Neu-Stassfurt (Neu-Staßfurt en allemand), nom de codeReh (chevreuil en allemand), est un des « Kommandos » annexes du camp de concentration de Buchenwald ouvert du au pour creuser dans d'anciennes mines de sel des galeries destinées à recevoir des ateliers de fabrication d'armes.
Contexte
Au camp de Buchenwald sont rattachées directement deux usines d'armement. La plus importante, Gustloff-Werke II – entrée en service début – emploie 3 000 détenus qui se relaient jour et nuit pour produire environ 55 000 fusils par an. Le , un raid aérienallié bombarde l’usine et la détruit pratiquement entièrement[1]. Cette frappe sera pour Heinrich Himmler un moyen d’exiger que les ateliers d’armement soient placés hors d'atteinte des bombardements alliés et que la déportation s’intensifie pour faire repartir la production[2].
Camp
Le camp est situé au cœur d'une lande inculte, plate et dénudée, parsemée de crevasses et d'entonnoirs dus à la mine. Il se présente sous la forme d'un rectangle de 400 mètres de long sur 150 mètres de large. Il se compose de quatre baraques (Blocks) parallèles en bois. À l'extérieur de la double ligne de barbelés ceinturant le camp, deux baraquements, servent de cantonnement aux gardiens S.S.
Effectifs
491 des 493 détenus, dont la grande majorité a moins de 25 ans, sont arrivés de France à Buchenwald les et [3]. Ils sont encadrés par 7 Kapos, détenus à Buchenwald depuis plusieurs années.
Évacuation et libération
Face à l'avancée des troupes alliées, les S.S. commencent à évacuer le camp de Buchenwald et ses Kommandos. Les déportés de Neu-Stassfurt n'échappent pas à la marche d’évacuation de près de 400 km durant laquelle 135 d’entre eux sont abattus. Seuls 212 rentreront, mais nombreux sont ceux qui décéderont dans les quelques années suivant leur retour[3].