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Il a passé son enfance et son adolescence à Saint-Avold où il a étudié au Lycée Poncelet. À la rentrée de 1961, il est nommé surveillant d’externat, puis maître auxiliaire de français et d’allemand dans ce même lycée où il restera jusqu’en . Pendant cette période, il fait des études universitaires en Lettres à Metz, Sarrebruck et Nancy où il obtient une licence ès Lettres en 1967. En 1965, à titre de vice-président de la Maison des jeunes de Saint-Avold, il organise avec son ami et collègue André Rousseau, un Festival des jeunes qui connaît un grand succès local. Amateur de musique, il joue de la guitare (à la manière des Shadows et des Spotnicks) dans un petit groupe appelé d’abord les Black Ties puis le Blues Quartet, groupe dans lequel on retrouve, entre autres, Robert Lanwert, Kasimir "Cajou" Krystof, François Dom, André Rousseau, et son frère Jean-Marie Spehner. Brefs moments de gloire, le groupe passe à la télévision de Radio-Luxembourg et, à différentes occasions, joue dans des spectacles locaux où passent des vedettes débutantes comme Nicole Croisille, Jean Ferrat, François Deguelt ou Georges Chelon. Le groupe est dissous en 1966.
En 1967, il épouse Evelyne Scholtus, une amie d’enfance, originaire de Bouzonville et institutrice à Dalem. Ils auront deux enfants, Laurine (1972) et Caroline (1974).
Au Canada
En 1968, il part enseigner au Québec comme coopérant. Il est nommé professeur de français au collège Édouard-Montpetit de Longueuil, où il enseignera pendant trente-cinq ans.
En 1969, il est scénariste du Pavillon de l’Insolite sur le site de l’exposition Terre des hommes où il travaille sous la direction de Michel Lambert puis de Linda Corriveau. Au cours des quelques années passées à l’Expo, il aura l’occasion de rencontrer de nombreuses spécialistes des grandes énigmes ou des ufologues de renom parmi lesquels Charles Berlitz, Ivan T. Sanderson, Henri Bordeleau, etc.
En 1974, il est rédacteur en chef de la revue UFO-Québec, organisme officiel d’un groupe d’études du même nom dont il est un membre fondateur. Il ne restera que quelques mois à la barre de cette publication et cessera toute activité ufologique par la suite.
En 1977, il obtient une Maîtrise es Arts à l’Université de Montréal. Son sujet de maîtrise: une bibliographie internationale des études sur le fantastique.
En 1978, il obtient sa citoyenneté canadienne.
Le père de la science-fiction et du fantastique québécois
Au cours de sa longue carrière de professeur, il va se spécialiser dans les littératures de genre. C’est ainsi qu’il a fait découvrir la science-fiction, le fantastique, la fantasy et le roman policier à plusieurs générations d’étudiants enthousiastes. Fan de fantastique et de science-fiction, Il entame alors une collaboration fructueuse avec diverses publications européennes (L’Aube enclavée, Horizons du fantastique) ou québécoises, comme Perspectives, Nous, Proscope, etc.
En , avec l’aide d’un groupe d’étudiants particulièrement motivés, parmi lesquels on peut mentionner Gilbert Rodrigue, Charlotte Charest, Vincent Rivet, Daniel Lapointe, Jean-Guy Prévost, il va publier le premier numéro de Requiem qui deviendra Solaris en . Il dirigera la revue jusqu’en 1983. Solaris est aujourd’hui la plus ancienne des revues de science-fiction francophones. Le dynamisme de Spehner et sa contribution à l’émergence du genre lui ont valu le titre de « père de la science-fiction québécoise ».
En 1981, il commence une collaboration fructueuse avec les éditions du Préambule, dirigées par Benoît Patar. Il devient directeur de trois collection :
Chroniques de l’au-delà, dans laquelle paraissent des œuvres de Carmen Marois et Daniel Sernine.
Paralittératures, collection dans laquelle il publie une bibliographie du roman historique (Yvon Allard) et ses propres bibliographies du fantastique, de la science-fiction et du roman policier (en collaboration avec Yvon Allard). Dans le volet « fiction » de cette même collection, il fera paraître le premier roman de Jean-Jacques Pelletier, L’Homme trafiqué. Sa collaboration avec le Préambule prend fin en 1991.
