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Le paravane est un objet sous-marin ailé tiré par un câble – une sorte de cerf-volant aquatique.
Conception et applications militaires
Initialement développé pour détruire les mines navales, le paravane prend la forme d'un « planeur » sous-marin tiré à partir du bord du navire de remorquage. Les ailes du paravane forcent celui-ci à s'écarter du navire tout en tendant le câble de remorquage. Ainsi le câble du paravane accroche le câble d'ancrage de la mine, le casse et permet à la mine de remonter à la surface où elle peut être détruite par le tir d'une mitrailleuse.
Si le câble d'ancrage de la mine ne casse pas, la mine vient exploser sans danger contre le paravane. Le câble peut ensuite être récupéré pour remettre un autre paravane à l'eau.
Les développements ont été réalisés au Royaume-Uni au cours de la Première Guerre mondiale (entre 1914 et 1916)[1] par le commandant Usborne et le lieutenant Burney[2] de la Royal Navy et financés par Sir George White[3], fondateur de la manufacture Bristol Aeroplane Company.
Un paravane a aussi été développé pour servir d'arme anti-sous-marine lors d'un balayage de zone à grande vitesse. Il est chargé de 36kg de TNT et est remorqué par un câble blindé et électrique. L'explosion de la charge est déclenchée automatiquement par le contact du sous-marin avec le câble ou le paravane mais peut aussi l'être manuellement depuis le navire porteur. Il peut être déployé et remorqué jusqu'à 25 nœuds et sa récupération est relativement facile.
Une version simplifiée était utilisé par la marine marchande sous le nom de "otter"[4].
Il existe des paravanes en forme de tête de flèche, des paravanes à ailes flexibles et des paravanes à double aile ; ils sont utilisés dans les opérations de pêche au thon. Les dispositifs de pêche à la traîne qui sont des paravanes n'utilisent pas toujours cette désignation. En 1957, George Dahl a enseigné comment faire voler son dispositif sous l'eau pour placer l'appât à la profondeur souhaitée. Il souhaitait qu'un bateau puisse remorquer plusieurs de ces dispositifs en même temps sans qu'ils n'interfèrent les uns avec les autres ni avec les appâts. Ainsi, son dispositif pouvait être réglé pour différentes déviations, c'est-à-dire que les divers cerfs-volants aquatiques pouvaient être configurés pour évoluer dans l'eau à des positions spécifiées.
Le kite nautique... le paravaning dans l'industrie maritime
Les paravanes aident à abaisser les câbles en cours de pose ainsi que d'autres charges utiles (instruments, collecte d'échantillons d'eau, collecte d'animaux marins).
Pêche sportive
Cerf-volant aquatique pour leurre de poisson, un paravane
Le leurre de pêche paravane kite aquatique a une queue qui est réglée pour contrôler le mouvement du corps de l'aile du leurre.
Le cerf-volant sous-marin est équipé d'une queue qui sert de ligne de pêche cible ; l'aile du cerf-volant enfonce la ligne de pêche à la profondeur souhaitée. Ce paravane est utilisé dans la pêche sportive.
En 1905, Martin Flegle de Minneapolis, Minnesota, a inventé un cerf-volant aquatique plus léger que l'eau, qui pouvait être utilisé depuis des bateaux ou depuis le rivage pour la pêche à la traîne. Le paravane (cerf-volant aquatique) flottait à la surface de l'eau, mais son ailette était immergée. Le dispositif se déplaçait de manière oblique par rapport à l'effort de remorquage. Son fonctionnement permettait un changement complet de direction[5].
Les paravanes transportent les appâts à des profondeurs spécifiques. Certains leurres de pêche sont eux-mêmes des paravanes.
La vitesse à la voile a stimulé l'utilisation des cerfs-volants aquatiques (paravanes). Luc Armant a développé un cerf-volant aérien couplé dynamiquement à un cerf-volant aquatique qu'il a également conçu : L’aile d’eau. L’aile d’eau (un bateau sans mât est un cerf-volant aquatique ou paravane). Il a réussi à créer un système à double cerf-volant, avec un cerf-volant aérien et un cerf-plongeant. Le cerf-volant aérien tracte le cerf-plongeant sous-marin aquatique, illustrant ainsi l’essor ou la navigation dynamique utilisant deux médias : l’air et l’eau.
Les premiers travaux sur le couplage des cerfs-volants aquatiques ont été réalisés par feu J.C. Hagedoorn, professeur de géophysique à l’Université de Delft. Son système couplait des parafoils avec des cerfs-volants aquatiques qu’il appelait "hapas". Plus tard, d’autres expérimentateurs ont également utilisé la terminologie "chien de mer". De nombreux expérimentateurs ont réalisé des preuves de concept (modèles réduits ou avec un kitesurfer) constituant un système de navigation fondamentalement simple : un cerf-volant dans l’air connecté à un cerf-volant dans l’eau.
Le projet Swedish Speed Sailing Challenge a exploré l'utilisation d'un paravane pour obtenir un mât-voile sans moment de gîte.
Exploration sous-marine
Les paravanes remorqués avec transport humain à bord sont utilisés pour transporter les explorateurs, les plongeurs sous-marins et les pêcheurs sous-marins .
Les paravanes sont utilisés pour l'échantillonnage de la chimie de l'eau ; le paravane contrôlé à des profondeurs spécifiques permet aux scientifiques de cartographier les qualités de l'eau dans les océans et les lacs du monde.
Un ensemble d'ailes de paravanes est disposé de manière à ce que chaque aile aquatique se positionne de manière à ne pas gêner les autres. L’une des utilisations possibles a été de tranporter des instruments sismiques.