La famille Sanudo aurait fourni divers doges à la Sérénissime[2]. Un Marco Sanudo est attesté dans la seconde moitié du XIe siècle. Il aurait exercé diverses fonctions pour la république de Venise dont ambassadeur à Constantinople d'où son surnom de Costantinopolitani (le «Constantinopolitain»). Son fils Pietro épousa Zabarella, une sœur du doge Enrico Dandolo. De ce mariage seraient nés trois fils dont Marco Sanudo, le fondateur de la dynastie. Il participa à la Quatrième croisade en 1204 puis fonda le duché de Naxos. Il fit construire une nouvelle capitale autour de sa forteresse, le castro sur l'île de Naxos. Il lutta aux côtés de Venise et de son suzerain l'Empereur latin. Angelo Sanudo, son fils, passa la plus grande partie de sa vie à guerroyer, principalement pour ses suzerains l'Empereur latin puis après 1248 le Prince d'Achaïe. Le règne de son fils, Marco II Sanudo, fut perturbé. Le duché de Naxos ne cessa de rétrécir sous les coups de l'Empire byzantin. Le règne de Guglielmo Sanudo fut marqué par l'arrivée de deux nouvelles menaces dans l'Égée : les Catalans et les Turcs Seldjoukides. Les petits seigneurs des Cyclades, vassaux du duché de Naxos, face à ce double danger, se tournèrent de plus en plus vers Venise plus à même de les protéger que leur suzerain. Guglielmo chercha des appuis chez les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et au duché d'Athènes. Niccolò Sanudo, grand-oncle de Nicollo épousa une jeune femme de la famille de Brienne. Il mourut sans héritier. Le grand-père de Nicollo, Giovanni Sanudo lui succéda. Durant son règne Naxos fut ravagée par Umur Bey, l'Émir d'Aydın en 1344 et attaqué en 1351 par des galères génoises qui s'emparèrent de toute sa famille du duc Giovanni, dont Fiorenza, la mère de Niccolo[3].
Jeunesse
Niccolo naquit vers 1358[4]. Son père, Giovanni dalle Carceri était seigneur des deux-tiers de l'Eubée ; sa mère, Fiorenza Sanudo, était l'héritière du duché de Naxos mais Giovanni mourut avant 1359, avant qu'elle ne devînt duchesse. Niccolo hérita donc très jeune des territoires eubéens de son père, sous la régence de sa mère.
Le remariage de Fiorenza, devenue duchesse fin 1361, était une question diplomatique que contrôlaient très étroitement les républiques de Gênes et de Venise. Après plusieurs projets avortés, cette dernière envoya finalement une galère à Naxos pour capturer Fiorenza et l'emmener en Crète où elle dut épouser son cousin Niccolo Sanudo Spezzabanda, descendant d'un frère du 4e duc Guglielmo Sanudo[5], dont elle eut deux filles.
Duc de Naxos
Fils aîné de Fiorenza Sanudo, Niccolo succéda à sa mère à la mort de celle-ci en 1371, mais, encore mineur, il resta d'abord sous l'influence de son beau-père (et cousin) Niccolo Sanudo Spezzabanda, qui mourut en 1374.
Niccolo dalle Carceri fut très vite considéré comme incompétent. Cette situation inquiéta Venise qui souffrait par ailleurs de l'avancée ottomane en Égée. La République se tourna vers Francesco Crispo, probablement originaire de Vérone. Il était alors seigneur de Milos, donc vassal du duc de Naxos et son cousin par alliance, ayant épousé une petite-fille du duc Guglielmo Sanudo. Il aurait aussi pratiqué la piraterie. Il fut envoyé sur Naxos en [6].
Là, une chasse fut suggérée. Selon la version officielle, sur le chemin du retour, Niccolo, accompagné des hommes de Crispo, fut l'objet d'une embuscade et fut mortellement blessé en tombant de son cheval. Les hommes de Crispo déclarèrent avoir été attaqués par des voleurs ou des rebelles, ils ne pouvaient être sûrs. Pour pouvoir mater toute rébellion potentielle, Francesco Crispo dut s'emparer du pouvoir[6].
Le corps de Niccolo fut ramené à Chora et enterré dans l'église Saint-Étienne[6].
Mariage et descendance
Il épousa en 1381 Pétronille, fille du comte de Céphalonie Léonard Ier Tocco, avec laquelle il avait été fiancé dès 1372. Le couple n'eut pas d'enfant. Niccolo laissa aussi un fils illégitime, Francesco, qui n'hérita de son père que d'une rente.
(en) J.K. Fotheringham et L.R.F Williams, Marco Sanudo, conqueror of the Archipelago., Clarendon Press, Oxford, 1915.
(en) Charles A. Frazee, The Island Princes of Greece. The Dukes of the Archipelago., Adolf M. Hakkert, Amsterdam, 1988. (ISBN9025609481)
(en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001. (ISBN1-899163-68-9)
Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée., Payot, 1949.
Père Robert Saulger, Histoire nouvelle des ducs de l'Archipel., Paris, 1699. (repris par Louis Lacroix, Îles de la Grèce, 1853 et Ernst Curtius)
B. J. Slot, Archipelagus Turbatus. Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718., Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN9062580513)
(en) William Miller, The Latins in the Levant: A History of Frankish Greece (1204–1566)., Londres, 1908.
↑appelé Niccolo II dalle Carceri par certains auteurs, dont B. J. Slot (Archipelagus Turbatus) et D. Jacoby (La féodalité en Grèce médiévale) ; le numéro fait référence aux ducs de Naxos portant le prénom Niccolo.