Beaucoup de grands poètes populaires, surtout dans le genre dit hawzi sont des Kouloughlis : Ahmed Ben Triki, Belabbès El-Mazouni, Qaddour Benothman, El-Habib Benguennoun (par sa mère)[4]. Dans une qasida, il dit qu’il est originaire de Tlemcen et d'origine non-juive[2]. Ses écrits reflètent bien le site de la « ville aux poches d'eau » (Tlemcen)[1]. Sa vie s'est partagée entre Tlemcen et Constantine, où il est supposé être décédé en 1822 et enterré[3].
Œuvre
Mohamed Bendebbah est parmi les poètes émérites du Melhoun[5] et notamment du genre hawzi[2]. Il avait la maîtrise des deux registres populaires et pouvaient composer, indifféremment, dans le style citadin comme dans le style bédouin[4]. Ses compositions peu nombreuses témoignent d'un renouveau poétique et musical dans la population constantinoise[6]. Il a légué un recueil d'une dizaine de poésies chantées, imprégnées d'une tendre touche de lyrisme, de rêve et de mélancolie[3]. Sa poésie est particulièrement appréciée par les amateurs du genre poético-musical connu sous le nom de Fraqât, qui est un chant traditionnel d'exploration émotionnelle[3].
Le poète Mohamed Bendebbah a laissé son empreinte dans l'époque des grands poètes-producteurs de la sana'a en Algérie, et ce, jusqu'au XIXe siècle[3]. Il est l'auteur du poème Koum tara darahim ellouz ( « Viens admirer les pétales de l'amandier » ), aussi appelé Er-rabii aqbal ya insân[7], (chanté dans les noubasInsiraf raml al maya, Inquilab moual ou btaihi raml al maya). Il est également l'auteur d'une célèbre qasida dite Erbiîya ( « La printanière » )[7], qui a été interprétée, dans diverses versions par les plus grands chanteurs dont Hadj El Anka et Omar Mekraza[8].
BEKHOUCHA Mohammed et SEKKAL Abderahman, Anthologie d'auteurs arabes, les printanières ou romantisme arabe, livre premier, Kitab Nath el-Azhar wa Wasf el-Anwar wa Aswat el-Atyar wa Nagham el-Awtar, Tetuan, 1933, Tlemcen, 1934, 134 + 3 pages.
DE STYX PIERRE MAURICE, Chants de Grenade et du Maghreb, A. Lemaire, Paris, 1923.