Noyau de sommabilité
En analyse mathématique , un noyau de sommabilité est une famille de fonctions intégrables , vérifiant certaines conditions suffisantes qui en font une unité approchée .
Définition
Soit
X
{\displaystyle X}
l'espace euclidien
R
n
{\displaystyle \mathbb {R} ^{n}}
[ 1] ou le cercle unité
R
/
2
π π -->
Z
{\displaystyle \mathbb {R} /2\pi \mathbb {Z} }
[ 2] , [ 3] (ou
R
/
Z
{\displaystyle \mathbb {R} /\mathbb {Z} }
[ 4] ), muni de sa mesure de Lebesgue (de masse 1, dans le cas du cercle).
Un noyau de sommabilité sur
X
{\displaystyle X}
est une famille
(
k
t
)
t
>
0
{\displaystyle (k_{t})_{t>0}}
[ 5] de fonctions intégrables sur
X
{\displaystyle X}
telle que :
∫ ∫ -->
X
k
t
=
1
{\displaystyle \int _{X}k_{t}=1}
sup
t
>
0
∫ ∫ -->
X
|
k
t
|
<
∞ ∞ -->
{\displaystyle \sup _{t>0}\int _{X}|k_{t}|<\infty }
pour tout fermé
Y
{\displaystyle Y}
de
X
{\displaystyle X}
ne contenant pas
0
{\displaystyle 0}
,
lim
t
→ → -->
0
+
∫ ∫ -->
Y
|
k
t
|
=
0
{\displaystyle \lim _{t\to 0^{+}}\int _{Y}|k_{t}|=0}
.
Une variante[ 6] est de considérer une suite de fonctions et de remplacer, dans le point 3,
t
→ → -->
0
+
{\displaystyle t\to 0^{+}}
par
n
→ → -->
+
∞ ∞ -->
{\displaystyle n\to +\infty }
.
Si les fonctions
k
t
{\displaystyle k_{t}}
sont positives, la condition 2 est clairement redondante.
Exemples
Sur
R
n
{\displaystyle \mathbb {R} ^{n}}
, si
k
{\displaystyle k}
est une fonction intégrable et d'intégrale 1, la famille
(
k
t
)
t
>
0
{\displaystyle (k_{t})_{t>0}}
définie par
k
t
(
x
)
:=
t
− − -->
n
k
(
x
/
t
)
{\displaystyle k_{t}(x):=t^{-n}k(x/t)}
est un noyau de sommabilité[ 1] , [ 7] .
Un exemple[ 1] est le noyau de Poisson sur
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
, qui correspond à la fonction
k
:
x
↦ ↦ -->
1
π π -->
x
1
+
x
2
{\displaystyle k:x\mapsto {\frac {1}{\pi }}{\frac {x}{1+x^{2}}}}
.
Un autre[ 8] est le noyau de Gauss -Weierstrass sur
R
n
{\displaystyle \mathbb {R} ^{n}}
, qui correspond à la fonction gaussienne
k
:
x
↦ ↦ -->
exp
-->
(
− − -->
π π -->
‖ ‖ -->
x
‖ ‖ -->
2
)
{\displaystyle k:x\mapsto \exp(-\pi \|x\|^{2})}
.
On peut en construire bien d'autres : voir par exemple « Intégrale impropre ».
Sur le cercle :
le noyau de Dirichlet n'est pas un noyau de sommabilité (
‖ ‖ -->
D
n
‖ ‖ -->
1
→ → -->
∞ ∞ -->
{\displaystyle \|D_{n}\|_{1}\to \infty }
) mais sa moyenne de Cesàro , le noyau de Fejér , en est un[ 9] .
le noyau de Landau (qui est une suite) et le noyau de Poisson (réindexé par
t
:=
1
− − -->
r
{\displaystyle t:=1-r}
avec
r
∈ ∈ -->
[
0
,
1
[
{\displaystyle r\in [0,1[}
[ 10] ) sont des noyaux de sommabilité.
le noyau de Gauss-Weierstrass sur
R
/
Z
{\displaystyle \mathbb {R} /\mathbb {Z} }
est le noyau de sommabilité
(
w
t
)
t
>
0
{\displaystyle (w_{t})_{t>0}}
donné par[ 11] :
w
t
(
x
)
:=
∑ ∑ -->
n
=
− − -->
∞ ∞ -->
∞ ∞ -->
e
− − -->
4
π π -->
2
n
2
t
+
2
π π -->
i
n
x
=
1
4
π π -->
t
∑ ∑ -->
j
=
− − -->
∞ ∞ -->
∞ ∞ -->
e
− − -->
(
x
+
j
)
2
/
4
t
{\displaystyle w_{t}(x):=\sum _{n=-\infty }^{\infty }\mathrm {e} ^{-4\pi ^{2}n^{2}t+2\pi \mathrm {i} nx}={\frac {1}{\sqrt {4\pi t}}}\sum _{j=-\infty }^{\infty }\mathrm {e} ^{-(x+j)^{2}/4t}}
.
La principale[ 12] propriété des noyaux de sommabilité est la suivante.
Notes et références
↑ a b c d et e Cerda 2010 , p. 54-55.
↑ Katznelson 2004 , p. 10-13.
↑ Cerda 2010 , p. 55-58.
↑ Montgomery 2014 , p. 130-131.
↑ Cerda 2010 parle d'une famille indexée par une partie de
]
0
,
+
∞ ∞ -->
[
{\displaystyle \left]0,+\infty \right[}
à laquelle
0
{\displaystyle 0}
est adhérent .
↑ Katznelson 2004 et Montgomery 2014 .
↑ Rudin 1991 , p. 173, § II.6.31, réserve le nom d'« identité approchée sur
R
n
{\displaystyle \mathbb {R} ^{n}}
» aux familles
(
k
t
)
t
>
0
{\displaystyle (k_{t})_{t>0}}
construites de cette façon, avec même
k
{\displaystyle k}
fonction test positive.
↑ Cerda 2010 , p. 72-73.
↑ Cerda 2010 , p. 58.
↑ Katznelson 2004 , p. 16.
↑ a b et c Igari 2000 , p. 195.
↑ À tel point que Laurent Claessens, Le Frido , vol. 3, TheBookEdition, 2016 (lire en ligne ) , p. 1151 , appelle « unités approchées » les noyaux de sommabilité.
↑ Lang 2012 , p. 228-229 et, dans le cas où ce compact est un singleton , Claessens 2016 , p. 1151-1152.
↑ Claessens 2016 , p. 1151, suppose seulement que
f
{\displaystyle f}
est uniformément continue et bornée .
↑ Claessens 2016 , p. 1151.
Bibliographie
(en) Joan Cerda, Linear Functional Analysis , AMS , 2010 (lire en ligne )
(en) Yitzhak Katznelson, An Introduction to Harmonic Analysis , CUP , 2004 , 3e éd. (1re éd. 1968) (lire en ligne )
(en) Hugh L. Montgomery , Early Fourier Analysis , AMS, 2014 (lire en ligne )
(en) Walter Rudin , Functional Analysis , McGraw-Hill , 1991 , 2e éd. (lire en ligne )
(en) Satoru Igari, Real Analysis : With an Introduction to Wavelet Theory , AMS, 2000 (lire en ligne )
(en) Serge Lang , Real and Functional Analysis , coll. « GTM » (no 142), 2012 (1re éd. 1993) (lire en ligne )