Nadia Devinoy (Bucarest, 29 novembre 1930) est une architecte des bâtiments de France. Elle a exercé cette responsabilité en Moselle jusqu'en 1995 puis est devenue adjointe au maire chargée de l’urbanisme à Metz.
Jeunesse et formation
Nadia Godar est née le 29 novembre 1930 à Bucarest[1]; sa famille, fuyant le régime communiste de Roumanie à la fin des années 1940, s'installa en France en 1948.
Admise en 1949 à l'École nationale supérieure des beaux-arts, elle intégra le 3e atelier d'Auguste Perret qui était alors un des rares à accepter les femmes[1],[2].
Alors que sa famille partait au Canada, elle choisit de rester en France et épousa en 1950 Pierre Devinoy, un de ses condisciples[2]. Elle en eut trois enfants et acquit la nationalité française.
Architecte libérale
Diplômée en 1958[1], elle exerça tout d'abord en collaboration avec son mari sur les projets de bâtiments hospitaliers dirigés par Paul Nelson, puis le couple fonda son propre cabinet[2],[3].
Pendant cette période, elle conçut, entre autres, la clinique d'Ymare, des maisons individuelles, l'école nouvelle d'Antony et des bâtiments industriels pour le groupe Solex[3].
Architecte des bâtiments de France
En 1975, Nadia Devinoy quitta cette activité libérale pour s'orienter vers la conservation du patrimoine architectural. Elle rejoignit Jean Coignet à Carpentras, où il travaillait à la revalorisation de quartiers anciens de la ville. En parallèle, elle entra à l'École de Chaillot dont elle fut diplômée en 1977. En 1978, elle passa le concours d'architecte des bâtiments de France et fut nommée en Moselle[3].
À cette époque, les règlementations existantes sur la préservation du patrimoine n'étaient pas toujours respectées par les élus locaux[4] et l'archéologie préventive n'en était qu'à ses balbutiements[5].
Elle s'attacha alors à faire respecter la législation sur les déclarations préalables de travaux, n'hésitant pas à s'opposer à des personnalités politiques dans les dossiers du réaménagement de la Place Coislin à Metz ou de chantiers non autorisés à Sarrebourg[6].
Maire adjointe à Metz
Quand elle prit sa retraite en 1995, le maire de Metz lui proposa d'intégrer l'équipe municipale[7]. Elle fut adjointe au maire chargée de l’Urbanisme et présidente de l’Agence d’Urbanisme de la Région Messine jusqu'en 1999[8].
Elle a été nommée membre de la Commission nationale des secteurs sauvegardés en 1997
[9].
↑ ab et cDictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968) et AGORHA - Bases de données de l'Institut national d'histoire de l'art, « Devinoy-Godar, Nadia », (consulté le )
↑ ab et cStéphanie Bouysse-Mesnage, Socio-histoire de l'enseignement de l'architecture, n°7 (ENSA Normandie), École nationale supérieure d'architecture (Strasbourg), coll. « HEnsA20 : histoire de l'enseignement de l'architecture au 20e siècle », (lire en ligne), « Trajectoires professionnelles des étudiantes du troisième atelier Perret (École des beaux-arts, 1942-1954 », p. 29-34)
↑ ab et cHelena Seražin, Caterina Franchini et Emilia Garda, Women's creativity since the modern movement (1918-2018) : toward a new perception and reception, Založba ZRC, (ISBN978-961-05-0106-0 et 961-05-0106-0, OCLC1080387263, lire en ligne), « Nadia Devinoy-Godar: The Architect Who Became a Politician », p. 420-428
↑Julien Trapp, L’archéologie à Metz. Institutions, pratiques et résultats. Des travaux de Johann Baptist Keune à l’archéologie préventive (1896-2008), (lire en ligne)