un graphe biparti dont les sommets seraient d'une part et de l'autre, où vaut 1 s'il existe un lien entre le sommet et le sommet et 0 sinon.
Un couplage est parfait s'il est incident à tous les sommets du graphe, c'est-à-dire qu'on peut l'associer à une permutation des sommets telle que . On peut donc interpréter le permanent de A comme le nombre de couplages parfaits du graphe biparti associé à la matrice carrée .
Notons qu'en définissant le poids d'un couplage comme le produit des poids des arêtes du couplage, un raisonnement similaire avec une matrice carrée quelconque A permet d'affirmer que le permanent de A est la somme des poids de tous les couplages parfaits du graphe biparti pondéré associé.
Bornes et conjecture de van der Waerden
En 1926, van der Waerden conjectura que le permanent d'une matrice bistochastique de dimension n est supérieur à n!/nn, valeur atteinte par la matrice ne contenant que des 1/n[1]. Des démonstrations de ce résultat ont été publiées, en 1980 par B. Gyires[2], et en 1981 par G. P. Egorychev (en utilisant l'inégalité d'Alexandrov-Fenchel(en))[3],[4],[5]
et D. I. Falikman[6]. Egorychev et Falikman ont remporté le prix Fulkerson en 1982 pour ces preuves[7].
La formule de Ryser, due à Herbert Ryser[10], est un algorithme de calcul du permanent basé sur le principe d'inclusion-exclusion[11] et qui peut être formulé comme suit : Pour une matrice obtenue en supprimant colonnes dans , soit le produit des sommes des lignes de . Soit la somme des pour toutes les matrices . Alors
.
On peut réécrire la formule en fonction des entrées de la matrice comme suit[12] :
La formule de Ryser peut être évaluée en opérations arithmétiques, ou en en traitant les ensembles dans l'ordre donné par le code de Gray[13].
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Permanent » (voir la liste des auteurs).
↑(en) B. L. van der Waerden, « Aufgabe 45 », Jber. Deutsch. Math.-Verein., vol. 35, , p. 117.
↑(en) B. Gyires, « The common source of several inequalities concerning doubly stochastic matrices », Publicationes Mathematicae Institutum Mathematicum Universitatis Debreceniensis, vol. 27, nos 3-4, , p. 291-304 (MR604006).
↑(ru) G. P. Egoryčev, « Reshenie problemy van-der-Vardena dlya permanentov », Akademiya Nauk Soyuza SSR, Krasnoyarsk, Akad. Nauk SSSR Sibirsk. Otdel. Inst. Fiz., , p. 12 (MR602332).
↑(ru) G. P. Egorychev, « Proof of the van der Waerden conjecture for permanents », Akademiya Nauk SSSR, vol. 22, no 6, , p. 65-71, 225 (MR638007).
↑(en) G. P. Egorychev, « The solution of van der Waerden's problem for permanents », Advances in Mathematics, vol. 42, no 3, , p. 299-305 (DOI10.1016/0001-8708(81)90044-X, MR642395).
↑(ru) D. I. Falikman, « Proof of the van der Waerden conjecture on the permanent of a doubly stochastic matrix », Akademiya Nauk Soyuza SSR, vol. 29, no 6, , p. 931-938, 957 (MR625097).
↑Jacobus Hendricus van Lint et Richard Michale Wilson, A Course in Combinatorics, (ISBN0-521-00601-5), p. 99
↑(en) Eric W. Weisstein, CRC Concise Encyclopedia of Mathematics, Boca Raton/London/New York etc., Chapman & Hall - CRC Press, (1re éd. 1998), 3252 p. (ISBN1-58488-347-2), « Permanent »
↑Albert Nijenhuis et Herbert S. Wilf, Combinatorial Algorithms, Academic Press,