À l'instar des autres dialectes préhilaliens, l'influence du berbère y est fortement remarquable[1].
Pronoms
Pronom personnel
L'arabe tunisois possède sept pronoms personnels[1],[2],[3],[4].
Personne
Singulier
Pluriel
1re
āna آنا
aḥnā أحنا
2e
intī إنتِي
intūmā انتوما
3e (m)
hūwa هوة
hūma هومة
3e (f)
hīya هية
hūma هومة
Exemple : آنا زادة « Āna zāda. » — "Moi aussi".
Pronom possessif
Les pronoms possessifs sont utilisés en tant qu'articles possessifs quand ils sont employés en suffixe à une préposition ou à un nom. Quand ils sont utilisés en suffixe à un verbe, ils prennent la fonction de complément d'objet direct. La forme, ci-dessous entre parenthèses et celle utilisée avec un mot finissant par une voyelle[1],[2],[3],[4].
Personne
Singulier
Pluriel
1re
-ī (-yā) ي-
-nā نا-
2e
-ik (-k) ك-
-kum كم-
3e (m)
-ū (-h) ه-
-hum هم-
3e (f)
-hā ها-
-hum هم-
Il est à noter, qu'avec les mots féminins, finissant généralement par ة a, un ت t est ajouté avant les suffixes qui deviennent alors tī, tik, tū, thā, tnā, tkum and thum.
Pronom objet indirect
Les pronoms objets indirects sont utilisés comme suffixes à la fin d'un verbe mais avant le ش- -š "ch" de la négation. Lorsqu'il y a une combinaison de pronoms objets directs et indirects, les objets pronoms indirects sont toujours écrits en dernier[4],[5]. De plus, le premier i court des pronoms objets indirects est toujours retiré lorsqu'il est écrit après une voyelle[3],[6].
Personne
Singulier
Pluriel
1er
-lī لي-
-ilnā لنا-
2e
-lik لك-
-ilkum لكم-
3e (m)
-lū له-
-ilhum لهم-
3e (f)
-ilhā لها-
-ilhum لهم-
Pronom indéfini
Les pronoms indéfinis sont utilisés en tant que sujet pour représenter les idées générales ou pour rapporter les faits réalisés par une personne inconnue[1],[3],[4],[6] :
واحد wāḥid (m.), واحدة waḥda (f.), وحود wḥūd (pl.) “Quelqu'un”
الواحد il-wāḥid “le seul”
فلان flān, Fem. فلانة flāna “tel”, "telle"
أيّ eyy “Quelqu'”
إلّي يجي illī yjī, Fem. إلّي تجي illī tjī “Qui que ce soit”, “Quelle que ce soit”
كل واحد kull wāḥid “Tout individu”
حاجة ḥāja “Quelque chose”
حتّى واحد ḥattā wāḥid “Aucun que ce soit”
آخر āxir (m.), أخرة uxra (f.), أخرين uxrīn (pl.) “autre”
الكل il-kull “Tous”
Pronom interrogatif
Les pronoms interrogatifs sont utilisés pour formuler une question en tunisois[3],[4].
Équivalent français des articles "le/la", le "il-" (ال) tunisois est utilisé comme préfixe pour dénoter un nom défini. Si le nom défini commence avec une consonnante solaire (n, ṇ, t, ṭ, d, dz, s, ṣ, š, z, ẓ, j, ŧ, đ, ḑ, l, r et ṛ), "il-" se voit prononcer i + la consonante solaire par laquelle le nom commence[1],[2],[3],[5].
Exemples:
الجريدة il-jarīda [ɪʒ:æri:dæ] signifiant le journal[3],[6]
الكرسي il-kursī [ɪlkʊrsi] signifiant la chaise[3],[6]
Articles démonstratifs
De même qu'en arabe standard, les articles démonstratifs peuvent être utilisés comme pronoms s'ils sont employés seuls, comme sujet[2],[3]. Utilisés en tant qu'articles, ils peuvent être écrits avant ou après le nom qui devient alors défini, marqué par un "il-"[2],[3].
Par exemple: "Ce livre" peut s'écrire en tunisoisهٰاذا الكتاب hāđā il-ktāb ou الكتاب هٰاذا il-ktāb hāđā[7].
Quand un article démonstratif est utilisé avant le nom, il peut être remplacé par une forme abrégée: ها hā pour celle/celui-ci et ceux-là (proche de l'interlocuteur), هاذْ hāđ pour celle/celui-ci et هٰاكْ hāk pour ceux-là (loin de l'interlocuteur)[1],[7].