Au cours de cette même période, il collabore occasionnellement avec diverses revues culturelles comme Lettres québécoises, 24 images, Québec français, ou Science Fiction Studies.
Après Solaris
De 1987 à 1990, il est chroniqueur de science-fiction/fantastique pour les émissions Littératures parallèles et Littératures actuelles, à la radio de Radio-Canada.
De 1991 à 1995, il dirige la collection « Études paralittéraires » chez Nuit Blanche éditeur (Québec), maison dirigée par Guy Champagne. Dans cette collection il publie divers essais de Julia Bettinotti, Pascale Noizet, Paul Bleton et son ouvrage sur les tueurs en série dans la fiction, Les Fils de Jack l’Éventreur. Dans la même période, à titre de chercheur autonome, il participe aux travaux de recherche d’un groupe d’études sur les littératures populaires (Julia Bettinotti, Paul Bleton, Richard Saint-Germain) à l’université du Québec à Montréal.
En 1992, pendant un peu plus d’un an, il est critique de science-fiction au quotidien Le Devoir. L’expérience s’avère extrêmement décevante. La même année, il est responsable de la rubrique « SF et fantastique au Québec » dans la série « L’Année de la fiction » publiée par les éditions Encrage, à Amiens. La collaboration dure quelques années.
En , il publie le premier numéro de Marginalia, le bulletin bibliographique des études internationales sur les littératures et le film populaires. Toujours disponible, ce bulletin trimestriel a dépassé la centaine de numéros. Il est envoyé gratuitement à plus de 200 chercheurs et spécialistes des littératures populaires en France, Italie, Allemagne, Canada, Espagne, Angleterre et États-Unis.
En 1994, il publie des critiques dans la revue littéraire Nuit Blanche.
À partir de 1995, il publie plusieurs bibliographies dans la revue universitaire américaine Para*Doxa : études sur les paralittératures, le western, le roman noir, le roman érotique, etc. et dans diverses publications européennes comme Les Cahiers pour la littérature populaire, ou Les Cahiers de l’imaginaire, et le zine québécois Horrifique, etc.
En 2000, il fait paraître Le Roman policier en Amérique française, un essai bibliographique majeur qui lui vaut une couverture médiatique impressionnante et avec lequel il remporte le prix Arthur-Ellis de la meilleure production francophone 2001, prix décerné par l'association Crime Writers of Canada.
L’été de cette même année, il publie une première nouvelle fantastique Entretien avec une boîte de chaussures dans le numéro 134 de Solaris. Depuis, il en a écrit et publié plusieurs autres notamment dans Alibis et en anthologie.
En 2001, il participe à la création d’Alibis, une revue consacrée à la littérature policière, dont il devient un collaborateur régulier comme critique, chroniqueur, responsable de la section critique et… écrivain.
En 2002, à la demande de Jocelyne Lepage, directrice du cahier Lectures, il devient chroniqueur de polars au quotidien La Presse, en remplacement de Gilbert Grand.
Il prend sa retraite de l’enseignement, le .
En 2006, il commence à collaborer sur une base régulière avec le magazine culturel Entre les lignes comme critique de polars et reprend une collaboration trop longtemps interrompue avec Solaris.
Au cours des dix dernières années, il a aussi collaboré à plusieurs collectifs et ouvrages de référence : une bibliographie du polar canadien, le dictionnaire des littérature populaires (Claude Mesplède), un dictionnaire des littératures populaires (Daniel Compère), L’année de la science-fiction et du fantastique québécois (Claude Janelle) et un projet inédit d’encyclopédie de la science-fiction et du fantastique dirigée par Jacques Goimard.
En 2009, il commence à collaborer avec la revue littéraire Le Libraire.
À partir du , il fait paraître toutes les deux semaines une critique de romans policiers dans l'hebdomadaire Le Placoteux (édition Kamouraska/L'Islet) à la Pocatière.
