Le Royal 22e Régiment est fondé en octobre 1914, au début de la Première Guerre mondiale. Des musiciens recrutés au sein même du R22eR constituèrent alors un corps de musique actif en Europe, sur le théâtre des opérations durant le conflit.
Huit ans plus tard, le lieutenant-colonel Henri Chassé, commandant du R22eR, obtient qu’une musique permanente lui soit définitivement adjointe. C’est ainsi que, le 24 juillet 1922, naquit la Musique du Royal 22e Régiment. Le capitaine Charles O’Neill, talentueux chef d’orchestre et compositeur, y est nommé directeur musical.
Dès le 5 juin 1923, des concerts sont présentés de façon régulière sur la terrasse Dufferin; d’autres sont également offerts au Château Frontenac, remportant chaque fo/is un franc succès. En novembre 1923, la formation se fait entendre à Montréal, au Théâtre Orpheum d’abord, et à la station CKAC. Dès lors, la Musique du R22eR n’a cessé de voyager, se produisant dans diverses villes canadiennes ainsi qu’à l’étranger, notamment à Washington dès l’année 1927. En décembre 1937, Charles O’Neill prend sa retraite et cède la place à Edwin Bélanger. Prix d’Europe, violoniste et chef d’orchestre, ce dernier demeure en poste jusqu’en 1961.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Musique du R22eR est essentiellement mise à contribution pour l’entraînement des troupes, mais également pour favoriser le recrutement. Malgré ses devoirs militaires exigeants, la popularité de l’ensemble ne cesse pour autant de grandir.
Après la Guerre, la Musique du R22eR se fait entendre à l’inauguration du Colisée de Québec en 1949, accompagne les troupes canadiennes en Corée, puis, en 1953, effectue un long voyage en Europe, à l’occasion des cérémonies entourant le couronnement de la reine Élisabeth II. Au cours de ce périple, la Musique se produit aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs au Royaume-Uni.
En 1954, le capitaine Edwin Bélanger et ses musiciens entreprennent des tournées à travers le Québec. Ces « galas artistiques militaires » ne se limitent pas à la fanfare, mais intègrent également des solistes de renom. Parmi eux, le ténor Pierre Boutet, les Collégiens troubadours, les sopranos Simone Rainville, Ève et Claire Gagnier et plusieurs autres célébrités de l’époque. Pendant 3 ans, de 1954 à 1956 inclusivement, ces nombreuses apparitions sont une révélation pour le public de tout le Québec. La radio prend le relais dès la fin des années 1950, alors que la station CHRC de Québec diffuse hebdomadairement, et ce pendant 6 ans, un bref concert de la Musique du R22eR. L’émission porte le titre de Je me souviens.
En 1961, Armand Ferland succède à Edwin Bélanger. Juste avant son départ, ce dernier avait mis sur pied le Concert sous les étoiles, que son successeur reprend à son compte en divers endroits du Québec en 1962, pour finalement en faire un évènement annuel dans l’enceinte de la Citadelle de Québec pour les décennies à venir. En novembre 1963, la Musique du R22eR se fait entendre dans la nouvelle grande salle de la Place des Arts, à Montréal, inaugurée deux mois plus tôt. Un an plus tard, elle entre dans la modernité en enregistrant sous la baguette du capitaine Ferland, le premier d’une série de disques sous l’étiquette RCA Victor.
Sous la direction de Jean-François Pierret, en 1967, année du centenaire de la Confédération canadienne, les musiciens se produisent d’ouest en est, en plus de faire quelques apparitions lors de la « Semaine du Canada », en mai, à New York.
Le 22 janvier 1971, la Musique du R22eR participe aux manifestations artistiques entourant l’inauguration du Grand Théâtre de Québec. L’année suivante, la Musique s’y produit de façon grandiose pour souligner son 50e anniversaire de fondation. En plus de diverses apparitions à Québec et Lévis, on la retrouve à Trois-Rivières, Montréal, Drummondville, mais également à Chypre et en Allemagne. Un livre intitulé La Musique du Royal 22e Régiment, 50 ans d’histoire, écrit par le Sergent Victor Falardeau, en collaboration avec le Sergent Jean Parent, fait un bilan glorieux de ce premier demi-siècle[3].