Par exemple, "Ce livre" peut être écrit en tunisois: ها الكتاب hā il-ktāb[7].
Les articles possessifs en tunisois ne sont pas utilisés de la même manière qu'en français. En effet ils servent avant tout à accentuer la possession dans une phrase. De plus, ils ne sont utilisés qu'après un nom défini[2],[3],[6],[8].
Par exemple: الكورة متاعك "il-kūra mtāɛik"- "Ta balle"
Aussi, les articles possessifs sont remplacés par des suffixes possessifs lorsqu'il n'y a pas d'accentuation de la possession. Ces suffixes sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour la conjugaison de certains verbes et représentent le phonème de fin de l'article possessif correspondant[1],[2].
Différemment du français qui utilise l'infinitif pour le second verbe succinct dans un phrase, le tunisois utilise le présent (ou plutôt l'imparfait)[2],[9]. Toutefois, le second verbe peut aussi être au passé après les verbes modaux هاهه Hāhū, راهه Rāhū, ماهه Māhū, حقه Haqū et ماذابيه Māđābīh qui eux en revanche ne possèdent pas de forme passé[3],[9]. De plus, قاعد qāɛid peut être utilisé avant un participe actif[2],[3],[4],[5]. Également, presque tous les verbes modaux peuvent être écrits sous une forme négative à l'exception de هاهه Hāhū راهه Rāhū et ماذابيه Māđābīh[3],[9]. Par exemple, ماذابينا نمشيوا māđābīnā nimšīū devient en forme négative ماذابينا ما نمشيوش māđābīnā mā nimšīūš et راهه تكلّم Rāhū tkallim devient en forme négative راهه ما تكلّمش Rāhū mā tkallimš[3],[9].
Hāhū (Être, amenant l'attention vers la présence du référent)
Les marqueurs discursifs du tunisois sont utilisés pour souligner des éléments dans une discussion[11]. Tel que des idées ou des conclusions[11].
Marqueurs d'idées
Les marqueurs d'idées sont principalement des verbes modaux. ṛāhū راهه est utilisé pour signaler qu'un élément est évident à l'affirmatif[11]. Dans la négation et l'interrogatif il est remplacé par māhū ماهه pour demander quelque chose sur un élément supposé évident[11].
Marqueurs de conclusion
Les marqueurs de conclusion sont principalement des conjonctions. yāxī ياخي est utilisé pour marquer un fait comme une conclusion à l'affirmatif[11]. Dans la négation et l'interrogatif il est remplacé par mālā مالا comme lors d'une demande pour approuver une conclusion supposée[11].
Marqueurs préverbaux
Les marqueurs préverbaux sont des verbes utilisé pour dénoter le statut d'une action donnée. Ils se conjuguent par la forme Sujet + marqueur préverbal (Sous toutes formes et temps) + verbe d'action (Au présent, sauf si le marqueur préverbal est à l'impératif)[12]. Le verbe est à l'impératif dans cette situation[12],[13]. Par exemple, qūm ixdim قوم اخدم signifiant "Va travailler".
La morphologie verbale du tunisois et celle de l'arabe standard sont significativement différentes[1],[2],[14]. L'arabe standard marque 13 distinctions de personne/nombre/gendre dans la flexion du verbe, tandis que le tunisois, ainsi que les autres dialectes pré-hilaliens de Tunisie, n'en marquent que 7 (la distinction de genre n'existant que dans la troisième personne du singulier)[1],[2],[14].
En comparaison, les dialectes hilaliens maintiennent une distinction de genre à la deuxième personne du singulier, similairement aux autres variétés d'arabe maghrébin[1],[14].
En comparaison, la deuxième personne du singulier des dialectes hilaliens de Tunisie a une forme distincte pour le masculin et le féminin, avec la forme masculine كتبت ktibt et تكتب tiktib, tandis que la forme féminine est كتبتِ ktibtī (perfectif) et تكتبي tiktbī (imperfectif)[1].
Verbes faibles
Les verbes finissant avec la semi-voyelle ā, sont des verbes "faibles", ces derniers suivent une structure différente[1],[15]. Cette structure se fait en accordant le troisième lettre de la racine du verbe[1],[15]. De plus, les verbes ayant un coup de glotte en tant que première lettre de leur racine, sont aussi considéré comme des verbes faibles[2],[5],[16],[17],[18].
