Elle a été commandée à Jules Verne par le théâtre de l'Odéon le . Verne devait d'abord y travailler seul, mais finalement se résout à s'adjoindre, à contrecœur, Dennery[1]. La scène de l'Odéon ayant été jugée trop petite pour l’accueillir, son directeur, Félix Duquesnel, décide de confier la pièce au directeur du théâtre du Châtelet, Émile Rochard.
Jules Verne envisage d'y faire tenir les rôles principaux de Michel Strogoff et Nadia par le couple Henri et Victoria Lafontaine, en vain. De même, Céline Montaland est évoquée pour le rôle d'Arabelle mais est jugée trop jeune pour représenter une tante[1].
Elle est lue dans une version comportant 14 tableaux, au théâtre du Châtelet, par d'Ennery, le [2], et y est jouée à partir du , Jules Verne assistant à la première[3]. 386 représentations vont se succéder jusqu’au 13 novembre 1881, puis 8 reprises jusqu'en 1904, soit 1 327 représentations. Entre le 3 août 1906 et le 29 août 1939, 1 175 autres représentations ont encore lieu[4].
Elle est reprise aussi à Amiens pour la première fois le et y sera par la suite de nombreuses fois rejouée jusqu'en 1900.
D'Ennery touche 7 % des recettes, Jules Verne, 5, soit, à sa mort, 298 820,07 F, sans compter les droits de représentation en province et à l'étranger[5].
Description
La pièce compte 16 tableaux. En plus de décors spectaculaires, un escadron de trente chevaux y est ajouté[6]. La musique est principalement d'Alexandre Artus et, pour certaines scènes telles Fête tartare, de Georges Guilhaud[7].
En 1880, Adrien Marie effectue plusieurs estampes intitulées Michel Strogoff condamné par les tartares à avoir les yeux brûlés, Le camp de l'émir et la fête tartare (9e tableau), décors de M. Chéret et Le salut des amazones à l'émir, à l'occasion de l'adaptation théâtrale du roman[8].
Bibliographie
Pierre Terrasse, Un centenaire : Michel Strogoff au théâtre du Châtelet. Bulletin de la Société Jules Verne no 56, 1980, p.296-309.
Volker Dehs, Le dernier triomphe de Michel Strogoff. Bulletin de la Société Jules Verne no 27, 1993, p.11-12.
Louis Bilodeau, Édition critique de Michel Strogoff. Jules Verne et le théâtre. Faculté des Lettres de l'université de Laval, Québec, 1993 ; puis, University of Exeter Press, 1994.
Robert Pourvoyeur, Le Strogoff de Verne et D'Ennery. Une édition critique de Louis Bilodeau. Bulletin de la Société Jules Verne no 120, 1996, p.4-6.
V. Dehs, Michel Strogoff au théâtre d'Amiens. Bulletin de la Société Jules Verne no 120, 1996, p.7-14.
Notes et références
↑ a et bVolker Dehs, La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des Voyages au théâtre, in BSJV no 198, mai 2019, p. 60
↑Volker Dehs, La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des Voyages au théâtre (suite) , in BSJV no 199, novembre 2019, p. 32
↑Volker Dehs, La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des Voyages au théâtre (suite) , in BSJV no 199, novembre 2019, p. 32-34
↑Volker Dehs, La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des Voyages au théâtre (suite), in BSJV no 199, novembre 2019, p. 35
↑Interview de Jules Verne par P. Dubois, Journal d'Amiens du 1er avril 1893.
↑Bulletin de la Bibliothèque nationale, vol. 3-4, 1978, p. 122, cité par A. Tarrieu, Les 1000 yeux de Tarrieu, Bulletin de la Société Jules Verne no 198, mai 2019, p. 91
↑Alexandre Tarrieu, Adrien Marie (1848-1891), in Bulletin de la Société Jules Verne no 195, novembre 2017, p. 30.