Au cours des années qui suivent, la Musique multiplie les séjours à l’étranger, particulièrement en Europe: en 1975, elle participe au Festival international des musiques militaires à Limoges, en France; un an plus tard, elle se rend en Californie, puis de nouveau en France dès 1977, aux Pays-Bas en 1980 et à Dieppe en 1982. L’année 1984 marque un autre moment fort de son histoire, avec les fêtes du 450e anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier et la visite du pape Jean Paul II, que la Musique accueille lors de son arrivée en terre canadienne à l’aéroport de Québec. Profitant des fêtes du 75e anniversaire du Régiment, elle traverse de nouveau l’Atlantique en 1989 pour la commémoration du 45e anniversaire du débarquement de Normandie.
Un coup de foudre s’abat toutefois sur elle en juillet 1994: à la suite d’importantes compressions budgétaires, cinq des neuf fanfares militaires du Canada, dont la Musique du R22eR, sont dissoutes. Un dernier Concert sous les étoiles marque ce triste évènement, concert qui attire quelque 15 000 spectateurs émus[4]. Fort heureusement, trois ans plus tard, grâce à une décision ministérielle, la Musique renaît de ses cendres. Profitant de cette annonce inespérée, elle s’emploie dès 1998 à organiser un premier Festival international de Musiques militaires de Québec, évènement de grande envergure qui se tient en août, de 1999 à 2013. Dans l’intervalle, de nombreuses activités artistiques occupent ses musiciens, dont les célébrations entourant les fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec en 2008 et de nouveaux voyages aux États-Unis, en France, au Chili et en Allemagne.
Évoquer la Musique du R22eR, c’est penser immédiatement à la célèbre relève de la garde qu’elle accompagne au cœur de la Citadelle de Québec depuis plusieurs décennies durant la belle saison. Encore aujourd’hui, elle est toujours active sur la scène musicale québécoise, présentant annuellement de nombreux concerts aux quatre coins de la province. Elle continue de collaborer avec de nombreux artistes renommés dont Marc Hervieux, Alexandre Da Costa, Robert Buckley et Johan De Meij, en plus de réaliser de nombreux projets avec, entre autres, l’Office national du film du Canada et l’Orchestre Symphonique de Québec. C’est tourné vers l’avenir, considérant sa riche histoire et sa tradition d’excellence, que la Musique du Royal 22e Régiment entame ce deuxième siècle tout en musique[5].
Cérémonie de fermeture de la base militaire de Lahr
Lahr, Allemagne. Base en opération jusqu'en 1994.
Dernier « Concert sous les étoiles ».
15 000 spectateurs approximativement disent au revoir à la Mus R22eR[4].
1994 est l’année du dernier concert avant le démantèlement de la Musique du Royal 22e Régiment. Le Concert sous les étoiles sera de retour avec la Musique de 1997 jusqu'à 2011.
1997-2022
Évènement
Notes
1997
Retour de la Musique du Royal 22e Régiment
Après avoir été démantelée en 1994 en raison de restrictions budgétaires, la Mus R22eR est réintégrée sur la base militaire de Valcartier.
1998
Crise du verglas : visite des centres d’hébergements temporaires
Le Concert au Crépuscule au fort Lévis a lieu de 2000 à 2014. Il est annulé en 2015 à cause de la pluie. En 2016, le concert a eu lieu. En 2017 et 2018, des travaux majeurs au fort Lévis ont empêché les concerts. Retour du concert en 2019 avec Alexandre Da Costa comme invité[7].
2001
Sommet des Amériques,Québec
Parades et cérémonies d'accueil des dignitaires
2002
Tattoo militaire international de Norfolk
Virginie, États-Unis
2005
Festival de musique militaire, Nice
Nice, France
Cérémonies commémoratives
60e anniversaire de la libération de la Hollande (Pays-Bas)
↑Falardeau, Sergent Victor. et Parent, Sergent Jean., La Musique du Royal 22e régiment- 50 ans d'histoire (1922-1972), Ville de Québec, , 243 p.
↑ a et bFournier, Lise, « La Musique du Royal 22e Régiment fera ses adieux », Le Soleil [Archives, dans Bibliothèque et Archives nationales du Québec], , p. D-5 (lire en ligne)
↑« De très touchantes cérémonies président à l'inauguration du Colisée », Le Soleil [Archives, dans Bibliothèques et Archives nationales du Québec], , p. 28 (lire en ligne, consulté le )