En comparaison, les dialectes hilaliens de Tunisie ont une forme féminine perfective différente de la troisième personne du singulier telle que مشيت [mʃit], حبيت [ħbit], بديت [bdit] et خذيت [χðit][1],[18],[19] en retirant la voyelle de la forme imperfective du pluriel, donnant des formes tel que نمشوا [nimʃu], نحبوا [niħbu], نبدوا [nibdu] et نوخذوا [nu:χðu][1],[18]. De plus, les dialectes du Sahel et du Sud-Est tendent à utiliser eː à la place de iː dans la forme perfective. Par exemple, تمشيوا timšīū est prononcés [timʃe:u] au Sahel et dans les dialectes du Sud-Est[1].
[j] en tant que troisième lettre de la racine m-ʃ-j mšā "aller"[1],[2]
باش bāš + verbe → "va" + verbe (ex: باش تتكسّر /baːʃ titkassir/ → Ça va se casser)[1],[3]
ماش māš ou باش bāš + verbe → "va" + verbe (ex: ماش نكسّرها /maːʃ nkassirha/ → Je vais la casser)[1],[3]
Taw et Tawwa peuvent être utilisés comme indicateurs temporels avec un verbe au présent pour donner un aspect progressif tel que "en train d'aller faire quelque chose"[3],[6].
Temps impératif
La forme impérative est une dérivation du temps présent[3],[6].
Singulier
Pluriel
ušrub اُشْرُبْ
ušrbū اُشْرْبوا
aɛṭī اَعْطي
aɛṭīū اَعْطِيوا
Temps conditionnel
Présent conditionnel
Le présent conditionnel est conjugué avec Kaṛū et Ḥaqqū + Verbe au temps présent[2],[4]. Ce temps est généralement utilisé pour exprimer le regret[2],[4].
Pronom
Verbes auxiliaires
ānā آنا
kāṛnī كارني
ḥaqqnī حقّني
intī إنتِي
kāṛik كارك
ḥaqqik حقّك
hūwa هوة
kāṛū كاره
ḥaqqū حقّه
hīya هية
kāṛhā كارها
ḥaqqhā حقّها
aḥnā أحنا
kāṛnā كارنا
ḥaqqnā حقّنا
intūmā إنتوما
kāṛkum كاركم
ḥaqqkum حقّكم
hūma هومة
kāṛhum كارهم
ḥaqqhum حقّهم
Passé conditionnel
J'aurais dû
Pour le passé conditionnel, les mêmes structures que ci-dessus sont utilisées, mais mises au temps passé[3],[6].
J'aurais pu
Cette structure est conjuguée avec kān ynajjam + verbe au temps présent[4],[6].
Pronom
Verbe auxiliaire
ānā آنا
kunt nnajjam كنت نّجّم
intī إنتي
kunt tnajjam كنت تنجّم
hūwa هوة
kān ynajjam كان ينجّم
hīya هية
kānit tnajjam كانت تنجّم
aḥnā أحنا
kunnā nnajjmū كنّا نّجّموا
intūmā إنتوما
kuntū tnajjmū كنتوا تنجّموا
hūma هومة
kānū ynajjmū كانوا ينجّموا
J'aurais fait
Cette structure est conjuguée avec ṛāhū + verbe au temps présent[4],[6].
Dérivation verbale
La dérivation de verbe se fait en ajoutant un préfixe ou en doublant une consonnante de la racine d'un verbe, tel que fɛal (Triconsonantal) ou faɛil (Quadriconsonantal). La racine du verbe détermine les dérivations possibles[1],[3],[6],[21]. En général, les modèles utilisés pour la dérivation du verbe sont similaires à ceux qu'utilise l'arabe standard[1],[3].
Verbes à trois consonnes radicales
Le causatif: est obtenu en doublant les consonnes :
خرج /χraʒ/ "sortir" → خرّج /χarraʒ/ "faire sortir"[3],[6]
دخل /dχal/ "entrer" → دخّل /daχχal/ "faire rentrer"[3],[6]
L'ajout d'un ā entre les deux premières consonnes radicales, ex: xālaṭ “mélanger”[3],[6]
L'inchoatif se fait par l'ajout d'un ā entre les deux dernières consonnes radicale, ex ḥmār “devenir rouge”[3],[6]
La voix passive: cette dérivation est influencée par le berbère et est radicalement différente de l'arabe classique (la voix passive en arabe classique utilise des changements de voyelles et non des dérivations de verbes). La dérivation de verbe se fait par l'ajout des préfixes /t-/ (Si la première consonne radicale est lunaire), /tt-/ (Si la première consonne radicale est solaire), /tn-/ (peut se substituer à tt- quand le verbe est au présent) ou /n-/ (peut se substituer à t- quand le verbe est au présent)[1],[2],[3],[4],[6],[22]:
قتل /qtal/ "tuer" → تقتل /taqtal/ "s'est fait tuer"[1]
شرب /ʃrab/ "boire" → تّشرب /ttaʃrab/ "a été bu"[1].