Œuvres
Livres
Écrits sur le fantastique, Le Préambule, coll. "Paralittératures", Longueuil, 1986 (ISBN2-89133-077-3)
Écrits sur la science-fiction, Le Préambule, coll. "Paralittératures", Longueuil, 1988 (ISBN2-89133-092-7)
Écrits sur le roman policier (avec Yvon Allard), Le Préambule, coll. "Paralittératures", Longueuil, 1990 (ISBN2-89133-121-4)
Écrits sur le roman d’espionnage, Nuit blanche, coll. "Études paralittéraires", Québec, 1994 (ISBN2-921053-23-3)
Les Fils de Jack l’Éventreur, (Essai bibliographique), Nuit blanche, coll. "Études paralittéraires", Québec, 1995 (ISBN2-921053-37-3)
Alimentaire, mon cher Watson !, 'Alibis', no 22, printemps 2007
Krimi ! Le roman policier en Allemagne, 'Alibis', no 23, été 2007
Dossier polar : les plaisirs coupables de la lecture de polars (dir.), 'Entre les lignes', vol. 3, no 4, été 2007
Le roman policier, ou il était une fois le crime..., 'Entre les lignes', vol. 3, no 4, été 2007
Du sang sur la fleur de lys : le polar québécois, 'Entre les lignes', vol. 3, no 4, été 2007
Bref panorama des grandes collections policières, 'Entre les lignes', vol. 3, no 4, été 2007
Bibliographie et filmographie, 'James Bond (2)007: anatomie d'un mythe', (F. Hache-Bisette, et al.), Belin, 2007
Pouvoir et fiction : le roman d'espionnage, 'Entre les lignes', vol. 4, no 2, hiver 2007
Références & revues : en marge de l'académie du crime, 'Alibis', no 25, hiver 2008
Vie, mort et résurrection d'Edgar Allan Poe, 'Alibis', no 26, printemps 2008
Crimes dans la vieille capitale, 'Alibis', no 27, été 2008
Québec noir, 'Entre les lignes', vol. 4. no 4, été 2008
Sur la piste du roman policier québécois, 'Vues du Québec', (Aurélien Boivin, Chantale Gingras et Steve Laflamme, dirs.), Publications Québec Français, Québec, 2008
Les Mystères de Nikola Tesla, 'Alibis', no 32, automne 2009
La Guerre des ombres : panorama du roman d'espionnage contemporain, 'Alibis', no 34, printemps 2010
Billy the Kid : bibliographie sélective et filmographie complète, 'Zanzibar Quarterly & Cie', no 1, printemps 2010
La Vie comme un roman noir, 'Alibis', no 35, été 2010
Du sang neuf sur la feuille d'érable, 'Alibis', no 36, automne 2010
Destination: scènes de crime, 'Alibis', no 37, hiver 2011
Écrits de l'ombre (Études & essais sur le roman et le film d'espionnage), 'Belphégor', Vol.10, no 1, avril 2011
La Crème du crime, 'Zinc', no 23, 2011
Crimes en terre étrangère, 'Alibis', no 39, été 2011
Le Polar scandinave, suivi de 10 incontournables, 'Entre les lignes', vol. 8, no 4, été 2012
Safari polar : scène de crime: l'Afrique, 'Alibis', no 43, été 2012
Le Musée québécois du crime: Le Philtre bleu, de Jean Féron, 'Alibis', no 44, automne 2012
Géographie du crime: Montréal, ville ouverte, 'Alibis', no 50, printemps 2014
Polar historique : Le cas Richard III, 'Alibis', no 52, automne 2014
Le roman western:vers un renouveau du genre ?, 'Les Libraires', no 89, juin-août 2015
Le Polar québécois : bilan de santé objectif, 'Alibis', no 57, hiver 2016
Conversation avec Norbert Spehner autour du Détectionnaire, 'Alibis', no 60, automne 2016
Le roman policier au Québec, dans Atlas Littéraire du Québec (Pierre Hébert, Alex Gagnon, Bernard Andrès), Fidès, 2020
Le cas du roman policier québécois, dans 813 La revue des littératures policières, no 143, 2022
Nouvelles
Entretien avec une boite de chaussure, Solaris n°134, 2000
Satanigrad, ou le sourire du démon, Noires sœurs, L'œil du sphinx, 2002, réédition dans Solaris, no 231, avril 2024.