L'unité est créée le 10 janvier 1944 à partir d'unités de démonstration et de formation stationnées en Allemagne afin de fournir une nouvelle force blindée en prévision du débarquement allié attendu dans le nord-ouest de l'Europe. La division concentrait les meilleurs commandants et instructeurs de blindés allemands. En raison de son statut d'élite, elle fut mieux dotée que les Panzer-Divisionen ordinaires. Lors de sa formation la division se compose ainsi :
Son bataillon de reconnaissance dispose du Puma, un engin moderne de reconnaissance[1].
La division comprend alors 14 700 hommes[1], soit la dotation théorique d'une division Panzer.
Bataille de Normandie
Dans la nuit du 5 au , son commandant, le général Bayerlein, à l'annonce des premiers bombardements et lâchers de parachutistes, veut faire route vers la côte normande mais l'état-major allemand refuse. De plus, des chars Tigre et Panther de la division sont en cours de chargement sur des trains pour être envoyés en Pologne[1]. Le temps du contre-ordre et de l'accord de l'état-major, la division ne commence à quitter Le Mans qu'en fin d'après-midi du . Bien que divisée en 5 colonnes empruntant des itinéraires différents, elle subit ses premières pertes sous l'attaque de l'aviation alliée.
Rommel demande à Bayerlein le de reprendre Bayeux et l'axe de la N13 mais la division allemande ne réussit pas[1]. Le , elle est même sauvée de l'encerclement par le bataillon de chars Tigre de Wittmann[1] lors de la bataille de Villers-Bocage. Elle va ensuite mener une guerre de position entre Tilly-sur-Seulles et Lingèvres[1]. Mais les pertes commencent à être conséquentes : 2 972 hommes et 50 panzers pour le seul mois de juin[1]. Relevée par la 272e division d'infanterie, début juillet, la Panzer-Lehr est alors redéployée dans le secteur de Saint-Lô face aux Américains. Elle lance une contre-attaque vers Le Dézert mais qui est rapidement arrêtée par les Américains et le peu de terrain gagné est perdu[1]. Elle revient alors à une position et une tactique strictement défensive au nord-ouest de Saint-Lô.
Les 24 et , la Panzer-Lehr se trouve dans l'étroite zone choisie par les Alliés pour un bombardement aérien massif (« tapis de bombes ») précédant l'opération Cobra lancée par les Alliés et qui allait conduire à la percée d'Avranches. La division subit d'énormes pertes, une grande partie est détruite par les 6 000 tonnes de bombes larguées par l'aviation stratégique américaine.
« Tout le coin ressemblait à un paysage lunaire, tout était calciné et ravagé. Il était impossible d'y déployer des véhicules ou de récupérer ceux qui avaient été endommagés. Les survivants avaient sombré dans la folie. Ils n'étaient plus bons à rien. Je ne pense pas que l'enfer soit pire que ce nous ayons vécu. »
Quelques Panzergrenadiere et quelques chars résistent le premier jour de l'offensive mais, dès le lendemain, l'unité s'effondre et, du fait de la progression rapide des Américains, des blindés en réparation et la logistique arrière de la division doivent être abandonnés[1]. Au 1er août, la division ne compte plus que 33 panzers en état de marche[1]. Seule une petite Kampfgruppe reste sur le front normand et les restes de la division sont évacués sur Fontainebleau[1]. La division aura perdu plus de 7 400 hommes en Normandie[1].
Panzer-Jäger Lehr Abteilung 130 : composé de 3 Compagnies équipées de Jagdpanzer IV.
Panzer-grenadier Regiment 901 : composé de 2 bataillons motorisés équipés de SdKfz 251 (transport de troupes blindés semi-chenillé).
Panzer-grenadier Regiment 902 : même composition.
Panzer-artillerie Regiment 130 : le II/Abteilung était équipé de canons automoteursHummel (construits sur un châssis de PzKpfw IV avec un canon de 150 mm) et Wespe (construits sur un châssis de Pzkfw.II).
Panzer-Aufklärungs Lehr Abteilung 130 : (bataillon de reconnaissance blindée) ; composé de deux Panzer.Späh.Wagen.Kompanien et trois autres compagnies.
Panzer-Lehr-Pionier-Bataillon 130: (bataillon du génie blindé) ; composé de Sdkfz 251 spécialisés (franchissement, lance-flamme...).
Panzer Regiment 6 : le I/Pz.Rgt.6 provient de la 3. Panzer Division mais est attaché à la Panzer-Lehr de mai à à la place du I/Pz.Rgt.130. Il est composé de PzKpfw V Panther.
Schwere-Panzer-Jäger Abteilung 654 : ce bataillon lourd de chasseurs de char a été mis à la disposition de la Panzer-Lehr division, mais n'entre pas dans l'organigramme de la division. Forte de 12 Jagdpanther (chasseurs de chars sur châssis de Panther avec un canon très performant de 88 mm).
Jean-Claude PERRIGAULT, La Panzer-Lehr-Division, Editions HEIMDAL, (ISBN2-84048-081-6)
Pierre PETIT, La Panzer-Lehr face au Débarquement, in Batailles & Blindés no 43, Editions Caraktère, 2011
Laurent TIRONE, Les "derniers fauves", l'odyssée des tiger de la Panzer-Lehr-Division, in Batailles & Blindés no 44, Editions Caraktère, 2011
Niklas ZETTERLING, Normandy 1944; German Military Organization, Combat Power and Organizational Effectiveness, J.J. Federowicz Publishing, Inc., (ISBN0-921991-56-8)
Frédéric Deprun, Six Hummeln pour la Panzer-Lehr-Division, combats d'artilleurs, au ,Normandie 1944 Magazine no 13, Editions Heimdal, novembre / / , 24 pages
Références
↑ abcdefghijkl et m"Division : Panzer-Lehr Division" dans le Dictionnaire du Débarquement", page 289, sous la direction de Claude Quétel, éd. Ouest France, 2011.