L'ajout du préfixe ist– au verbe, e.g. istaxbar “s'est informé”[3],[6]
L'ajout du préfixe i- au verbe et d'un t après la première consonante radicale, ex: اجتمع itjamaɛ “s'est rassemblé”[3],[6]
Verbes à quatre consonnes radicales
L'ajout du préfixe it– aux verbes, ex: اتفركس itfarkis “s'est fait chercher” [6],[21]
Formes verbales
Forme exclamative
La forme exclamative peut être formée par une intonation ou par l'usage de Qaddāš + Nom ou Pronom possesif + adjectif ou verbe au présent +[2],[3],[4],[6] !
Forme interrogative
La forme interrogative peut être formée par deux méthodes: l'intonation et le suffixe -š[4],[6]. Quand un adverbe ou pronom interrogatif existe, la question est formée par un āš qui est l'équivalent français de qu'. Si la question n'implique pas d'adverbe ou pronom, un īh/lā est utilisé à la place, qui équivaut à Oui/Non[4],[6],[23].
Forme négative
Pour les verbes conjugués aux temps présent, passé et conditionnel:
La forme négative se fait par l'ajout du suffixe š à la fin du verbe[1],[2],[3],[5]. [23]Exemple: ما فهمش الدرس mā fhimš il-dars, Il n'a pas compris le cours.
Note: Au passé conditionnel (aurais fait) la forme négative se fait avec le verbe principal[3],[4],[23]. Exemple: لوكان عرفت راني ما جيتش lūkān ɛṛaft rānī mā jītš, Si j'avais su, je ne serais pas venu.
Pour le futur et le participe présent:
La négation au futur se fait par l'ajout de mūš, ou sa forme conjuguée, avant le verbe[1],[2],[3],[5],[23]. Exemple: موش باش نشوفه الجمعة هاذي mūš bāš nšūfū ij-jumɛa hāđī, Je ne le verais pas cette semaine.
موش mūš est conjugué comme suit[3],[4]:
Pronom
Verbe auxiliaire
ānā آنا
mānīš مانيش
intī إنتي
mākiš ماكش
hūwa هوة
māhūš ماهوش
hīya هية
māhīš ماهيش, māhīyeš ماهيياش
aḥnā أحنا
mānāš مناش
intūmā انتوما
mākumš مكمش
hūmā هومة
māhumš مهمش
Clause relative
Un seul pronom relatif existe en tunisois: illī qui signifie qui ou que et dont la forme raccourcie est lī[5],[6].
Noms
Genre
Masculin
Les noms finissant par des consonnes ou les voyelles u, i, ū ou ī sont généralement masculins[4],[6].
Par exemple: باب bāb “porte”, كرسي kursī “chaise”[4],[6].
Il existe toutefois quelques exceptions. En effet, quelques noms ayant des consonnes finales ou un ī final sont féminins (En général, c'est le cas des noms de pays et de villes, ainsi que les parties du corps et les noms finissant par –t)[4],[6].
Par exemple: پاريز Pārīz “Paris”, بيت bīt “chambre”, بسكلات bisklāt “bicyclette”[4],[6].
Féminin non inflectif
Les noms finissant par les voyelles a ou ā sont généralement féminins[1],[4].
Par exemple: سنّة sinna “dent”, خريطة xarīṭa “carte”.
Il existe toutefois quelques exceptions: أعمى aɛmā “aveugle”, ممشى mamšā “allée”, عشاء ɛšā “diner”[4].
Féminin inflectif
La féminisation: généralement, les noms masculins peuvent être mis sous une forme féminine par la suffixation d'une voyelle[4],[6]. Par exemple, كلب kalb > كلبة kalba, جدّ jadd > جدّة jadda, بطل bṭal > بطلة baṭla. Quelques noms masculins ne peuvent toutefois pas être féminisé, et ont à la place un équivalent féminin[4],[6]. Par exemple, راجل rājel > مرا mra, ولد wlad > طفلة ṭufla, بو bū > أمّ umm[4],[6].
