Mwalimu, M'zée, Jules Presley, Mangrokoto, Grand Prêtre, Chef Coutumier, Bakala dia Kuba, Fula Ngenge, Kolo Histoire, Kuru Yaka, Vieux Bokul, Vieux Python, Grand Mayas, Ekumani, Elombe, Formateur des idoles : Foridoles, Kema Fumbe, Notre Père, Maître d'École, Le Roi de la Sape, Le Rossignol, Le Roi de la Rumba Congolaise, Le Chef du village Molokaï
Industrie Africaine du disque (1983), Time Inter Production (1983), Gitta Production (1986), P-Vine Records (1987), Disques Esperance (1987 - 1989), EMI (1989), Sonodisc/Next Music (1994 - 2003)
Alors que Papa est encore un bébé, la famille s'installe à Léopoldville, capitale du pays, alors colonie belge.
Son père, ancien soldat qui a combattu dans l'armée belge pendant la Seconde Guerre mondiale, est devenu chasseur. Sa mère est pleureuse professionnelle, élément traditionnel essentiel des soirées funéraires ou veillées mortuaires. En entraînant régulièrement son fils avec elle, elle l'initie à la musique et au chant, ce qui très tôt passionne l'enfant. Il cultive une voix de ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère. Néanmoins, son père est opposé à ce que son fils devienne musicien et rêve pour lui d'une carrière de journaliste ou d'avocat.
Au milieu des années 1960, il est élève à l'École Pigier à Kinshasa et est chanteur dans la chorale religieuse, en dehors de l'école. En 1966 disparaît le père de Papa Wemba, il s'oriente alors vers la musique populaire kinoise dans son quartier de Matonge, le berceau de la musique congolaise, et prend le pseudonyme de « Jules Presley ».
Il meurt le à Abidjan en Côte d'Ivoire d'un malaise cardiaque à l'âge de 66 ans, alors qu'il se produisait à la 9e édition du festival des musiques urbaines d'Anoumabo. Son malaise a été vu par les téléspectateurs en direct à la RTI (télévision ivoirienne)[4],[5]. Après un deuil national de trois jours, ses obsèques nationales ont lieu le à la Cathédrale Notre-Dame du Congo de Kinshasa et il est inhumé au cimetière de la Nécropole Entre Ciel et Terre à Mbenzale dans la commune de la N'Sele, dans la périphérie Est de Kinshasa, en présence de plus d'un millier de personnes réunies.
De son union, officialisée le , avec Marie-Rose Luzolo, dite « Amazone », Papa Wemba a eu six enfants, dont Orphée Shungu et Telie Shungu A. Kadi, sa fille aînée.
Carrière musicale
En 1980, il fait le tour de l’Afrique avec son tube Analengo, qui se vend à 60 000 exemplaires[6].
En 1988, Papa Wemba fait une tournée internationale, du Japon aux États-Unis en passant par l'Europe, notamment en Belgique. Au milieu des années 1990, il fait la connaissance de l'homme qui va donner un second souffle à sa carrière musicale, Peter Gabriel[7]. Il assure la première partie de sa tournée américaine et européenne en 1993. Papa Wemba a alors beaucoup de succès en matière de world music, avec des titres comme Maria Valencia, Yolele, Sofélé[réf. nécessaire]...
En 1995, l'album Emotion le révèle au rang des grandes figures de la world music. Deux ans plus tard, Papa Wemba est déclaré meilleure vedette africaine aux Kora 1997.
L'album Molokaï, sorti en , est le troisième album de Papa Wemba sur le label Realworld.
Avec près de cinquante ans de carrière, il est considéré comme une des légendes de la musique congolaise et africaine[9]. S'il n'est pas le créateur de la rumba congolaise, il en est un pilier, et propulse ce genre à l'échelle internationale. Il participe tout de même aux débuts du soukous. La rumba reste sa référence, malgré le fait qu'il aborde d'autres autres styles comme, entre autres, le rock, le ndombolo et la world music.
À la fin des années 1970, Papa Wemba est un des représentants les plus célèbres du mouvement de la SAPE.
Il est le deuxième artiste congolais (le premier étant Tabu Ley Rochereau) à signer avec un éditeur musical international, Real World de Peter Gabriel, avec qui il publiera trois albums : Le Voyageur (1992), Emotion (1995), Molokaï (1998).
En 1980, il sort son premier succès panafricainAnalengo. En 1986, il s’installe en France et débute dans le cinéma avec La vie est belle[10]. En 1989, il se fait connaître aux États-Unis grâce à la revue Africa Oyé[11]. En 1999, deux de ses titres, Maria Valencia et le Voyageur, sont choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour son film Paradiso e inferno[12].
En 2003, Papa Wemba est suspecté de se trouver au cœur d'une affaire de trafic de visas et d'aide à l'immigration clandestine, à travers ses tournées musicales entre son pays, la république démocratique du Congo, la France et la Belgique. Le , il est interpellé à Paris et maintenu en détention pendant trois mois et demi. Le , le tribunal correctionnel de Bobigny (France) le condamne à trente mois de prison, dont quatre fermes déjà purgés en 2003, et 10 000 € d’amende pour « aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales »[13],[14].
Grand Officier dans l’Ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba (posthume)
Hommages
Trésor Kibangula, « Hommage. Il était notre Papa »[16], in Jeune Afrique, no 2887, du 8 au , p. 12-15 (dossier)
Le saxophoniste Marc Thomas publie en 1991 le CDPapa Wemba, Le Voyageur chez Real World Records[17].
Le réalisateur Elvis Adidiema[18] consacre un documentaire de 120 minutes à la légende de la rumba congolaise en 2018[19] produit par TRACE. L'histoire de Papa Wemba retrace la vie de l'artiste au travers le regard de ceux qui l'ont aimé. Il s'agit du premier documentaire notable d'Elvis Adidiema.
Didier Bokelo Bile, Papa Wemba, icône de la musique africaine de génération en génération, L'Harmattan, Paris, 2016, 166 p (ISBN978-2-343-10098-2)
Anicet Etou Nianga, Papa Wemba, la voix de la musique congolaise moderne : contribution et odyssée, L'Harmattan, Paris, 2014, 269 p. (ISBN978-2-343-03074-6)
Firmin Luemba, Papa Wemba et nous ?, Éditions Klanba, Paris, 2005, 189 p. (ISBN2-915494-02-9)