Michał Kondracki, né le 5 octobre 1902 à Połtava (aujourd'hui en Ukraine), étudie de 1923 à 1927 au conservatoire de Varsovie avec Roman Statkowski et Karol Szymanowski pour la composition, et Henryk Melcer-Szczawiński pour le piano[1]. De 1927 à 1930, il étudie au conservatoire de Paris avec Paul Dukas, Paul Vidal et Nadia Boulanger[2] ; il est également secrétaire de l'association des jeunes musiciens polonais à Paris[1]. À son retour à Varsovie, il s'occupe à composer, à écrire de la critique musicale dans les journaux et à participer à des œuvres caritatives[1].
Kondracki est co-organisateur et vice-président de la Polish Society for Contemporary Music, vice-président de l'Association d'écrivains et critiques musicaux, membre du bureau de conseillers artistiques de l'Opéra de Varsovie et membre du bureau de la Société d'Amis de la Société de danse artistique et de la Société Karol Szymanowski[1].
Il collecte également la musique folklorique des régions de Hucul, Podhale et Żywiec[1]. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 le trouve en Méditerranée[1]. En 1940, il arrive au Brésil et vit à Rio de Janeiro, où il travaille à la station de radio[1]. En octobre 1943, il déménage aux États-Unis et vit à New York, où il donne des cours de piano en privé[1]. Il travaille également à la TV Voice of America, où il conduit des interviews avec des artistes polonais se produisant aux États-Unis[1]. Il devient président de The Long Island Little Orchestra Society[1]. En 1948-1949 et de 1957 à 1969, il est correspondant pour Ruch Muzyczny[1], où il informe de la vie musicale américaine[3]. En 1960 il s'installe à Glen Cove, près de New-York, où il vit jusqu'à sa mort le 27 février 1984[1].
Michał Kondracki fut un voyageur passionné et un grand amoureux de la nature[1]et ces qualités ont dans une large mesure façonné sa vie en exil. Il portait un nom de famille double, avec le cognomen « Ostoya(en) », qu'il n'a cependant jamais utilisé.
Œuvre
Kondracki fut l’un des chefs de file de l’avant-garde musicale polonaise de l’entre-deux-guerres. Son œuvre riche et stylistiquement diversifiée a prédit sa position élevée dans la musique européenne. La force de son talent fait qu’il n’est plus ni un épigone de K. Szymanowski, ni un imitateur de l’école française, à laquelle il doit sa maîtrise de la technique compositionnelle contemporaine. L’œuvre de Kondracki se caractérise par l’évolutionnisme, qui se manifeste par la capacité d’absorber et de traiter les nouvelles tendances et par une manière variée d’utiliser le matériel folklorique. Les œuvres de Kondracki se caractérisent par le panache et la spontanéité, le rythme ferme, l’instrumentation expressive et, plus tard, le lyrisme et l’humeur changeante. L’œuvre d’avant-guerre de Kondracki a été en grande partie détruite ; À partir de 1939, il compose peu, se consacrant presque exclusivement à l’enseignement. La production journalistique d’avant-guerre de Kondracki, composée de plusieurs centaines d’articles et de critiques musicales, est également remarquable.
Dans ses œuvres, les influences vont de Roussel et Ravel jusqu'à Prokofiev[4] ou Bartok. Sa réputation musicale débute avec le ballet Metropolis (1929) et Mała symfonia góralska l'année suivante.
Trzy utwory pour piano, 1923
A jeżeli nic na głos pour piano, 1924
Dwie pieśni pour voix et piano, 1924
Kołysanka Don Juana pour piano, 1924–26
Scherzo pour piano, 1924–26
Preludium i fuga pour piano, 1924–26
Kwartet smyczkowy (quatuor à cordes), 1925
Concerto pour piano no 1, 1926
Partita na małą orkiestrę, 1926
Marchołt, opéra comique, 1927
Metropolis, musique de ballet pour orchestre (1929 perdu)
Mała symfonia góralska „Obrazy na szkle“ pour ensemble de chambre, 1930
Krasula, cantate humoristique pour chœur et orchestre, 1931
Żołnierze (Parade), tableau symphonique pour orchestre, 1932
Popieliny, opéra (Varsovie, 3 mai 1934, perdu)
Suita kurpiowska pour orchestre, 1933
Nokturn pour orchestre, 1934
Mecz pour orchestre, 1935
Concerto pour piano no 2, 1935
Koncert na orkiestrę, 1935
Trio pour flûte, clarinette et basson, 1935
Legenda czyli baśń krakowska, Ballet, 1937
Cantata ecclesiastica pour chœur et orchestre, 1937
Ptaszki św. Franciszka pour chœur a cappella, 1938
Toccata pour orchestre, 1939
Epitafia pour orchestre, 1939
Canção marcial da mocidade pour chœur a cappella, 1941
Taniec brazylijski pour piano, 1942
Symfonia zwycięstwa pour orchestre, 1942–1944
Psalm pour orchestre, 1944
Groteska pour orchestre, 1944
Concertino in C pour piano et petit orchestre, 1944
Taniec brazylijski pour orchestre, 1944
Taniec uliczników pour orchestre, 1945
Nokturn pour harpe et orchestre à cordes, 1951
Pastorale pour orchestre, 1954
Hymn olimpijski „Happy the Man“ pour chœur et orchestre, 1954
Kolęda pour flûte et orchestre à cordes, 1955
Moods pour piano, 1956
Hymn do Afrodyty pour orchestre à cordes, 1958
Noites cariocas, Rio de Janeiro pour piano, vers 1942
Jaś i Kasia pour voix et piano, avant 1926
Dziewczyna i pajacyk pour voix et piano, avant 1926
Dziesięć piosenek ludowych pour voix et piano, avant 1939
Marc Honegger, « Kondracki, Michal », dans Dictionnaire de la musique : Les hommes et leurs œuvres, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 2e éd. (1re éd. 1979), viii-682, Tome I (A-K) (OCLC312098944), p. 666–667.
Encyclopédie de la musique (trad. de l'italien), Paris, Librairie générale française, coll. « Le Livre de poche/Pochothèque. Encyclopédies d'aujourd'hui », , 1 142 (OCLC491213341), p. 411.