Pluriel: similairement, les pluriels forment un féminin par la suffixation d'un a. Par exemple, زيتون zītūn “olive” > زيتونة zītūna “une olive”, تمر tmar “dates” > تمرة tamra “une date”[4].
Noms verbaux: généralement, les noms verbaux se mettent au singulier par la suffixation d'un a. Par exemple, بني bany > بنية banya, تفركيس tfarkīs > تفركيسة tfarkīsa[4],[6].
Duel
Le duel pour les noms se fait par l'ajout d'un -īn en suffixe et est uniquement utilisé pour les mesures de quantité, les noms ayant une structure CCVC (tel que le C est une consonne non germée et le V est une voyelle courte) et les choses paires (ex: yeux, mains, parents)[1],[6]. En géneral, ces noms ont des pluriels irréguliers[6]. La marque du duel peut aussi se faire par l'usage de zūz avant un nom au pluriel[3],[6]. Par exemple:
سبوع sbūɛ (doigt) devient سبوعين sūbɛīn
ليل līl (nuit) devient زوز ليالي zūz lyālī
Pluriel
Le pluriel en tunisois peut être catégorisé par structure. Il existe deux types de structures principales: la structure suffixée et la structure interne[4]. Toutefois, il existe plusieurs mots ayant des pluriels irréguliers dans le tunisois, de plus le pluriel par structure interne est plus prépondérant dans le tunisois que dans l'arabe standard ou les autres variétés d'arabe[3],[4],[6],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30]. Cet usage considérable de la pluralisation par structure interne est considéré par certains linguistes comme étant une influence du substrat berbère dans le tunisien[31],[32].
Le pluriel par structure suffixée se fait par l'ajout des suffixes suivants[4]:
Fin de mot
Suffixe
-uw, une voyelle ou une consonne
–āt
-iy
–īn
Ce type de pluriel est considéré comme régulier[3],[4]. Toutefois, il existe une exception pour les noms constitués du nom d'un pays, d'une ville ou d'un groupe de personnes caractérisé par le suffixe ī[3],[4]. Cette structure se fait pour attribuer à une personne le groupe en question, dans ce cas le pluriel se fait par l'ajout de ā après la seconde lettre radicale (racine) et d'un a en suffixe à la fin du mot[4].
Le pluriel par structure interne dans le tunisois se fait comme suit: (C est une consonne non germée, V est une voyelle courte et C: est une consonne germée)[4],[6]
Structure au singulier
Structure au pluriel
CūC
CCāCī
CāC
CīCān
CaCCaC
CaCāCiC
CCaC
CCūCāt
CaCC
CCāC
CCāC
CCuC
CiCC
CCūC
CVCCVC ou CVCCVCa
CCāCiC
CāCiC ou CaCC
CCūC
CāCiC
CVC:āC
CVCC
CCūCa
CiCCa
CCiC
CCaC
uCCCa
CaCCa
CCaC
CaCC, CCaC et CāCiC peuvent avoir quelques structures irrégulières au pluriel[4].
Adjectifs
Genre
Masculin
Les adjectifs non réflectifs sont masculin et au singulier[4]. Il y a deux types d'adjectifs principaux[4]:
Les adjectifs participes: les participes peuvent être utilisés aussi bien comme adjectifs que comme noms[5].
Ex: متغشّش mtġaššaš “énervé”.
Autres adjectifs: Ils incluent tous les adjectifs n'étant pas des participes[4].
Ex: طويل ṭwīl “long”.
Féminin
Comme les participes et quelques noms, les adjectifs peuvent être féminisés par la suffixation d'un a[4].
Par exemple, جعان jiɛān > جعانة jiɛāna “affamée”, سخون sxūn > سخونة sxūna “chaude”.
Dans certains cas, quand l'adjectif finit par la voyelle i, le i devient un y[4]. Ex: باهي bāhi > باهية bāhya
Quelques adjectifs non réflectifs sont naturellement au féminin. Leur équivalent au masculin est alors différent ou n'existe pas[4].
Par exemple: حبلة ḥibla “enceinte”
Certains adjectifs ne peuvent pas être réfléchis, que ce soit pour le genre ou pour le nombre[4]. Ex: وردي wardi “rose”, حموم ḥmūm “désastreux”.
Pluriel
Contrairement aux noms, les adjectifs ne s'accordent pas au duel. Le pluriel est alors utilisé[4].
Il y a aussi deux principaux types de structure: structure suffixée et structure interne[4].
Structure suffixée: Il existe deux suffixes: –īn (quand l'adjectif finit par i+consonne) et –a (pour toute autre situation à l'exception de la structure)[4].
Structure interne: Généralement, les structures suivantes sont suivient: CCāC (pour CCīC, CCūC, CVCCūn et CVC singulier), CuCCā (pour CCīC et CCiy singulier), CCāCiC (pour CVCâC, CVC:ūC, CCV:CV, CVCCV:C singulier), CCuC (pour CCīC, aCCā et aCCaC singulier), CCaC (pour CaCCī singulier), CCāCa (pour CCīC et CVCCV singulier et pour les adjectifs finissant par un ān), CCī (pour aCCaC et aCCā singulier), CuCCān (pour CuCāC singulier), CCaC:Ca (pour CaCCūC singulier), CVC:āC (pour CāCiC singulier), CūCa (pour CīC singulier) et CCāCCa (pour CVCCV:C singulier et les adjectifs finissant par un ī)[4],[6].
Formes adjectives
Forme comparative
La comparaison de supériorité: le comparatif est identique au féminin ou au masculin[3],[6].
Adjectifs composés de 3 consonnes radicales avec une voyelle longue à la deuxième consonne. La forme comparative est formée par l'ajout d'un a avant l'adjectif et par le remplacement de la voyelle longue par une courte, avec l'ajout de min après l'adjectif. Ex: كبير kbīr > أكبر من akbir min “plus grand que”[3],[6]
Adjectifs finissant par une voyelle. Le comparatif est formé par l'ajout d'un a en préfixe et le remplacement de la voyelle finale par un ā. Quand la première syllabe de l'adjectif a une voyelle longue, cette voyelle est retirée. Ex: عالي ɛālī > أعلى aɛlā min “plus grand que”[3],[6].
La comparaison d'infériorité: elle est formée par la structure suivante: أقلّ aqall + nom + من min. Par exemple, هي أقلّ طول من خوها hīya aqall ṭūl min xūha “Elle est moins grande que son frère”[3],[6]
La comparaison d'égalité: elle est formée par la structure suivante: nom (sujet) + فرد fard + nom (comparant) + pronom personnel + و w + nom (comparé). Par exemple, فاطمة فرد طول هي و خوها Fāṭma fard ṭūl hīya w xūha “Fatma a la même taille que son frère”. Cette structure peut être simplifiée: nom + و w + nom + فرد fard + nom. Par exemple, فاطمة و خوها فرد طول Fāṭma w xūha fard ṭūl “Fatma et son frère ont la même taille”[3],[6]
Forme superlative
La forme superlative se fait par l'ajout de واحد wāḥid (m.), واحدة waḥda (f.) ou وحود wḥūd (pl.) après une comparaison de supériorité[3],[6].
Proportions
Pour dénoter la proportion de participants pour une action donnée de la part d'une communauté, les adjectifs et adverbes de proportion ci-dessous sont utilisés[3],[6].
وحد waḥd avec un pronom possessif (adv.) “Seul, unique”
Numéraux
Cardinaux
Nombres cardinaux: la transcription des nombres cardinaux est similaire au français ou à d'autre langues latines[6],[33]. Le nombre se lit de gauche à droite[6],[33].
Cardinaux
Tunisois
0
ṣfir صفر
1
wāḥid واحد
2
iŧnīn ou zūz اثنين ولّا زوز
3
ŧlāŧa ثلاثة
4
arbɛa أربعة
5
xamsa خمسة
6
sitta ستّة
7
sabɛa سبعة
8
ŧmanya ثمانية
9
tisɛa تسعة
10
ɛacra عشرة
11
ḥdāc احداش
12
ŧnāc اثناش
13
ŧluṭṭāc ثلظّاش
14
arbaɛṭāc اربعطاش
15
xumsṭāc خمسطاش
16
sutṭāc سطّاش
17
sbaɛṭāc سبعطاش
18
ŧmanṭāc ثمنطاش
19
tsaɛṭāc تسعطاش
20
ɛicrīn عشرين
21
wāḥid w ɛicrīn واحد وعشرين
30
ŧlāŧīn ثلاثين
40
arbɛīn أربعين
50
xamsīn خمسين
60
sittīn ستّين
70
sabɛīn سبعين
80
ŧmanīn ثمانين
90
tisɛīn تسعين
100
mya مية
101
mya w wāḥid مية وواحد
110
mya w ɛacra مية وعشرة
200
mītīn ميتين
300
ŧlāŧamya ثلاثة مية
1000
alf الف
1956
alf w tisɛamya w sitta w xamsīn الف وتسعة مية وستّة وخمسين
2000
alfīn الفين
10000
ɛacra lāf عشرة الاف
100000
myat elf مية الف
1000000
malyūn مليون
123456789
mya w ŧlāŧa w ɛicrīn malyūn w arbɛa mya w sitta w xamsīn alf w sabɛa mya w tisɛa w ŧmanīn مية وثلاثة وعشرين مليون وأربعة مية وستّة وخمسين الف وسبعة ميه وتسعة وثمانين
1000000000
milyār مليار
Noms suivant un cardinal:
Le nombre 1 n'est généralement pas utilisé à moins qu'on ne veuille accentuer le fait qu'il n'y en a qu'un seul. Ex: طاولة ṭāwla “une table”, طاولة واحدة ṭāwla waḥda “une seule table”[6],[33].
Le nombre 2 nécessite l'utilisation de la forme duelle du nom ou bien de زوز zūz avec la forme plurielle du nom[6],[33].
Les nombres de 3 à 10, le nom se met à la forme plurielle. Ex: خمسة كتب xamsa ktub “cinq livres”[6],[33].
Les nombres de 11 à 19, le nom se met au singulier et se voit ajouter la consonne n. Ex: سبعطاش كتاب sbaɛţācn ktāb “17 livres”[6],[33].
Les nombres de 20 à 99, le nom se met au singulier. Ex: ثمانين دينار ŧmānīn dinār “80 Dinars”[6],[33]
Les nombres finissant par un مية mya ou similaire, le nom se met au singulier et un –at est ajouté en suffixe au nombre. Ex: مية دولار myāt dolār “100 dollars”[6],[33].
Pour les autres nombres, le nom se met juste au singulier. Ex: الف ميترو alf mītrū “1000 mètres”[6],[33].
Concernant le 0, il génère la forme حتّى ḥatta + nom. Ex: حتّى كرهبة ḥatta karhba “aucune voiture” ou “0 voiture”[6],[33].
Les fractions en tunisois ne sont exprimées que de un demi jusqu'à un dixième, autrement des pourcentages sont utilisés. Les fractions en tunisois tout comme en français servent à divers usages tels que l'expression de proportions, de l'heure[5],[6].
Par exemple, 11:20 s'exprime il-ḥdāc w ŧluŧ et 11:40 s'exprime nuṣṣ il-nhar ġīr ŧluŧ[6].
Comme vu plus haut, le vocabulaire de mesure du temps inférieur à une heure est particulier au tunisois et ne se retrouve pas dans les autres varitétés d'arabe maghrébin ou autre ou dans l'arabe standard. En effet, le tunisois utilise des fractions d'heures et une unité spéciale de 5 minutes appelée دراج "drāj", pour exprimer le temps. Aussi, contrairement à d'autres langues telles que l'arabe standard, le tunisois ne précise pas le mot "seɛa (heure)" pour exprimer le temps, vu que le tunisois est une langue à sujet nul et le sujet est considéré comme connu. Ci-dessous une liste du vocabulaire utilisé pour les fractions d'heures:
في fi- (fīn avant un nom indéfini ou une autre préposition)
Avec
بـ b-
Vers (Place, Personne)
لـ l-
De
مـ m- (من min avant un nom indéfini ou une autre préposition)
Chez
عند ɛand
Avec
معا mɛā
Sur, à propos
عـ ɛa- (على ɛlā avant un nom indéfini ou une autre préposition)
Entre
بين bīn
Avant
قبل qbal
Après
بعد baɛd
Derrière
ورا wrā
Sur
فوق fūq
Sous
تحت taḥt
Au milieu de
وسط wusṭ
à l'intérieur de
فسط fusṭ
Comme
كـ ki- (kīf avant un nom indéfini ou une autre préposition)
Autant que, Aussi grand que …
قدّ qadd
Sans
بلاش blāš
Même
حتّى ḥattā
à côté de
جيهة jīhit, شيرة šīrit
En face de
قدّام quddām
à
متاع mtāɛ
Environ
مدوار madwār
Approximativement
تقريب taqrīb
Prépositions composées
Les prépositions composées sont obtenues par la succession de deux prépositions uniques[5]. وسط Wusṭ, جيهة jīhit, شيرة šīrit et متاع mtāɛ peuvent être utilisées comme seconde préposition après une préposition unique à l'exception de وسط Wusṭ, جيهة jīhit, شيرة šīrit et متاع mtāɛ[5]. Les autres prépositions sont: من بين min bīn, من بعد min baɛd, من عند min ɛand, من تحت min taḥt, من قبل min qbal, من فوق min fūq, من ورا min wrā, كيف بعد kīf baɛd, كيف عند kīf ɛand, كيف تحت kīf taḥt, كيف قبل kīf qbal, كيف فوق kīf fūq, كيف ورا kīf wrā, كيف معا kīf mɛā, قبل فوق qbal fūq, على فوق ɛlā fūq, بتحت b- taḥt, في تحت fī taḥt, ببلاش b- blāš, من قدّام min quddām and حتّى قدّام ḥattā quddām[5].
Conjonctions
Conjonctions de coordination
Les conjonctions de coordination lient les verbes, adverbes, noms, pronoms, clauses et phrases de même structure[5],[6].
Les conjonctions de subordination ne servent qu'à introduire des clauses de dépendance. Il en existe deux types: simple et composée. Les conjonctions composées consistent principalement de prépositions composées avec illī. Les principales conjonctions de subordination en tunisois sont Waqt illī وقت اللي “Quand”, m- illī ماللي “Depuis”, qbal mā قبل ما “Avant”, īđā إذا “Si”, lūkān لوكان “Si jamais”, mā ما "Que", bāš باش “Afin de”, (ɛlā) xāṭir على) خاطر) “Parce que”, (ɛlā) ḥasb mā على) حسب ما) “Selon”[5],[6].
Adverbes
Les adverbes peuvent être subdivisé en trois groupes: simple, composé et interrogatif[6],[21].
Les noms dérivés de verbes jouent le rôle de participe passif et de nom verbal[1],[2],[4],[6].
Participes
Participe actif[1],[2],[4],[6]: le participe actif est le nom utilisé pour appeler la personne ou l'objet qui a fait l'action. Il peut être utilisé come sujet et adjectif.
Pour les verbes ayant une racine de type fɛal ou faɛlil le participe est obtenu par l'ajout d'un ā entre la première et la deuxième consonne radicale et par l'ajout d'un i avant la dernière consonne radicale du mot. Par exemple, ɛāzif عازف (joueur d'instrument) dérive du verbe ɛzaf عزف.
Pour les dérivés de verbes, le participe actif s'obtient par l'ajout d'un m en préfixe et en changeant la voyelle entre la dernière et l'avant-dernière consonne radicale en un i. Par exemple, mšērik مشارك (participant) dérive du verbe šērik شارك.
Participe passif[1],[2],[4],[6]: le participe passif est le nom utilisé pour représenter un objet recevant une action. Il peut être utilisé comme sujet et adjectif.
Pour les verbes ayant une racine de type fɛal ou faɛlil le participe est obtenu par l'ajout du préfixe ma et par le changement de la voyelle entre la dernière et l'avant-dernière consonne radicale en un ū. Par exemple, maɛzūfa معزوفة (composition musicale) dérive du verbe ɛzaf عزف.
Pour les dérivés de verbes, le participe passif s'obtient par l'ajout d'un m en préfixe et par le changement de la voyelle entre la dernière et l'avant-dernière consonne radicale en un a. Par exemple, mhaddad مهدد dérive du verbe haddad هدد.
Nom verbal
Le nom verbal est le nom qui indique l'action.
Sa forme s'obtient à travers le modèle et la racine du verbe par lequel il dérive au singulier de l'impératif[1],[2],[4],[5],[6].
Régulier: le nom verbal pour tous les dérivés de verbes réguliers s'obtient par l'addition d'un ā entre la dernière et l'avant-dernière consonne radicale.
Irrégulier:
Doublement de la seconde consonne radicale: taCCīC
L'ajout d'un t en préfixe et doublant la seconde consonne radicale: tCaC1C1uC2
L'ajout d'un t en préfixe et d'un ā entre la première et la seconde consonne radicale: tCāCuC
L'ajout d'un i en préfixe et d'un t entre la première et la seconde consonne radicale: iCtCāC
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